Elle s'est rongé(e) les sangs"
- Jacques-André-Albert
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Ah bon ?Perkele a écrit :On pourrait tout à fait raisonner ainsi :
Ginette avait saisi quoi ? : son sac, COD placé avant, j'accorde avec sac.
Les enquêteurs ont aperçu quoi ? : l'erreur, COD placé avant, etc.
![[choqué] :shock:](./images/smilies/icon_eek.gif)
En effet, je rappelle que Perkele a écrit : - Le sac dont Ginette s'était saisie avant de partir.
- Elle s'était saisie de son sac.
- L'erreur dont les enquêteur se sont aperçus.
- Ils se sont aperçus de l'erreur.
- Jacques
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Voilà le raisonnement qui explique cette double possibilité.Perkele a écrit :Dans les devoirs que je leur ai donné à faire, les devoirs ne se font pas eux-mêmes donc on n'accorde pas le participe passé. "Faire" est en quelque sorte le COD.
Dans les devoir que e leur ai donnés, devoirs est manifestement COD.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
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Marco, trop modeste pour citer son message posté en mars 2006 a écrit : Après bien des années d’enseignement, je suis enfin arrivé à une théorie simple pour le participe passé des verbes pronominaux. Les grammaires sont souvent anti-pédagogiques, et je propose les trois points suivants, en attendant vos critiques ou contre-exemples, dont je vous remercie d’ores et déjà.
On se pose trois questions, dans cet ordre :
1 Y a-t-il un COD ?
a) Si oui, accord avec lui s’il précède le participe ; s’il suit, pas d’accord : Elle s’est acheté une robe. La robe qu’elle s’est achetée était chère.
b) Si non, passer au point 2
2 Le verbe existe-t-il uniquement avec « se » ?
a) Si oui, accord avec le sujet : Les oiseaux se sont envolés. Les prisonniers se sont évadés. (Pas de verbe « envoler » ou « évader » sans « se ».)
b) Si non, passer au point 3
3 Le verbe peut-il avoir un COD ou bien demande-t-il toujours une préposition ?
a) Oui, il peut avoir un COD : accord avec le sujet : Ils se sont reconnus. Elles se sont aidées. (reconnaître qqn, aider qqn)
b) Non, il faut toujours une préposition : pas d’accord : Ils se sont succédé. Elles se sont parlé. (succéder à qqn, parler à qqn)
Je vous saurai gré de signaler les faiblesses de cette exposition.
Dernière modification par Claude le ven. 05 nov. 2010, 9:57, modifié 1 fois.
Perkele a dit :"On pourrait tout à fait raisonner ainsi".Jacques-André-Albert a écrit :Ah bon ?Perkele a écrit :On pourrait tout à fait raisonner ainsi :
Ginette avait saisi quoi ? : son sac, COD placé avant, j'accorde avec sac.
Les enquêteurs ont aperçu quoi ? : l'erreur, COD placé avant, etc.
En effet, je rappelle que Perkele a écrit :
- Le sac dont Ginette s'était saisie avant de partir.
- Elle s'était saisie de son sac.
- L'erreur dont les enquêteur se sont aperçus.
- Ils se sont aperçus de l'erreur.
C'est pourquoi elle précise que, dans son raisonnement, elle commence toujours par éliminer l'éventuelle fonction de complément d'objet du pronom.
Eh bien voilà qui est clair !Marco a écrit :On se pose trois questions, dans cet ordre :
1 Y a-t-il un COD ?
a) Si oui, accord avec lui s’il précède le participe ; s’il suit, pas d’accord : Elle s’est acheté une robe. La robe qu’elle s’est achetée était chère.
b) Si non, passer au point 2
2 Le verbe existe-t-il uniquement avec « se » ?
a) Si oui, accord avec le sujet : Les oiseaux se sont envolés. Les prisonniers se sont évadés. (Pas de verbe « envoler » ou « évader » sans « se ».)
b) Si non, passer au point 3
3 Le verbe peut-il avoir un COD ou bien demande-t-il toujours une préposition ?
a) Oui, il peut avoir un COD : accord avec le sujet : Ils se sont reconnus. Elles se sont aidées. (reconnaître qqn, aider qqn)
b) Non, il faut toujours une préposition : pas d’accord : Ils se sont succédé. Elles se sont parlé. (succéder à qqn, parler à qqn)
- Jacques-André-Albert
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Perkele aurait dû préciser par un adverbe ou une locution adverbiale qu'elle réfutait les exemples donnés : « On pourrait, à tort, raisonner ainsi » ou « on pourrait, de façon erronée, raisonner ainsi » ; « pourrait » peut servir à introduire une possibilité, une éventualité.Anne a écrit :Perkele a dit :"On pourrait tout à fait raisonner ainsi".
C'est pourquoi elle précise que, dans son raisonnement, elle commence toujours par éliminer l'éventuelle fonction de complément d'objet du pronom.
- Jacques
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Ce que nous pouvons retenir, à la lumière des divers points de vue, c'est que l'accord d'un verbe pronominal est difficile à justifier par un raisonnement logique, c'est pourquoi d'ailleurs je préfère ne pas m'y risquer.
Si on comprend l'accord dans des actions comme elle s'est coupée, elle s'est assise, elle s'est avancée, où il s'explique par le COD placé avant, le pronom personnel SE, il est plus difficile pour un non-spécialiste de l'analyser avec elle s'en est souvenue, elle s'est aperçue de, elle s'est emparée (ou saisie) de, elle s'est exclamée, car on ne peut pas dire elle a souvenu ou emparé elle, etc.
Si on comprend l'accord dans des actions comme elle s'est coupée, elle s'est assise, elle s'est avancée, où il s'explique par le COD placé avant, le pronom personnel SE, il est plus difficile pour un non-spécialiste de l'analyser avec elle s'en est souvenue, elle s'est aperçue de, elle s'est emparée (ou saisie) de, elle s'est exclamée, car on ne peut pas dire elle a souvenu ou emparé elle, etc.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Manni-Gédéon
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Grevisse dit (Le bon usage, §601):Jacques-André-Albert a écrit :Pas forcémentPerkele a écrit :Parce que lorsque le pronom n'est pas complément d'objet (direct ou indirect) il y a accord sujet mêmes si le complément d'objet direct est placé avant.L'auxiliaire être peut avoir la valeur du verbe avoir ; c'est le cas dans les exemples que vous donnez ; on peut écrirePerkele a écrit : Ex :
- Le sac dont Ginette s'était saisie avant de partir.
- Elle s'était saisie de son sac.
- L'erreur dont les enquêteur se sont aperçus.
- Ils se sont aperçus de l'erreur.
- La décoration dont ils se sont plaints.
- Ils se sont plaints de la décoration.
- L'absentéisme auquel se sont attaquées les nouvelles réglementations.
- Les nouvelles réglementations se sont attaquées à l'absentéisme.
- Ginette avait saisi soi ou elle-même.
- Ils ont plaint eux-même.
Pour les autres, je doute.
La grammaire de l'Académie française dit que certains verbes, dont s'apercevoir, s'accordent toujours avec le sujet.
Dans les verbes pronominaux subjectifs (ou non réfléchis), le pronom conjoint me, te, se, etc. - qu'on pourrait appeler censément préfixé ou agglutiné - est comme incorporé au verbe et n'a qu'une valeur emphatique, ou affective, ou vague : il ne joue aucun rôle de complément d'objet et sert simplement, du moins en certains cas, à mettre en relief l'activité personnelle du sujet ou à marquer un intérêt particulier à ce sujet dans l'action ; ce pronom conjoint me, te, se, etc. est une sorte de particule flexionnelle, de morphème verbal, de "reflet" du sujet, et ne doit pas, dans l'analyse, être distingué de la forme verbale : s'apercevoir (de), se connaître (à), se douter, s'écrouler, s'emparer, s'évanouir, se jouer, se moquer, se mourir, se pâmer, se prévaloir, se repentir, se souvenir, se taire. Certains verbes pronominaux subjectifs sont formés d'un verbe de mouvement précédé de l'adverbe en, soudé ou non avec le verbe : s'en aller, s'en retourner, s'envoler, s'enfuir, etc.
