Je ne suis pas du métier, mais étant adolescent je passais mes vacances dans une ferme de Normadie. Non, le maïs ne se repique pas. On imagine mal les cultivateurs repiquer un à un, à la main, deux ou trois hectares de cette céréale.cyrano a écrit : Y a-t-il un agriculteur dans la salle?
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- Jacques
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Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Ce qui crée le désarroi chez les citadins, c'est le fait qu'ils n'ont jamais vu de paysan semer du maïs à la main, cette culture ayant été introduite assez tardivement en France et la grosseur du grain s'étant rapidement montrée compatible avec la mécanisation. Le blé, le seigle, l'avoine et l'orge sont cultivés depuis beaucoup plus longtemps sous nos latitudes et leur semis manuel fait partie de nos images d'Épinal.
Dans mon potager je sème tous les ans différentes plantes (carottes, laitue, petits pois, haricots, radis...) et seule une minorité d'entre elles (essentiellement la salade en ce qui me concerne) a besoin d'être repiquée.
Jacques, vous avez raison pour le maïs qui ne se repique pas, mais... disons que s'il avait à l'être, ledit repiquage se ferait à la machine !
Dans mon potager je sème tous les ans différentes plantes (carottes, laitue, petits pois, haricots, radis...) et seule une minorité d'entre elles (essentiellement la salade en ce qui me concerne) a besoin d'être repiquée.
Jacques, vous avez raison pour le maïs qui ne se repique pas, mais... disons que s'il avait à l'être, ledit repiquage se ferait à la machine !
Dernière modification par André (G., R.) le jeu. 27 juin 2013, 12:45, modifié 1 fois.
Avant de rendre les armes, car je pense que l'affaire est assez mal engagée pour moi sur cette question
, un dernier baroud d'honneur...
Si vous avez raison, il faudra que j'interroge un agriculteur la prochaine fois que je le verrai au volant de son tracteur avancer au pas d'homme dans un champ, la tête tournée vers l'arrière. J'ai toujours cru qu'il repiquait. Sinon, que fait-il?
![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Mais les semis sont beaucoup plus aléatoires que les repiquages: la graine peut ne pas germer, être mangée par les oiseaux... L'utilisation d'un semoir avec un grand espacement d'une graine à l'autre, comme on le voit apparemment sur ces illustrations, implique donc un grand risque de "trous" dans le champ de maïs. Alors qu'avec un semis dense, peu importe, il y aura toujours assez de graines qui germeront, et il n'y a d'ailleurs pas de rangs proprement dits: elles sont semées à la volée, jadis à la main, aujourd'hui avec un semoir qui projette ces graines sur le champ.L'espacement des rangs et des plants sortis de terre me semble compatible avec l'utilisation d'un semoir, dont vous verrez ici de nombreux modèles et marques.
C'est bien pourquoi j'avais parlé d'un accessoire fixé à l'arrière d'un tracteur. Cela prend du temps puisque la machine repique tous les 75 cm (par exemple), mais on peut tout de même faire un champ sur la journée.On imagine mal les cultivateurs repiquer un à un, à la main, deux ou trois hectares de cette céréale.
Si vous avez raison, il faudra que j'interroge un agriculteur la prochaine fois que je le verrai au volant de son tracteur avancer au pas d'homme dans un champ, la tête tournée vers l'arrière. J'ai toujours cru qu'il repiquait. Sinon, que fait-il?
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
- Jacques-André-Albert
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Bien sûr qu'on repique à la machine, et même la vigne se plante à la machine, derrière un tracteur maintenant sans conducteur, guidé par rayon lasercyrano a écrit :Si vous avez raison, il faudra que j'interroge un agriculteur la prochaine fois que je le verrai au volant de son tracteur avancer au pas d'homme dans un champ, la tête tournée vers l'arrière. J'ai toujours cru qu'il repiquait. Sinon, que fait-il?
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Je n'ai jamais vu que du maïs semé à la machine, je me souviens que dès la fin des années cinquante je me faufilais entre les rangs, parfois pour jouer à cache-cache avec des cousins, tandis que mon oncle nous regardait d'un air désapprobateur !cyrano a écrit :Mais les semis sont beaucoup plus aléatoires que les repiquages: la graine peut ne pas germer, être mangée par les oiseaux... L'utilisation d'un semoir avec un grand espacement d'une graine à l'autre, comme on le voit apparemment sur ces illustrations, implique donc un grand risque de "trous" dans le champ de maïs. Alors qu'avec un semis dense, peu importe, il y aura toujours assez de graines qui germeront, et il n'y a d'ailleurs pas de rangs proprement dits: elles sont semées à la volée, jadis à la main, aujourd'hui avec un semoir qui projette ces graines sur le champ.
Tout n'est pas semé en surface, beaucoup de graines sont recouvertes après l'opération et ne risquent donc pas dêtre mangées par les oiseaux. Pour le maïs les espaces vides dans les rangs, les "manques", sont rares.
Lorsqu'un semis ne sera pas suivi d'un repiquage, on dit qu'il se fait "en place".
- Hippocampe
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Je ne résiste pas, concernant le sujet actuel, au besoin que je ressens de vous proposer Le semeur de Victor Hugo, que nous connaissons tous, mais que certains, comme moi, n'ont peut-être plus eu sous les yeux depuis longtemps.
C'est le moment crépusculaire.
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure de travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
À la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ces voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
C'est le moment crépusculaire.
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure de travail.
Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
À la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ces voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
- Klausinski
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Je connaissais « le geste auguste du semeur » mais je n'avais jamais lu ce poème. Je vous remercie de le citer, André. Il fait surgir des images sublimes.
En revanche, j'ai pris la liberté d'en corriger la ponctuation, car vous avez dû le trouver sur un site où il avait été mal recopié. Hugo n'est pas Apollinaire.
En revanche, j'ai pris la liberté d'en corriger la ponctuation, car vous avez dû le trouver sur un site où il avait été mal recopié. Hugo n'est pas Apollinaire.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Jacques
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Le semis dense n'est pas indiqué, car alors les jeunes pousses seront trop serrées, et il faudra éclaircir. C'est ce qu'on fait pour les radis ; si on n'éclaircit pas on obtient des radis filiformes avec des racines et pas de bulbes (dans le radis ce n'est pas la racine qu'on mange, mais un renflement qui se forme au pied des feuilles. Si j'ai bon souvenir, on doit aussi éclaircir les carottes, et peut-être même les betteraves.cyrano a écrit : Alors qu'avec un semis dense, peu importe, il y aura toujours assez de graines qui germeront, et il n'y a d'ailleurs pas de rangs proprement dits: elles sont semées à la volée, jadis à la main, aujourd'hui avec un semoir qui projette ces graines sur le champ.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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J'ai fortement supposé aussi que le site où je l'avais trouvé avait négligé la ponctuation, j'ai même ajouté un point à la fin du premier vers, puis je l'ai retiré, me demandant si Victor Hugo n'avait pas, par hasard, souhaité qu'il en fût ainsi. Mais vous avez très vraisemblablement eu raison de rétablir les choses et je vous en remercie.Klausinski a écrit :En revanche, j'ai pris la liberté d'en corriger la ponctuation, car vous avez dû le trouver sur un site où il avait été mal recopié. Hugo n'est pas Apollinaire.
- Hippocampe
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