Page 3 sur 6

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:01
par Madame de Sévigné
Voilà mon interprétation; elle vaut ce qu'elle vaut :

Je croyais que c'était vous qui aviez tort. J'en étais tellement persuadée que je disais pis que pendre de vous.
Mais c'est moi qui ai tort, et je le reconnais; j'en mérite autant. Autant pour moi !


C'est toujours comme ça que je l'ai compris, comme des excuses; je peux me tromper.

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:09
par JR
Perkele a écrit :Donc "Autant pour moi" ne vaudrait qu'après avoir fait des reproches immérités à un quidam (ou une quidane) et non pas après une erreur de n'importe quel ordre.
Pas exactement : une personne en situation de faire des reproches qui peuvent être justifiés s'en adresse également à lui-même quand il constate qu'il en mériterait.
Le chef ne s'excuse pas; il sanctionne les fautes, même les siennes.

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:19
par Jacques
Madame de Sévigné a écrit :
Je croyais que c'était vous qui aviez tort. J'en étais tellement persuadée que je disais pis que pendre de vous.
Mais c'est moi qui ai tort, et je le reconnais; j'en mérite autant. Autant pour moi !


C'est toujours comme ça que je l'ai compris, comme des excuses ; je peux me tromper.
Quand on dit au temps pour moi, il n'y a pas d'excuses plus ou moins formulées. L'expression veut dire « Je suis mal engagé, je me reprends ».
Rappelez-vous la môme Piaf : « Je repars à zéro ».
Pas d'excuses, pas d'amende honorable, pas de faute avouée.

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:21
par Jacques
JR a écrit :
Le chef ne s'excuse pas ; il sanctionne les fautes, même les siennes.
Vous êtes-vous jamais autosanctionné en qualité de chef ?

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:30
par Perkele
Lorsqu'une personne détenant des responsabilités s'excuse, dans notre civilisation où l'on estime bêtement (parce que ce n'est pas possible et parce que le rôle d'un chef est de synchroniser des spécialistes) que les chefs doivent en savoir plus que ceux qui sont sous leurs ordres dans absolument tous les domaines, son aura s'en trouve augmentée.

Avec une collègues, nous avions envisagé la stratégie des erreurs (minimes) que l'on pourrait reconnâitre afin d'être admirées.

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:49
par JR
Jacques a écrit : Vous êtes-vous jamais autosanctionné en qualité de chef ?
Je n'en ai pas eu l'occasion.
Dans le cas examiné, la sanction est légère : le chef reconnait qu'il n'est pas parfait; il est humain, lui aussi, et en le reconnaissant, il gagne le respect, la confiance de ses subordonnés qui ne voient plus en lui un adversaire. Il peut ainsi renforcer son autorité en même temps que la cohésion du groupe.

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:57
par Jacques
Perkele a écrit : dans notre civilisation où l'on estime bêtement (parce que ce n'est pas possible et parce que le rôle d'un chef est de synchroniser des spécialistes) que les chefs doivent en savoir plus que ceux qui sont sous leurs ordres dans absolument tous les domaines,
Effectivement, on est censé tout savoir et avoir réponse à tout ; et si vous hésitez, les subordonnés sont sans indulgence (le patron aussi). J'ai déjà entendu des choses de ce genre, dites avec une certaine provocation : « Vous êtes chef, vous devez le savoir ».
Je suppose que nous avons tous dû affronter de ces situations où on ne vous pardonne pas de ne pas savoir.

Publié : ven. 26 mars 2010, 18:58
par JR
Perkele a écrit :Lorsqu'une personne détenant des responsabilités s'excuse, dans notre civilisation où l'on estime bêtement (parce que ce n'est pas possible et parce que le rôle d'un chef est de synchroniser des spécialistes) que les chefs doivent en savoir plus que ceux qui sont sous leurs ordres dans absolument tous les domaines, son aura s'en trouve augmentée.
Je partage entièrement cette opinion, que j'étends aux politiciens.
Perkele a écrit :Avec une collègues, nous avions envisagé la stratégie des erreurs (minimes) que l'on pourrait reconnâitre afin d'être admirées.
Reconnaitre ses erreurs demande du courage, mais en le faisant on manifeste une force qui inspire le respect.

