INDIGNATIONS 7

Pour les sujets qui ne concernent pas les autres catégories, ou en impliquent plus d’une
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jarnicoton
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Message par jarnicoton »

Quand on freine fort, on laisse sur la route des traces pneus.
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Jacques
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Message par Jacques »

Koutan a écrit :« Des traces ADN auraient été récupérées dans un véhicule. »

Dans cette phrase, ADN est devenu un adjectif :shock:
C'est vrai, je n'y avais pas pensé.
jarnicoton a écrit :Quand on freine fort, on laisse sur la route des traces pneus.
Tout juste ! bien entendu, vous prononcez « peu-neu » comme parqueu de loisirs, arqueu de triomhe et testeu décisif ».
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
jarnicoton
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Message par jarnicoton »

Aujourd'hui j'ai appris de l'avocat du tireur de la Défense les expressions "être dans l'impulsion" et "être dans la réflexion".
Il va de soi que son client "a sa part d'ombre".
Que suggérez-vous pour se défaire de ce dernier cliché ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Il faudrait savoir ce qu'il a voulu dire : que le caractère de l'individu est difficilement compréhensible, qu'il a une personnalité secrète, que ses desseins sont obscurs, qu'il y a du mystère dans ses motifs...
On a encore le choix ; pour moi c'est du charabia, puisqu'on n'arrive pas à saisir le sens réel de ses paroles.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :[ parqueu de loisirs, arqueu de triomhe et testeu décisif ».
On peut rester dans l'actualité, avec ses matcheux de foot.

Cliché ? Part d'ombre ? L'avocat devrait consulter le mode d'emploi de son appareil photo.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Deux irritations pour le prix d'une !

Bandeau en bas de l'écran de télévision hier soir : "Qui sera élue Miss France ?" Une paresse ou une ignorance ("Qui" mis pour "quelle candidate ?" ou "laquelle ?") entraîne un accord de participe passé qui serait correct si le sujet du verbe était lui-même au féminin : louable souci ! Mais mal à propos !

Et cette tournure entendue tous les jours à la radio : découvrir pour la première fois. En 1492, Christophe Colomb a-t-il découvert l'Amérique pour la première fois ?! Non, bien sûr, les Vikings l'y avaient précédé !
Dernière modification par André (G., R.) le dim. 08 déc. 2013, 12:07, modifié 2 fois.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je dois avouer que je n'aurais pas réagi à l'accord, telle que la phrase se présente. Je dirai même que le masculin m'aurait surpris.
Girodet, dans Bordas, écrit : « Qui pronom interrogatif s'emploie le plus souvent au masculin singulier : Qui est venu ? On ne peut écrire, s'il s'agit d'une femme, Qui est venue ? »
Donc il vous donne raison et préconise de tourner la phrase autrement.
Le mieux était alors d'écrire, pour éviter un masculin qui choque : De toutes ces candidates, laquelle sera élue ?
Découvrir pour la première fois, effectivement, je me rends compte que ce peut être soit un pléonasme si cela n'avait jamais été fait, soit une absurdité s'il y avait eu un précurseur.
Dernière modification par Jacques le dim. 08 déc. 2013, 11:40, modifié 1 fois.
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :Je dois avouer que je n'aurais pas réagi à l'accord, telle que la phrase se présente. Je dirai même que le singulier m'aurait surpris.
Voulez-vous dire "le masculin" ?
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Jacques
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Message par Jacques »

André (G., R.) a écrit :
Jacques a écrit :Je dois avouer que je n'aurais pas réagi à l'accord, telle que la phrase se présente. Je dirai même que le singulier m'aurait surpris.
Voulez-vous dire "le masculin" ?
Errare humanum est, mea culpa, et caetera. J'ai corrigé.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit :Girodet, dans Bordas, écrit : « Qui pronom interrogatif s'emploie le plus souvent au masculin singulier : Qui est venu ? On ne peut écrire, s'il s'agit d'une femme, Qui est venue ? »
Girodet est déroutant : que veut dire précisément "le plus souvent" quand on ajoute qu'"on ne peut écrire, s'il s'agit d'une femme, Qui est venue ?"
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Ernest de la Coquecigrue
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Message par Ernest de la Coquecigrue »

