Métiers-masculin/féminin

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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

C'est vrai que des cheffes, il y en a plein chez nous.
Mais si on veut vraiment féminiser le mot docteur, il y a doctoresse.
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Claude
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Message par Claude »

Perkele a écrit :...Est-ce dans ce fil que j'ai signalé "la rédactrice en cheffe" ?
Non mais ce n'est pas grave, vous avez une bonne mémoire ; c'était ici, dans la deuxième moitié de la page.
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Perkele
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Message par Perkele »

Oui, merci, Claude.

Le plus choquant, en l'occurrence était la position adverbiale de "cheffe" qui rend indiscutablement ce mot invariable.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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TSOS
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Message par TSOS »

Et surtout que "chef" y signifie la tête, "la position professionnelle la plus haute" donc; et non pas le "titre" (de même origine): le chef ( dans le sens du patron). N'est-ce pas?
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Jacques
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Message par Jacques »

TSOS a écrit :Et surtout que "chef" y signifie la tête, "la position professionnelle la plus haute" donc; et non pas le "titre" (de même origine): le chef ( dans le sens du patron). N'est-ce pas?
Je ne suis pas bien votre raisonnement. Le patron c'est une chose, le chef une autre. Le chef est lui-même le subordonné du patron. Il est juste à la tête d'un service ou d'une équipe.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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TSOS
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Message par TSOS »

Justement, il est "à la tête".
Et l'on n'aurait pas idée de féminiser les mots "à la tête"... et donc on n'aurait pas non plus idée de féminiser les mots "en chef", ce serait ridicule.
tête <-> chef (dans le sens de tête, couvre-chef, etc...)

Désolé si je ne suis toujours pas clair...
Mais j'essaye! Promis! :lol:
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

manni-gedeon a écrit :Entendu à la TSR : la Docteur(e) M.
Au secours !
Dans le même style :
J'ai reçu une circulaire de l'école à propos de l'épidémie de rougeole qui sévit actuellement chez nous.
Elle est signée par la ou le :? ... médecin directrice adjointe.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

J'ai découvert par hasard un document sur la féminisation des métiers, grades et fonctions qui a été publié en 1999, apparemment avec la bénédiction des autorités françaises.
Ce qui me choque particulièrement, c'est la manière dont les auteurs balaient d'un revers de la main des féminins comme autrice ou pastoresse au profit des horribles auteure et pasteure (ou pire encore, une auteur et une pasteur) !
Si ce genre de recommandations circule depuis si longtemps, je crains que le débat ne soit déjà clos et que nous ne soyons obligés d'assister, impuissants, à la prolifération des ces formes dites épicènes, qui sont en réalité des aberrations grammaticales.

À la page 5, on trouve même une merveilleuse justification au massacre de la langue française:
Le rôle du Gouvernement ne peut certes pas être en la matière
d’imposer une norme : la liberté d’expression, une des libertés
les plus fondamentales dans une démocratie, suppose le droit
pour chacun d’utiliser la langue comme il l’entend.
Réjouissez-vous, mes amis : la démocratie vous garantit le droit de parler dans un mauvais français. Mais peut-elle garantir le droit d'être compris lorsqu'on s'exprime en charabia ?
Si j'ai le droit de décréter que deux et deux font cinq, ce calcul ne deviendra pas juste pour autant.
Dernière modification par Manni-Gédéon le dim. 24 avr. 2011, 11:35, modifié 1 fois.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

manni-gedeon a écrit :À la page 5, on trouve même une merveilleuse justification au massacre de la langue française:
Le rôle du Gouvernement ne peut certes pas être en la matière
d’imposer une norme : la liberté d’expression, une des libertés
les plus fondamentales dans une démocratie, suppose le droit
pour chacun d’utiliser la langue comme il l’entend.
Réjouissez-vous, mes amis : la démocratie vous garantit le droit de parler dans un mauvais français. Mais peut-elle garantir le droit d'être compris lorsqu'on s'exprime en charabia ?
Il y a en effet de quoi s’étrangler. Il est certes légal d’être malpoli, par exemple, de roter à table et de parler le plus vulgairement du monde. Est-ce pour autant recommandable, et, ce faisant, exprime-t-on sa liberté de manière intelligente ? La liberté n’est rien sans la raison, c’est pourtant l’une des premières choses que nous enseigne la philosophie et sur quoi le bon sens tombe d’accord.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Message par JR »

