Jacques a écrit :Lu dans un organe de presse qui publie des articles sur Internet : ...l’effondrement au Bangladesh de l’immeuble Rana Plaza qui avait tué 1.138 ouvriers textiles.
J'aimerais comprendre ce que sont des « ouvriers textiles ».
Je crois que les nudistes nomment "textiles" les personnes qui portent des vêtements.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Après les raccourcis, voici à l'inverse quelques tournures pléonastiques ou pour le moins redondantes fréquentes dont je ne sais trop si elles ont déjà été signalées ici :
On peut donc en conclure... (ou : en déduire...)
Cet argent va lui permettre de pouvoir s'acheter...
... pour aboutir finalement à...
« Les femmes et les enfants y sont emmenés pour y être mitraillés et brûlés vifs ». Entendu ce midi à propos du massacre d'Oradour-sur-Glane. Ces commentaires lus sont-ils vérifiés ? On peut en douter.
Quand on vous dit que les journalistes disent n'importent quoi...
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Une enquête préliminaire [...] vise en effet XY, son conseiller chargé des questions d'égalité et de diversité.
Le mot question, comme problème et d'autres, me semble être un de ces termes passe-partout mis à toutes les sauces par paresse, pour éviter de trouver quelque chose de précis et bien adapté.
Pour moi une question est une interrogtion à laquelle on attend une réponse.
Est-ce vraiment le titre donné à cette personne, ou le journaliste est-il seul responsable de l'impropriété ? (JAA j'ai lu votre citation à propos d'Oradour, mais je n'ai pas de réponse à cette absurdité, qui souligne une fois encore l'incompétence de ces gens qui parlent sans se soucier du sens de leurs bavardages).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Pourtant l'Académie, dans la huitième édition de son dictionnaire, admet déjà ce sens :
« QUESTION se dit, par extension, dans le langage politique, de Toute affaire considérable soumise à l'examen du gouvernement, d'une assemblée, du public. La question d'Orient. La question financière. Les questions économiques. La question sociale. »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Affaire soumise à l'examen : c'est une extension de sens logique, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit.
La 9e édition donne ces définitions :
1. Demande orale ou écrite que l'on adresse à quelqu'un pour obtenir de lui une information, un renseignement, pour s'enquérir de tel ou tel fait.
2. Problème, difficulté dont on cherche la solution ; par ext., sujet, thème qui prête à réflexion.
3. DROIT ANCIEN. Torture, ensemble de supplices qui étaient infligés, par degrés, aux accusés et aux condamnés en matière criminelle pour obtenir des aveux.
POLIT. HIST. Ensemble de problèmes concernant tel ou tel domaine auquel un État ou un groupe d'États est confronté.
Je suppose que c'est cette acception qui sert à nommer les attributions du conseiller. C'est là que je ne suis pas d'accord. Il serait plus juste de parler d'affaires. Et nous en revenons toujours à ce constat que l'Académie baisse la garde devant les mauvais usages. La preuve : dans ses définitions elle parle plusieurs fois de problèmes, impropriété qui sert à remplacer des mots plus justes comme difficulté, embarras, obstacle, panne, avarie, dysfonctionnements, anomalies, ennuis, soucis, interrogations, empêchements, sujets de préoccupation...
Littré ne parle jamais de problèmes, et ne donne pas à question ce sens d'affaires à traiter :
– Demande à l'effet de s'informer de quelque chose.
– Interrogation que l'on adresse à un élève pour s'assurer s'il sait les matières qu'il a étudiées.
– Proposition à examiner, à discuter.
– Dans les assemblées délibérantes, la question préalable, question préliminaire pour savoir si on délibérera oui ou non sur la chose proposée.
– La torture infligée aux accusés et aux condamnés pour leur arracher des aveux.
– Sorte de jouet composé d'anneaux ou de boules embrouillées, et destiné à occuper l'enfant pour les débrouiller.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
On dit largement dans la presse dans les sujets militaires : "les personnels" ou même maintenant "on a débarqué 500 troupes" pour "500 soldats", c'est-à-dire qu'on construit à l'anglaise avec acharnement et conviction.
Dernière modification par jarnicoton le jeu. 12 juin 2014, 8:09, modifié 1 fois.
Les personnels, les matériels, ce sont des fautes qui font terriblement monter mon degré d'exaspération. Deux collectifs singuliers qui ne peuvent pas se mettre au pluriel. Mais si, effectivement, ces tics ont pris naissance dans les milieux militaires, ils se sont largement infiltrés aussi dans le vocabulaire courant.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
jarnicoton a écrit :On dit largement dans la presse dans les sujets militaires : "les personnels" ou même maintenant "on a débarqué 500 troupes" pour "500 soldats", c'est-à-dire qu'on construit à l'anglaise avec acharnement et conviction.
Je vais essayer d'être indulgent. Peut-être manque-t-il simplement un r : troupiers.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