Publié : sam. 27 mars 2010, 11:09
par Claude
Marco a écrit :Par contre, Claude, nous y trouvons une remarque à l’entrée « temps »...
Ce que je n'ai pas pensé à consulter ; j'étais axé sur « autant pour... ».
Merci Marco !

Publié : sam. 27 mars 2010, 16:19
par valiente
Je vous avoue qu' autant pour moi me chagrine. Nous avons la chance de connaître l'origine de cette expression, son sens premier, ainsi que la graphie s'y rapportant.
Je comprends parfaitement la nuance expliquée par notre chère marquise, cependant j'accepte difficilement cette liberté d'écriture.

Mais enfin, puisque de nombreux spécialistes la tolèrent, je vais devoir me faire à cette idée...

Publié : sam. 27 mars 2010, 16:48
par Perkele
valiente a écrit :Je vous avoue qu' autant pour moi me chagrine. Nous avons la chance de connaître l'origine de cette expression, son sens premier, ainsi que la graphie s'y rapportant.
Je comprends parfaitement la nuance expliquée par notre chère marquise, cependant j'accepte difficilement cette liberté d'écriture.

Mais enfin, puisque de nombreux spécialistes la tolèrent, je vais devoir me faire à cette idée...
Vous n'y êtes pas obligé, pas plus que je me sens obligée aux emplois laxistes de "soi-disant" dont nous avons parlés ailleurs.

les dilemmes ont leur limite!

Publié : sam. 27 mars 2010, 16:49
par Invité
Ah ben non.... pas possible! ce souci m'a turlupinée récemment lorsque je dus me faire à l'idée de bannir le "autant pour moi" pour opter pour le "au temps pour moi". Il va de soi que je fouille un peu partout quand j'ai un doute et je ne peux me résoudre à une quelconque tolérance pour le "autant". Alors il en irait de même pour bien d'autres dilemmes!
Allons-y pour les "z'haricots" tant qu'on y est puisqu'il paraît dorénavant qu'on le tolère!
Tiens...au fait! je vais aller voir s'il existe une rubrique "prononciation/liaisons mal-t-à propos" . Curieuse de lire ce que pensent nos spécialistes des "H" aspirés....

Publié : sam. 27 mars 2010, 16:52
par Perkele
Et nul ne m'empêchera d'écrire l'hyène et de prononcer des z hyènes ! NA ! :evil:

Non mais !

Mais que n'importe qui le fasse, sans donner de leçon, peu m'importe.

Cela dit, bonjour Mahaut. :D et bienvenue.

Publié : sam. 27 mars 2010, 17:21
par Jacques
S'il y a une tolérance au sujet de cette erreur d'orthographe qui fait écrire autant, c'est parce que les linguistes capitulent devant l'usage, dès lors qu'il incruste une fausse pratique persistante, et que bien peu de gens connaissent encore l'orthographe d'origine d'un mot ou d'une expression. Ce sacro-saint usage qui finit par avoir force de loi. Essayez donc de trouver chausse-trape dans le dictionnaire de l'Académie, et il vous sort chausse-trappe, ne mentionnant même plus la bonne graphie chausse-trape.
Je suis comme Perkele, en dépit des tolérances je continue à n'appliquer soi-disant qu'à des humains, et pas à des animaux ni à des choses ou des abstractions. Encore moins à des verbes. Mais ne lui en déplaise, je persiste à dire la hyène et les 'hyènes. Et de même le hiatus, les 'hiatus.
Si on vous a raconté, Mahaut, qu'on peut dire des z'haricots, c'est un canular, qui a été lancé vers 1940/1950, et qui malheureusement persiste. Il n'y a aucune tolérance de ce genre, pas plus que pour les z'handicapés. Alors les 'handicapés mangent des 'haricots, et les autres itou.

Publié : sam. 27 mars 2010, 17:32
par Jacques-André-Albert
La hache, le hangar, et les handicapés,
La hyène, le hongrois, le hachis parmentier.

Pardon, je me trompe de rubrique :wink: