Publié : ven. 31 déc. 2010, 13:40
Vous avez raison! La forme de l'espagnol m'a entraînéClaude a écrit :Je me permets une petite rectification : souris et ordinateur.Sgavaudura a écrit :...et le français souris et ordennateur.
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Vous avez raison! La forme de l'espagnol m'a entraînéClaude a écrit :Je me permets une petite rectification : souris et ordinateur.Sgavaudura a écrit :...et le français souris et ordennateur.
http://marthetmarie.lifediscussion.net/ ... gnant-dieuEn 1955, la société américaine IBM s’apprête à fabriquer et commercialiser en France l’une de ses premières machines électroniques destinées au traitement de l’information. Identifié par la formule « calculatrice électronique type 650 », l’appareil fait partie de ce qu’on désigne outre-Atlantique par le mot computer ou un sigle pas plus significatif dans la langue de Molière : EDPS, pour Electronic Data Processing System.
Chargé de lui trouver une appellation moins aride pour le marché français, un cadre de l’entreprise, François Girard, responsable du service promotion générale et publicité d’IBM France, se met en rapport avec Jacques Perret, un universitaire dont il fut l’élève.
Prenant très au sérieux la mission qu’on lui confie, Jacques Perret, professeur de philologie latine à la Sorbonne, étudie la documentation qu’on lui remet et la description sommaire des fonctionnalités de cette nouvelle machine. Il explore plusieurs pistes et finit par proposer, dans une lettre restée célèbre en date du 16 avril 1955***, le mot « ordinateur », tiré du champ théologique. « C’est un mot correctement formé, écrit-il, qui se trouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l’ordre dans le monde. »
Jacques Perret ne se contente pas de présenter sa trouvaille linguistique, mais énumère aussi les pistes qu’il a volontairement laissées de côté. « “Systémateur”, poursuit-il, serait un néologisme, qui ne me paraît pas offensant ; (…) “combinateur” a l’inconvénient du sens péjoratif de “combine”. (…) “Congesteur”, “digesteur” évoquent trop “congestion” et “digestion”. “Synthétiseur” ne me paraît pas un mot assez neuf pour désigner un tel objet spécifique, déterminé comme votre machine. » On sait gré au philologue de nous avoir préservés de ces mots peu séduisants. Qui aurait envie de s’installer devant son digesteur pour rendre son travail à l’heure ?
Histoire de ne froisser aucun des deux genres, Jacques Perret explore aussi d’autres options : « En relisant les brochures que vous m’avez données, je vois que plusieurs de vos appareils sont désignés par des noms d’agent féminins (trieuse, tabulatrice), écrit-il. “Ordinatrice” serait parfaitement possible et aurait même l’avantage de séparer plus encore votre machine du vocabulaire de la théologie. » Comme pris d’un sentiment nouveau, il conclut finalement en avouant un faible pour « ordinatrice électronique ».
La direction d’IBM s’en tient à la première idée et lance l’appareil sous le nom « ordinateur IBM 650 », en prenant soin de protéger commercialement l’utilisation du nouveau terme. « Mais le mot est très vite passé dans le langage commun et l’entreprise finira par en abandonner les droits (en 1965)», rappelle Pascal Griset, professeur d’histoire contemporaine à la Sorbonne et spécialiste de l’innovation.
C'est moi qui dois exprimerSgavaudura a écrit :...Vous avez raison! La forme de l'espagnol m'a entraîné