je pars pour trois jours, je pars trois jours
- Jacques-André-Albert
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- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Je suis désolé de vous avoir traumatisé, Jacques ; tel n'était pas mon but, vous vous en doutez bien. Si j'ai cherché cette tournure chez de bons auteurs, c'est qu'elle me paraissait tout à fait correcte et non relâchée.
Autre référence que je viens de consulter : la grammaire de l'Académie française :
« Le présent peut aussi s'employer pour indiquer un avenir très prochain : Son mariage a lieu samedi. Je vous attends demain. »
Autre référence que je viens de consulter : la grammaire de l'Académie française :
« Le présent peut aussi s'employer pour indiquer un avenir très prochain : Son mariage a lieu samedi. Je vous attends demain. »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Pourquoi vous faites-vous du mal ? Le futur proche exprime une nuance, il est utile.shokin a écrit :Pour ma part, j'évite aussi la tournure "aller + infinitif" à l'écrit. Même à l'oral, j'essaie d'utiliser le futur.
Je pars. (Je viens de lever le pied)
Je vais partir. (Dans quelques minutes)
Je partirai. (De demain à l'infini)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Hélas ! Mais il me semble que les trois exemples que vous donnez marquent bien la nuance entre présent, futur proche et futur simple. Dire je pars dans trois mois est pour moi une incongruité, et il n'avait pas tout à fait tort. On peut donc le ranger dans un langage familier et l'éviter dans la langue littéraire.Perkele a écrit :Nul n'est parfait.Jacques a écrit :Alors Capelo, si c'était bien lui, s'est encore trompé.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Le futur avec „werden“ est de moins en moins employé dans la langue quotidienne.Jacques a écrit :I Est-ce que l'emploi de werde se fait dans la langue courante ?
« Ich will » (Je veux) suivi d’un infinitif est sans doute aussi vieux que la langue allemande, avec l’idée du souhait, de la volonté. On a eu ensuite (il y a plusieurs centaines d’années ?) un léger glissement vers l’idée de futur proche (Je vais…), sans rapport, me semble-t-il, avec ce qui se passait en anglais.
Or en allemand comme en français, quand on peut faire court, on ne s’en prive pas. Dans le cas particulier du projet de voyage, « nach Genf fahren » (ou « gehen ») (aller à Genève) est ressenti comme quasiment pléonastique : le directif y est exprimé à la fois par « nach » et par « fahren » ou « gehen ». D’où l’évolution plus récente de l’allemand vers la suppression de l’infinitif et la valeur de véritable futur de cette tournure, peut-être, cette fois, avec une très légère influence de l’anglais.
La suppression de l’infinitif se fait facilement aussi avec « müssen » (devoir, être obligé de). On dit assez peu « Du musst ins Bett gehen ! », mais seulement « Du musst ins Bett ! » (Allez, au lit, toi !)
Une telle évolution est impossible en français, où beaucoup de prépositions de lieu s’emploient aussi bien pour le locatif que pour le directif, et à un point tel que des ambiguïtés peuvent en résulter : « Le général s’est rendu à Berlin » peut signifier qu’étant à Berlin, ledit général a capitulé, ou que parti d’une quelconque autre ville il a fait le déplacement vers Berlin.
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- Inscription : sam. 06 mai 2006, 19:59
Cette suppression de l'infinitif est possible aussi en tchèque et en slovaque:
Ich will nach Genf.
Tchèque: Chci do Ženevy.
Slovaque: Chcem do Ženevy.
Du musst ins Bett.
Tchèque/Slovaque: Musíš do postele.
Mais plus couramment:
Tchèque: Musíš jít spát.
Slovaque: Musíš ísť spať.
(littéralement: Tu dois aller dormir.)
Ich will nach Genf.
Tchèque: Chci do Ženevy.
Slovaque: Chcem do Ženevy.
Du musst ins Bett.
Tchèque/Slovaque: Musíš do postele.
Mais plus couramment:
Tchèque: Musíš jít spát.
Slovaque: Musíš ísť spať.
(littéralement: Tu dois aller dormir.)
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Le tchèque et l’allemand ne me semblent alors que partiellement comparables sur ce point. « Ins Bett » abrège « ins Bett gehen » (aller au lit), tandis qu’en tchèque „do postele“ (au lit) n’est pas, dans votre exemple, le raccourci de « jít spát » (aller dormir). Peut-on dire « Musiš jít do postele » ?
Mais je ne voudrais pas importuner les lecteurs qui viennent chercher ici « notre belle langue » !
Mais je ne voudrais pas importuner les lecteurs qui viennent chercher ici « notre belle langue » !
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- Messages : 299
- Inscription : sam. 06 mai 2006, 19:59
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- Messages : 7437
- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
Merci, Brazilian dude.
J’ai oublié d’apporter une précision : « Morgen » en tête joue un rôle primordial dans le sens futur de mes phrases 2 à 7 : aucune n’a, stricto sensu, cette valeur si l’on supprime « Morgen ». Il serait donc exagéré de dire que « wollen » marque le futur comme en anglais.Jacques a écrit :Ich will, will ich : on peut donc marquer le futur avec will comme en anglais ? D'après le classement que vous donnez, ce n'est plus tout à fait littéraire mais ce serait encore proche de l'orthodoxie. Est-ce que l'emploi de werde se fait dans la langue courante ?
