Fautes très et trop courantes
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Je trouve Grevisse bien indulgent en ce qui concerne l'accord de tel avec ce qui le suit : « cet usage n’est pas à recommander » me paraît insuffisant. Des écrivains accomplis tel que Guy de Maupassant me gêne grandement. J'ai de plus en plus l'impression que l'on parvient toujours à trouver dans la littérature des exemples de ce que le bon sens demande d'éviter.
Ma réaction est la même pour tel invariable. Et pour ce dernier la quasi-réprobation de Grevisse transparaît dans « comme si c’était l’adverbe ainsi ou comme ».
Ma réaction est la même pour tel invariable. Et pour ce dernier la quasi-réprobation de Grevisse transparaît dans « comme si c’était l’adverbe ainsi ou comme ».
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- Astragal
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Accord de tel (influence de tel que)
J'ai remarqué que dans la phrase de Rimbaud : « tel les loups », l'accord de tel a été rectifié dans certains livres ; on trouve tels les loups.Grevisse, Le bon usage, §259 a écrit :Sous l’influence de tel que …, on trouve assez souvent l’accord, non avec le terme qui suit tel, mais avec celui qui fait l’objet de la comparaison, notamment chez des auteurs qui suivent ailleurs l’autre principe, ce qui semble montrer qu’ils sont peu attentifs à cet accord purement graphique, qui varie d’ailleurs souvent d’une édition à l’autre.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
- Jacques-André-Albert
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Entendu sur la 5 cet après-midi, dans un commentaire lu sur un documentaire : « chaque faits et gestes »... aïe aïe aïe ! (naturellement, c'est la liaison qui a révélé l'utilisation du pluriel)
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Yeva Agetuya
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- Astragal
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faits et gestes / fait et geste
Je me demandais également si le singulier serait envisageable, car dans les dictionnaires je vois que la locution faits et gestes est normalement au pluriel. http://www.cnrtl.fr/definition/geste
Je ne comprends pas pourquoi geste est féminin dans la locution. Il y a d'ailleurs une remarque à ce sujet.GESTE2, subst. fém.
Loc. fréq. Les faits et gestes (de qqn). L'ensemble de sa conduite telle qu'elle se donne à voir.
Si l'on tient à garder le pluriel, je pense que « chacun des faits et gestes » ou « chacun de ses faits et gestes » seraient possibles.Rem. ,,Les dictionnaires font de gestes, dans la locution : les faits et gestes de quelqu'un, un mot féminin pluriel. Le point est à souligner car geste mot masculin conviendrait, quant au sens, tout aussi bien à l'expression`` (Dupré 1972).
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
Re: faits et gestes / fait et geste
En fait, le mot a été considéré comme masculin pluriel très longtemps par l'Académie et par Littré :Astragal a écrit :Je me demandais également si le singulier serait envisageable, car dans les dictionnaires je vois que la locution faits et gestes est normalement au pluriel. http://www.cnrtl.fr/definition/gesteJe ne comprends pas pourquoi geste est féminin dans la locution. Il y a d'ailleurs une remarque à ce sujet.GESTE2, subst. fém.
Loc. fréq. Les faits et gestes (de qqn). L'ensemble de sa conduite telle qu'elle se donne à voir.Rem. ,,Les dictionnaires font de gestes, dans la locution : les faits et gestes de quelqu'un, un mot féminin pluriel. Le point est à souligner car geste mot masculin conviendrait, quant au sens, tout aussi bien à l'expression`` (Dupré 1972).
http://artflsrv02.uchicago.edu/cgi-bin/ ... dhw=gestes
Il n'est considéré comme féminin que depuis la 8e édition du Dictionnaire, et c'est repris ainsi dans la récente 9e édition. On peut mettre en doute la pertinence de ce choix. Il est vrai que dans la plupart des cas, rien ne permet de déceler dans une phrase le genre de "gestes".
