Ayant peu fréquenté le forum ces derniers mois, j'apprends la triste nouvelle avec retard, mais avec la même émotion que vous. J'ai ce soir une pensée pour JR et les siens.
Une suggestion, peut-être: si sa fille revient nous lire, qu'elle nous fasse en quelques lignes un petit portrait de son père (si elle le souhaite, bien sûr). Ses qualités, ses (petits) défauts, ses passions, le genre d'homme qu'il était... Sur ce forum, on se connaît bien sur un certain plan, mais on se connaît finalement si mal.
Cela pourrait être un petit hommage touchant et cela nous aiderait à nous faire une idée plus précise de sa personnalité pour que son souvenir soit plus vivant dans nos coeurs qu'une simple signature.
Merci.
JR
Merci Cyrano. Votre message me touche et perpétuer la mémoire de mon père est pour moi un honneur.
Ce que vous dites sur les forums, les relations virtuelles, me fait penser à un débat que j'ai eu récemment. Personnellement, je pense que les forums sont des outils, de simples moyens de communication. Et la nature des liens que l'on peut tisser dépend de la manière dont on les utilise. Autrement dit, je crois en la réalité des relations virtuelles. Je ne vais pas plus entrer dans les détails, à moins que cette discussion vous intéresse...
Toujours est-il que mon père a consacré suffisamment de temps à ce forum pour que j'affirme qu'il a fait partie de son quotidien. Il s'adressait non pas uniquement à des pseudonymes mais à de vraies personnes dont les réflexions lui importaient réellement.
C'est donc avec grand plaisir que j'évoquerais sa personnalité, sa vie.
Mais vous prenez des risques! Je pourrais faire des pages!
Je vous propose de vous transmettre le discours que j'ai rédigé pour ses obsèques. C'est un peu long et pourtant, j'ai essayé de faire simple. Ce sont les mots qui me sont venus spontanément, la veille de ce jour douloureux. Ce n'est pas de la grande littérature, c'est un style oral...
"Mon père détestait parler de lui.
D’ailleurs, il n’était pas très expansif.
Pourtant, sur certains autres sujets, il était intarissable. Curieux de tout, plutôt ouvert et tolérant, il ne cessait de s’interroger sur le monde, de se documenter… en perpétuelle réflexion.
Il avait entrepris de partager ses convictions et ses questionnements par écrit. Et il nous a livré quelques-unes de ses pensées dans un document qu’il ne m’a demandé de lire que très récemment et qu’il a appelé « Positiver ». Dans ce texte, une question récurrente est celle de l’existence de Dieu. Mon père était agnostique et ce doute ne l’a jamais quitté.
Je vous lis un extrait :
« Saint ou mécréant, scientifique ou littéraire, de gauche ou de droite . . . ces classifications, comme bien d'autres, sont dénuées de pertinence; elles sont pétrifiantes, fossilisantes, cloisonnantes; il importe de s'en affranchir pour accéder à de nouveaux espaces de vérité; le compartimentage fait office de préjugé, entravant l'innovation, s'opposant à toute vision d'ensemble, et engendre des conflits en prétendant substituer la violence à la raison : j'entends donc les dépasser. »
On s’est toujours accordé sur ce point : les gens ne se mettent pas dans des cases.
Mon père ne pratiquait aucune religion. N’ayant pas de certitude quant à l’existence d’une puissance supérieure, il nous a demandé d’éviter tout signe ostentatoire sur son monument. Pourtant, il souhaitait également qu’un rabbin soit présent aujourd’hui, à titre amical. Mais pas n’importe quel rabbin bien sûr. Un rabbin qu’il connaissait. « Parce qu’il est sympa » nous a-t-il dit. Ce rabbin, Monsieur A., a considéré mon père comme un être humain, un homme qui, sans être juif, méritait son respect et ses prières. Alors je tiens à remercier Monsieur A. pour cette ouverture dépassant les « compartimentages » déplorés par mon père.
Mon père avait des valeurs. Parmi elles, la gratitude et la reconnaissance ; l’honnêteté, la loyauté et la fidélité…
Mon père aimait la vie, à tel point qu’il semblait la considérer comme éternelle. Et pour réaliser la multitude de projets qu’il envisageait c’est peut-être ce qu’il lui aurait fallu : l’éternité. Parce qu’il ne manquait pas d’envies et de désirs déjà. Mais aussi parce qu’il avait toujours une vision originale et rigoureuse de leurs mises en œuvre. Alors il lui fallait du temps, beaucoup plus de temps. Pas question de bâcler, c’était trop important.