Sans doute, dans un grand nombre de verbes pronominaux qui se présentent comme subjectifs, on peut, en remontant à l'ancienne langue et à l'étymologie, découvrir un sens réfléchi : se promener, se tromper, s'effrayer, s'apercevoir de (littéralement : se mettre en possession de, par l'esprit), se douter, s'écrouler, se désister, s'attaquer à (litt. : s'attacher à), s'emparer de (litt. : munir soi de), s'abstenir de (litt. : tenir soi éloigné de), se plaire à (plaire à soi en...), s'attendre à (tendre soi, son esprit à), etc. - Mais, pour le sens linguistique moderne, ces verbes ne sont plus pensés comm réfléchis : on peut donc les ranger au nombre des pronominaux non réfléchis.
À mon avis, les verbes de l'exemple de Perkele entrent dans cette catégorie. Il faut simplement les accorder avec le sujet sans chercher à approfondir l'analyse des éventuels COD et COI.
(J'espère ne pas avoir laissé de fautes dans la citation de Grevisse.)
- Jacques-André-Albert
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Comme cette tournure employée, je crois, dans le sud-ouest de la France : « je vais me manger un bon cassoulet »manni-gedeon a écrit : Grevisse dit (Le bon usage, §601):
Dans les verbes pronominaux subjectifs (ou non réfléchis), le pronom conjoint me, te, se, etc. - qu'on pourrait appeler censément préfixé ou agglutiné - est comme incorporé au verbe et n'a qu'une valeur emphatique, ou affective, ou vague
À propos de ce dernier verbe, il est maintenant utilisé, la plupart du temps, sous la forme redondante « je m'y connais dans... ou à... ». C'est dommage ; c'est dû, sans doute, au fait que le pronom « y » rapproche le verbe du complément et fait oublier la forme réfléchie, un peu ambigüe même si elle est suivi d'un complément : « je me connais à l'anatomie », « je me connais à la physionomie », etc.et ne doit pas, dans l'analyse, être distingué de la forme verbale : s'apercevoir (de), se connaître (à)
- Perkele
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Et comment peut-on s'assurer de les avoir reconnus ?manni-gedeon a écrit : À mon avis, les verbes de l'exemple de Perkele entrent dans cette catégorie. Il faut simplement les accorder avec le sujet sans chercher à approfondir l'analyse des éventuels COD et COI.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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Pour répondre à JAA : S'y connaître est une formule de type familier, selon Bordas, qui donne cet exemple : au lieu de Je m'y connais en mécanique, il vaut mieux dire Je connais la mécanique.
Hanse ne parle pas de forme familière, il estime que le pléonasme est admis depuis longtemps et n'est plus ressenti come tel. Le Robert des difficultés estime que le Y est explétif, et dès lors ne peut pas donner lieu à redondance.
Hanse ne parle pas de forme familière, il estime que le pléonasme est admis depuis longtemps et n'est plus ressenti come tel. Le Robert des difficultés estime que le Y est explétif, et dès lors ne peut pas donner lieu à redondance.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Puisque personne n'a répondu à ma question, j'y réponds moi-même. J'élimine de mon raisonnement ces verbes dont le participe passé s'accorde avec le sujet en vérifiant que le pronom n'est pas complément d'objet (ni direct, ni indirect) puisque c'est leur particularité.Perkele a écrit :Et comment peut-on s'assurer de les avoir reconnus ?manni-gedeon a écrit : À mon avis, les verbes de l'exemple de Perkele entrent dans cette catégorie. Il faut simplement les accorder avec le sujet sans chercher à approfondir l'analyse des éventuels COD et COI.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Manni-Gédéon
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