Mais la chose devient d'une certaine importance si l'on entreprend de "défiger" l'expression et de l'employer au singulier, voire de la découper "chacun des faits, chacun(e?) des gestes".
Absolument, à condition de considérer quand même que "geste(s)" peut s'employer au singulier dans le sens qui nous intéresse.Astragal a écrit :Si l'on tient à garder le pluriel, je pense que « chacun des faits et gestes » ou « chacun de ses faits et gestes » seraient possibles.
Cf. une discussion similaire sur "chaques funérailles" et "chacune des funérailles" :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?p=19792
Mais si l'on admet que "gestes" peut donner "geste" au singulier dans le sens qui nous intéresse, on peut aussi alors dire tout simplement "chaque fait et geste". Ce n'est pas très courant, mais je ne vois rien de répréhensible ni d’incompréhensible dans cette formulation.
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Cette discussion sur l'expression les faits et gestes, que je découvre aujourd'hui, m'apprend que gestes y a son genre féminin. Il s'agit donc de la geste, telle qu'on la connaît dans la chanson de geste, la geste de Roland. L'expression est peut-être apparue à l'époque des épopées médiévales. Mais faits est masculin. Comment les faits et gestes pourrait-il être féminin, comme l'indique le Larousse ? Je note d'ailleurs que le Robert en six volumes s'en tient à plur.
Quoi qu'il en soit, ce nombre me paraît interdire chaque si l'on a à cœur l'intégrité de l'expression et si l'on souhaite éviter de faire se rapporter un adjectif indéfini singulier à un groupe nominal pluriel. Excusez-moi, Leclerc92, la comparaison avec funérailles, qui n'existe qu'au pluriel, ne me paraît pas probante, quand bien même les faits et gestes n'existe pareillement qu'au pluriel : cela ne vaut pas pour les deux substantifs (faits, gestes) à la base de l'expression, ils s'emploient aussi bien au singulier.
Voilà les raisons pour lesquelles, en revanche, « chacun de ses (ou : des) faits et gestes » me plaît. Grammaticalement conviendrait aussi « chacun de ses faits, chacune de ses gestes », mais, très rares étant probablement ceux qui ont ce féminin à l'esprit, je l'éviterais.
Il reste par ailleurs tous ses (les) faits et gestes !
Quoi qu'il en soit, ce nombre me paraît interdire chaque si l'on a à cœur l'intégrité de l'expression et si l'on souhaite éviter de faire se rapporter un adjectif indéfini singulier à un groupe nominal pluriel. Excusez-moi, Leclerc92, la comparaison avec funérailles, qui n'existe qu'au pluriel, ne me paraît pas probante, quand bien même les faits et gestes n'existe pareillement qu'au pluriel : cela ne vaut pas pour les deux substantifs (faits, gestes) à la base de l'expression, ils s'emploient aussi bien au singulier.
Voilà les raisons pour lesquelles, en revanche, « chacun de ses (ou : des) faits et gestes » me plaît. Grammaticalement conviendrait aussi « chacun de ses faits, chacune de ses gestes », mais, très rares étant probablement ceux qui ont ce féminin à l'esprit, je l'éviterais.
Il reste par ailleurs tous ses (les) faits et gestes !
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Sous le titre Il était une fois... le livre d'une mamie et sa petite-fille, je lis dans mon journal :
[...] Laura et Danièle ont 47 ans d'écart mais partagent une même passion : l'écriture [...]
On dira peut-être que j'ergote si je relève trois éléments gênants dans ces deux phrases : un hypocoristique (mamie), une suppression abusive (de devant « sa petite-fille ») et un pléonasme (partagent la même passion).
[...] Laura et Danièle ont 47 ans d'écart mais partagent une même passion : l'écriture [...]
On dira peut-être que j'ergote si je relève trois éléments gênants dans ces deux phrases : un hypocoristique (mamie), une suppression abusive (de devant « sa petite-fille ») et un pléonasme (partagent la même passion).