Quand j'écris, j'essaie d'utiliser la première version, c'est-à-dire celle que j'ai apprise à l'école (et continue d'apprendre à mes heures).André (Georges, Raymond) a écrit :Les niveaux stylistiques sont moins marqués en allemand qu’en français. Mais ils existent et s’il fallait classer les phrases exprimant l’idée d’aller à Genève demain avec un véhicule motorisé, de la plus correcte à la moins soucieuse de qualité linguistique, cela donnerait, me semble-t-il :
1) Morgen werde ich nach Genf fahren.
2) Morgen will ich nach Genf fahren.
3) Morgen will ich nach Genf.
4) Morgen fahre ich nach Genf.
5) Morgen fahr’ ich nach Genf.
6) Morgen gehe ich nach Genf.
7) Morgen geh’ ich nach Genf.
D'après ce que j'ai appris, wollen = vouloir.
Cela dit, en conversation orale, j'ai tendance à essayer le suisse allemand. Excusä, mä on parle pas allemand en Suisse. A Berne, c'est le Bärntütsch (l'allemand que parlent les ours).
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
- Manni-Gédéon
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- Localisation : Genève (CH)
Ils se donnent la peine d'étudier l'allemand et quand ils vont en Suisse allemande, personne ne veut parler avec eux dans la langue qu'ils ont péniblement apprise...shokin a écrit :
Cela dit, en conversation orale, j'ai tendance à essayer le suisse allemand. Excusä, mä on parle pas allemand en Suisse. A Berne, c'est le Bärntütsch (l'allemand que parlent les ours).Avouez que les Welsch (les Suisses romands) ont de quoi être mêlés dans cette mélasse.
![[pleure] :cry:](./images/smilies/icon_cry.gif)
Pour ceux qui ne le savent pas, les Suisses allemands n'aiment pas parler l'allemand, bien que ce soit la langue officielle. Il s préfèrent s'exprimer dans leur dialecte, en français ou... en anglais.
L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit.
Gandhi, La Jeune Inde
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- Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22
A-t-on des statistiques sur les aptitudes des locuteurs du Schwytzertütsch à parler français ?
Quoi qu'il en soit, la Suisse illustre en la matière les limites de la réglementation : il n'y a rien d'anormal à ce que l'on demande aux Suisses francophones d'apprendre la langue théoriquement majoritaire de leur pays, mais si ceux qui sont censés la parler s'y refusent, c'est sans issue. Le problème vient évidemment aussi de ce qu'il y a presque autant de parlers Schwytzertütsch que de vallées : s'il y avait un dialecte unifié de l'allemand, les choses seraient plus simples.
Quoi qu'il en soit, la Suisse illustre en la matière les limites de la réglementation : il n'y a rien d'anormal à ce que l'on demande aux Suisses francophones d'apprendre la langue théoriquement majoritaire de leur pays, mais si ceux qui sont censés la parler s'y refusent, c'est sans issue. Le problème vient évidemment aussi de ce qu'il y a presque autant de parlers Schwytzertütsch que de vallées : s'il y avait un dialecte unifié de l'allemand, les choses seraient plus simples.
A force de discuter avec des gens qui vivent des deux côtés du Röstigraben (sorte de fossé linguistique et culturel, mais on sait que les stéréotypes ont le vent en poupe), on entend souvent dire que les Suisses romands sont moins enclins à apprendre l'allemand que les Suisses allemands à apprendre le français.
Bon, faut dire que la différence entre le suisse-allemand et l'allemand standard est plus grande que la différence entre le français de Suisse romande et le français standard.
Chose "marrante", ça donne lieu, en Suisse allemand, à des débats sur quelle langue les enseignants doivent utiliser à l'école avec les enfants : allemand ou suisse-allemand ?
N'y a-t-il pas à Genève (le plus loin de la Sarine
) des enseignants qui avaient commencé de donner des cours de suisse-allemand ? La première fois que je suis allé en Alsace (Strasbourg), je croyais - au début - entendre des Suisses allemands. Ben, en fait, l'alsacien ressemble un peu au dialecte d'en ça par chez nous.
Bon, le mercredi 22 mai, les Cowboys Fringants viennent jouer à l'Arena de Genève. C'est l'occasion d'entendre à nouveau l'accent québécois. Ostie qu'j'ai hâte !
Bon, faut dire que la différence entre le suisse-allemand et l'allemand standard est plus grande que la différence entre le français de Suisse romande et le français standard.
Chose "marrante", ça donne lieu, en Suisse allemand, à des débats sur quelle langue les enseignants doivent utiliser à l'école avec les enfants : allemand ou suisse-allemand ?
N'y a-t-il pas à Genève (le plus loin de la Sarine
![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
Bon, le mercredi 22 mai, les Cowboys Fringants viennent jouer à l'Arena de Genève. C'est l'occasion d'entendre à nouveau l'accent québécois. Ostie qu'j'ai hâte !
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Ne serait-ce pas plutôt hostie ? Les Québécois disent bien tabernacle ! Pourquoi pas hostie !shokin a écrit : Bon, le mercredi 22 mai, les Cowboys Fringants viennent jouer à l'Arena de Genève. C'est l'occasion d'entendre à nouveau l'accent québécois. Ostie qu'j'ai hâte !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).