André (G., R.) a écrit :
Jacques a écrit :Girodet, dans Bordas, écrit : « Qui pronom interrogatif s'emploie le plus souvent au masculin singulier : Qui est venu ? On ne peut écrire, s'il s'agit d'une femme, Qui est venue ? »
Girodet est déroutant : que veut dire précisément "le plus souvent" quand on ajoute qu'"on ne peut écrire, s'il s'agit d'une femme, Qui est venue ?"
Hanse ne donne pas davantage de détails :
  • Pr. interr., qui se dit des personnes, est généralement du m.sg. et s'emploie comme sujet, attribut ou complément, dans l'interrogation directe ou indirecte.
Il faut chercher chez Grevisse (§730 - Qui) pour obtenir des exemples :
  • Qui ne porte pas les marques du genre et du nombre. Les mots qui s’accordent avec ce pronom se mettent d’ordinaire au masculin singulier, genre et nombre indifférenciés — ce qui est normal, puisque dans la plupart des cas on ignore le sexe et le nombre des êtres au sujet desquels on interroge.

    Il arrive pourtant que le contexte ou la situation amènent le féminin (il s’agit manifestement de femmes) ou le pluriel (il s’agit manifestement de plusieurs personnes) :

    Il avait observé et jugé la pauvre Jeanne […] ; si cette créature-là devait être perdue, qui donc serait sauvée ? (Thérive, Fils du jour, p. 107.)
    — Agnès :
    Quelles idiotes ! / Le Secrétaire général : Qui est idiote ? Ma sœur, ma mère, ma nièce ? (Giraudoux, Apollon de Bellac, v.)
    Qui pouvait être plus glorieuse ? (Van der Meersch, Compagne, p. 114.)
    Et qui donc est allée à Chaumont dernièrement ? Et qui donc est restée depuis deux mois enfermée ? (Arland, Terre natale, v.) *
    Je ne saurais vous dire qui sont les plus vilains (Sartre, Mouches, III, 5)
    J’ignore qui sont les plus méprisables (J. Rostand, Pens. d’un biol., p. 188)
    Et qui étaient embêtés alors ? C’étaient les autres (Yv. Escoula, Sur la piste du mûrier, p. 10)
    Qui furent contents ? Ce furent les Dutreil (Fr. Parturier, Calamité, mon amour, p. 271)
    Une trentaine de matafs de toutes les nationalités se battaient pour savoir qui monteraient les premiers (M. Olivier-Lacamp, Chemins de Montvézy, p. 44)

    * (Dans cet ex. d’Arland, l’interrogation est fictive. Elle équivaut à
    N’est-ce pas moi qui… ? c’est-à-dire C’est moi qui…)
Difficile de ne pas voir une contradiction avec ce qu'écrit Girodet. La distinction, s'il y en a une, n'est pas évidente.
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Jacques
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Message par Jacques »

Je m'étais effectivement interrogé sur ce que voulait dire Girodet avec son « le plus souvent ». Grevisse nous donne donc la clef de certains contextes qui permettent de faire l'accord sans choquer.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit : faire l'accord sans choquer.
Choqué, je ne suis pas loin de l'être, quand je lis "Une trentaine de matafs de toutes les nationalités se battaient pour savoir qui monteraient les premiers", alors que l'on peut dire et écrire sans problème, à mon sens, "Une trentaine de matafs de toutes les nationalités se battaient pour savoir qui monterait le premier" ou, si l'on veut garder "les premiers", "Une trentaine de matafs de toutes les nationalités se battaient pour savoir lesquels d'entre eux monteraient les premiers" !
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est aussi le seul qui m'ait fait hésiter. Mais nous devons nous méfier parfois de Grevisse, dont les exemples sont par moments à la limite de ce qu'on peut tolérer.
J'ai toujours en mémoire cette étonnante phrase qu'il donne à propos de l'accord d'intention : Madame le professeur est absent, il reviendra demain. Si c'est grammaticalement correct, cela se révèle extrêmement choquant. L'accord d'intention ne permet pas n'importe quoi et doit s'appliquer avec bon sens. Dans un cas extrême comme celui-là, le genre de la personne doit l'emporter sur celui de la fonction : ce n'est pas le professeur qui est absent, mais madame, et c'est elle qui domine naturellement dans la pensée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Jacques a écrit : L'accord d'intention ne permet pas n'importe quoi et doit s'appliquer avec bon sens. Dans un cas extrême comme celui-là, le genre de la personne doit l'emporter sur celui de la fonction : ce n'est pas le professeur qui est absent, mais madame, et c'est elle qui domine naturellement dans la pensée.
Bien d'accord !
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