Et bien souvent ces projets avaient un but altruiste. Il se sentait concerné par ce monde et son évolution et nourrissait la volonté d’apporter sa contribution à le rendre meilleur.
En dehors de son investissement philosophique, politique, social et scientifique, il trouvait de grandes satisfactions au sein de son foyer : en nous faisant plaisir. Il s’évertuer à essayer de nous faire plaisir.
Lorsqu’un médecin est venu se présenter à lui, elle lui a demandé « comment êtes-vous d’habitude Monsieur R. ? » et il a répondu « gentil, généralement. ». GENTIL, je ne peux pas parler de mon père et même je ne peux pas penser à mon père sans que ce mot surgisse.
Sa bienveillance était une évidence. Son soutien était sans faille. Sa protection solide et rassurante. Ses encouragements, toujours précieux. Ses conseils, sages et avisés. Ses consolations souvent apaisantes.
La paternité, c’est la transmission : la transmission de gênes bien sûr, la transmission d’un nom aussi. Mais pas seulement. Mon père avait à cœur d’assurer cette transmission dans sa globalité. Et il nous a transmis son histoire, un peu, ses valeurs, beaucoup et ses connaissances, autant que nos propres limites le permettaient. Je me rappelle les heures passées dans ma chambre à essayer de m’expliquer les mathématiques et la physique. La patience dont il a fait preuve à me faire réciter mes leçons. Puis l’investissement et l’efficacité avec lesquels il s’est appliqué à relire tous mes travaux. Et enfin son plaisir à discuter, approfondir, questionner mes idées et à m’en apporter de nouvelles.
Mon père était un homme bien c’est clair, un mari aimant, je ne suis pas la mieux placée pour en parler. Mais il est clair qu’il était un papa, un papa dans l’âme. Il était fait pour ça, avec les responsabilités que ça implique. Et il avait aussi un vrai humour de papa avec des blagues de papa, « les blagues à la Jaki ». Que ça marche ou pas, rire était trop précieux pour ne pas la tenter.
Un jour qu’il m’annonçait une bonne nouvelle par texto, je lui ai répondu « cool » et il a dit « heureusement qu’elle ne travaille pas dans la Marine ».
Une autre fois où j’avais raté mon cours de natation, il m’avait déposé une éponge dans la cuisine, avec un petit mot où il était écrit « si tu veux encore sécher la piscine, ça pourra t’être utile ». Et surtout, moi j’étais fière de les comprendre ces blagues, ce n’était pas toujours évident ! Rien qu’en voyant l’éponge, j’avais deviné la boutade.
Il avait parfois des idées qui nous paraissaient bizarres.
Alors qu’il souffrait, alors que la fin approchait, il m’avait demandé de ne pas l’oublier. Ça c’est vraiment une idée bizarre ! Il est évident qu’à chaque moment délicat du reste de ma vie, je me demanderai ce qu’il m’aurait conseillé, qu’à chaque réussite je chercherai sa fierté et que j’aurais voulu partager mon bonheur avec lui à chaque événement heureux du reste de ma vie. Alors, non, je ne t’oublierai pas c’est une certitude. La seule chose que j’ignore encore c’est à quel point tu vas me manquer. "
Ce que vous dites sur les forums, les relations virtuelles, me fait penser à un débat que j'ai eu récemment. Personnellement, je pense que les forums sont des outils, de simples moyens de communication. Et la nature des liens que l'on peut tisser dépend de la manière dont on les utilise. Autrement dit, je crois en la réalité des relations virtuelles. Je ne vais pas plus entrer dans les détails, à moins que cette discussion vous intéresse...
Toujours est-il que mon père a consacré suffisamment de temps à ce forum pour que j'affirme qu'il a fait partie de son quotidien. Il s'adressait non pas uniquement à des pseudonymes mais à de vraies personnes dont les réflexions lui importaient réellement.
C'est donc avec grand plaisir que j'évoquerais sa personnalité, sa vie.
Mais vous prenez des risques! Je pourrais faire des pages!
Je vous propose de vous transmettre le discours que j'ai rédigé pour ses obsèques. C'est un peu long et pourtant, j'ai essayé de faire simple. Ce sont les mots qui me sont venus spontanément, la veille de ce jour douloureux. Ce n'est pas de la grande littérature, c'est un style oral...