- Perkele
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Je prends le risque de me faire lapider, mais j'ai horreur de "mammie", non seulement comme petit nom à donner à sa grand-mère, mais surtout comme substitut sytématique au nom commun idoine grand-mère.
Je me souviens de ma fille qui répondait "non c'est Nanou" quand sa maîtresse d'école lui demandait "c'est ta mammie ?" et de ma petite-fille qui répondait "non, c'est grand-mère quand je venais la chercher à la maternelle".
Je me souviens de ma fille qui répondait "non c'est Nanou" quand sa maîtresse d'école lui demandait "c'est ta mammie ?" et de ma petite-fille qui répondait "non, c'est grand-mère quand je venais la chercher à la maternelle".
Dernière modification par Perkele le sam. 13 août 2016, 9:15, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Yeva Agetuya
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- Perkele
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Ah bon ?Yeva Agetuya a écrit :Mais "mamie" et "bonne-maman" servent à distinguer la grand-mère paternelle de la grand-mère maternelle.
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
Moi, j'avais deux mémés qu'on distinguaient par leur prénom qu'on mettait à la suite. J'en avais même une troisième, la cousine de ma grand-mère maternelle qui vivait avec mes grands-parents et que j'appelais également Mémé Emma.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques-André-Albert
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Je pense qu'il s'agit là d'un usage familial particulier. Bonne-maman désignait, dans une famille de ma connaissance, la grand-mère paternelle.Yeva Agetuya a écrit :Mais "mamie" et "bonne-maman" servent à distinguer la grand-mère paternelle de la grand-mère maternelle.
Dans mon enfance, nous avions deux mémés distinguées par le nom de la rue où elles habitaient. Les usages sont multiples, bien que Papy et Mamie tendent à gagner du terrain.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Perkele a écrit :Je prends le risque de me faire lapider
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Les mots qu'emploient les enfants s'adressant à leurs parents varient dans le temps et dans l'espace. Même « papa » et « maman » ne font plus la stricte unanimité et sont remplacés parfois par les prénoms des parents (évidemment d'accord) dans la bouche de leurs rejetons.
« Grand-mère » et « grand-père » étant attestés depuis très longtemps, ils ont probablement suscité d'abord la création de « mémère » et « pépère ». À mes deux grands-mères je disais « mémère » ; parlant d'elles (voire m'adressant à elles) je faisais suivre ce mot de leur patronyme (tandis que vous, Perkele, utilisiez les prénoms en pareil cas). Il me semble qu'on est passé plus tard à « mémé » et « pépé » (qui n'ont cependant jamais fait l'unanimité, je crois). Pour diverses raisons, y compris quelque anglomanie, ces mots ont vieilli. Il serait cependant ridicule de refuser « mamie » et « papy ».
Toutefois on peut critiquer ces hypocoristiques quand ils sont employés par des adultes n'évoquant pas leurs proches : la personne à qui je disais « mémère » n'était pas ma mémère pour mes voisins, mais ma grand-mère ; celle à qui les enfants d'aujourd'hui disent « mamie » doit pareillement être leur grand-mère sous la plume d'un journaliste.
Je ne savais pas non plus que « mamie » et « bonne-maman » servaient à distinguer la grand-mère paternelle de la grand-mère maternelle.
Je découvre votre intervention, JAA, au moment de publier.
- Perkele
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J'entend revenir "grand-père" et "grand-mère".Jacques-André-Albert a écrit :Je pense qu'il s'agit là d'un usage familial particulier. Bonne-maman désignait, dans une famille de ma connaissance, la grand-mère paternelle.Yeva Agetuya a écrit :Mais "mamie" et "bonne-maman" servent à distinguer la grand-mère paternelle de la grand-mère maternelle.
Dans mon enfance, nous avions deux mémés distinguées par le nom de la rue où elles habitaient. Les usages sont multiples, bien que Papy et Mamie tendent à gagner du terrain.
Pour ce qui me concerne, il était hors de question que je porte le même titre que ma belle-mère
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.