Le rôle du Gouvernement ne peut certes pas être en la matière d’imposer une norme : la liberté d’expression, une des libertés les plus fondamentales dans une démocratie, suppose le droit pour chacun d’utiliser la langue comme il l’entend.
Celui qui est assez borné pour exprimer une telle absurdité ne méritait pas mieux que son résultat de 2002. :twisted:
Que la liberté d'expression soit un bien précieux, je crois que nous sommes tous d'accord; mais tolérer une dégradation systèmatique du principal moyen d'exercer cette liberté, à savoir une langue assez claire et rigoureuse pour permettre une transmission efficace des idées, c'est saboter cette liberté.
L’ignorance est mère de tous les maux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Rappelons qu'en France, on ne saurait imposer par la loi une manière de s'exprimer. Cela est valable pour ces féminisations.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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TSOS
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Message par TSOS »

Il est malheureusement aussi écrit quelque part que la langue unique de la république est le français.
Article 2 de la Constitution: la langue de la République est le français.
Donc un charabia incompréhensible n'étant pas la langue de la république car n'étant pas le français, on pourrait imaginer des gens désirant imposer une interdiction du charabia.


J'ai dit malheureusement, car c'est à l'occasion pour certains de se servir de cette partie de l'article 2 comme prétexte pour refuser aux autres langues parlées en France, et toutes aussi riches de culture, la place qu'elles mériteraient aussi à la place de l'oubli, voire de l'interdiction dont elles furent frappées jusqu'à une certaine date... (par exemple: interdiction de parler breton dans les écoles publiques sous peine de punition par l'instituteur, autrefois)
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Perkele
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Message par Perkele »

Oui, le cas était le même pour toutes les régions. Il est cependant indispensable d'avoir une langue officielle, ne serait-ce que pour l'application des textes de loi.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

S'il n'existe aucune autorité qui puisse déterminer ce qui est juste ou faux (en bon français), sur quelle base décide-t-on de ce qui sera enseigné dans les écoles ?
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
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JR
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Message par JR »

Perkele a écrit :Rappelons qu'en France, on ne saurait imposer par la loi une manière de s'exprimer.
Rien n'est éternel : une majorité législative peut règlementer le langage, pour autant que cela lui paraisse souhaitable.
TSOS a écrit :Il est malheureusement aussi écrit quelque part que la langue unique de la république est le français.
Article 2 de la Constitution: la langue de la République est le français.
Donc un charabia incompréhensible n'étant pas la langue de la république car n'étant pas le français, on pourrait imaginer des gens désirant imposer une interdiction du charabia.
J'ai dit malheureusement, car c'est à l'occasion pour certains de se servir de cette partie de l'article 2 comme prétexte pour refuser aux autres langues parlées en France, et toutes aussi riches de culture, la place qu'elles mériteraient aussi à la place de l'oubli, voire de l'interdiction dont elles furent frappées jusqu'à une certaine date... (par exemple: interdiction de parler breton dans les écoles publiques sous peine de punition par l'instituteur, autrefois)
Cette unicité de la langue permet aux français de se comprendre entre eux, de respecter les mêmes textes, d'utiliser les mêmes documents de référence :
Perkele a écrit :Oui, le cas était le même pour toutes les régions. Il est cependant indispensable d'avoir une langue officielle, ne serait-ce que pour l'application des textes de loi.
La confusion (ou multiplicité) des langues est un facteur d'impuissance, ainsi que l'illustre la Bible dans le chapitre sur la tour de Babel. Cette langue unique n'interdit nullement à qui le souhaite d'étudier d'autres langues ou cultures, voire les pratiquer dans des cercles restreints.
manni-gedeon a écrit :S'il n'existe aucune autorité qui puisse déterminer ce qui est juste ou faux (en bon français), sur quelle base décide-t-on de ce qui sera enseigné dans les écoles ?
Il y a en effet une contradiction, et je pense qu'il serait nécessaire de créer une haute autorité habilitée à édicter les normes auxquelles un texte doit se conformer pour être considéré comme français.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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