"Mon père détestait parler de lui.
D’ailleurs, il n’était pas très expansif.
Pourtant, sur certains autres sujets, il était intarissable. Curieux de tout, plutôt ouvert et tolérant, il ne cessait de s’interroger sur le monde, de se documenter… en perpétuelle réflexion.
Il avait entrepris de partager ses convictions et ses questionnements par écrit. Et il nous a livré quelques-unes de ses pensées dans un document qu’il ne m’a demandé de lire que très récemment et qu’il a appelé « Positiver ». Dans ce texte, une question récurrente est celle de l’existence de Dieu. Mon père était agnostique et ce doute ne l’a jamais quitté.
Je vous lis un extrait :
« Saint ou mécréant, scientifique ou littéraire, de gauche ou de droite . . . ces classifications, comme bien d'autres, sont dénuées de pertinence; elles sont pétrifiantes, fossilisantes, cloisonnantes; il importe de s'en affranchir pour accéder à de nouveaux espaces de vérité; le compartimentage fait office de préjugé, entravant l'innovation, s'opposant à toute vision d'ensemble, et engendre des conflits en prétendant substituer la violence à la raison : j'entends donc les dépasser. »
On s’est toujours accordé sur ce point : les gens ne se mettent pas dans des cases.
Mon père ne pratiquait aucune religion. N’ayant pas de certitude quant à l’existence d’une puissance supérieure, il nous a demandé d’éviter tout signe ostentatoire sur son monument. Pourtant, il souhaitait également qu’un rabbin soit présent aujourd’hui, à titre amical. Mais pas n’importe quel rabbin bien sûr. Un rabbin qu’il connaissait. « Parce qu’il est sympa » nous a-t-il dit. Ce rabbin, Monsieur A., a considéré mon père comme un être humain, un homme qui, sans être juif, méritait son respect et ses prières. Alors je tiens à remercier Monsieur A. pour cette ouverture dépassant les « compartimentages » déplorés par mon père.
Mon père avait des valeurs. Parmi elles, la gratitude et la reconnaissance ; l’honnêteté, la loyauté et la fidélité…
Mon père aimait la vie, à tel point qu’il semblait la considérer comme éternelle. Et pour réaliser la multitude de projets qu’il envisageait c’est peut-être ce qu’il lui aurait fallu : l’éternité. Parce qu’il ne manquait pas d’envies et de désirs déjà. Mais aussi parce qu’il avait toujours une vision originale et rigoureuse de leurs mises en œuvre. Alors il lui fallait du temps, beaucoup plus de temps. Pas question de bâcler, c’était trop important.
Et bien souvent ces projets avaient un but altruiste. Il se sentait concerné par ce monde et son évolution et nourrissait la volonté d’apporter sa contribution à le rendre meilleur.
En dehors de son investissement philosophique, politique, social et scientifique, il trouvait de grandes satisfactions au sein de son foyer : en nous faisant plaisir. Il s’évertuer à essayer de nous faire plaisir.
Lorsqu’un médecin est venu se présenter à lui, elle lui a demandé « comment êtes-vous d’habitude Monsieur R. ? » et il a répondu « gentil, généralement. ». GENTIL, je ne peux pas parler de mon père et même je ne peux pas penser à mon père sans que ce mot surgisse.
Sa bienveillance était une évidence. Son soutien était sans faille. Sa protection solide et rassurante. Ses encouragements, toujours précieux. Ses conseils, sages et avisés. Ses consolations souvent apaisantes.
La paternité, c’est la transmission : la transmission de gênes bien sûr, la transmission d’un nom aussi. Mais pas seulement. Mon père avait à cœur d’assurer cette transmission dans sa globalité. Et il nous a transmis son histoire, un peu, ses valeurs, beaucoup et ses connaissances, autant que nos propres limites le permettaient. Je me rappelle les heures passées dans ma chambre à essayer de m’expliquer les mathématiques et la physique. La patience dont il a fait preuve à me faire réciter mes leçons. Puis l’investissement et l’efficacité avec lesquels il s’est appliqué à relire tous mes travaux. Et enfin son plaisir à discuter, approfondir, questionner mes idées et à m’en apporter de nouvelles.
Mon père était un homme bien c’est clair, un mari aimant, je ne suis pas la mieux placée pour en parler. Mais il est clair qu’il était un papa, un papa dans l’âme. Il était fait pour ça, avec les responsabilités que ça implique. Et il avait aussi un vrai humour de papa avec des blagues de papa, « les blagues à la Jaki ». Que ça marche ou pas, rire était trop précieux pour ne pas la tenter.
Un jour qu’il m’annonçait une bonne nouvelle par texto, je lui ai répondu « cool » et il a dit « heureusement qu’elle ne travaille pas dans la Marine ».
Une autre fois où j’avais raté mon cours de natation, il m’avait déposé une éponge dans la cuisine, avec un petit mot où il était écrit « si tu veux encore sécher la piscine, ça pourra t’être utile ». Et surtout, moi j’étais fière de les comprendre ces blagues, ce n’était pas toujours évident ! Rien qu’en voyant l’éponge, j’avais deviné la boutade.
Il avait parfois des idées qui nous paraissaient bizarres.
Alors qu’il souffrait, alors que la fin approchait, il m’avait demandé de ne pas l’oublier. Ça c’est vraiment une idée bizarre ! Il est évident qu’à chaque moment délicat du reste de ma vie, je me demanderai ce qu’il m’aurait conseillé, qu’à chaque réussite je chercherai sa fierté et que j’aurais voulu partager mon bonheur avec lui à chaque événement heureux du reste de ma vie. Alors, non, je ne t’oublierai pas c’est une certitude. La seule chose que j’ignore encore c’est à quel point tu vas me manquer. "
Dernière modification par Maggy Fox le mar. 18 juin 2013, 20:19, modifié 1 fois.
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Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Merci pour votre témoignage sur un homme que j'ai toujours trouvé très discret. Mais la discrétion est le plus souvent liée à de grandes qualités humaines, et votre témoignage le montre. La discrétion va à contre-courant de notre société exhibitionniste où le paraître, l'insincérité et le culte de l'ego tiennent lieu de vérité universelle.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Claude
- Messages : 9173
- Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Merci Cyrano d'avoir fait cette suggestion à Maggy et merci à vous Maggy de nous avoir éclairés sur la personnalité de votre père.
Il avait également créé un blogue et m'avait dit qu'il espérait avoir le temps de l'enrichir suffisamment, conscient de son état de santé fragile.
Je me permets, pour ceux qui ne l'aurait pas consultée, de lire sa présentation ayant pour titre : JR (moi, les mondanités... !)
Il avait également créé un blogue et m'avait dit qu'il espérait avoir le temps de l'enrichir suffisamment, conscient de son état de santé fragile.
Je me permets, pour ceux qui ne l'aurait pas consultée, de lire sa présentation ayant pour titre : JR (moi, les mondanités... !)
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Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ai lu ce témoignage en plusieurs fois. J'en suis très ému. On sentait bien qu'il avait un engagement humaniste, qu'il aurait voulu pouvoir changer la société dans le sens du bien. Pour l'humour, c'est une sacrée découverte.
Ce qui dominait dans mes impressions, c'est qu'il était animé d'une grande tolérance et ne condamnait pas ceux qui adhéraient à une idéologie qui n'était pas la sienne. Athée certes mais citant parfois la Bible ou les écritures.
De formation scientifique mais, ce qui est rare, s'intéressant de près au respect de la langue, alors que pour la majorité des hommes de science, le bon langage est une préoccupation mineure sans intérêt, réservée aux imbéciles qui n'ont pas les capacités d'aborder les sciences. Il aimait autant le bon français que les mathématiques.
Nous ne sommes pas près de l'oublier. Il a fortement marqué ce forum.
Ce qui dominait dans mes impressions, c'est qu'il était animé d'une grande tolérance et ne condamnait pas ceux qui adhéraient à une idéologie qui n'était pas la sienne. Athée certes mais citant parfois la Bible ou les écritures.
De formation scientifique mais, ce qui est rare, s'intéressant de près au respect de la langue, alors que pour la majorité des hommes de science, le bon langage est une préoccupation mineure sans intérêt, réservée aux imbéciles qui n'ont pas les capacités d'aborder les sciences. Il aimait autant le bon français que les mathématiques.
Nous ne sommes pas près de l'oublier. Il a fortement marqué ce forum.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
).-
Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Tout le contraire de mon père. Je n'insisterai pas.
---
Je change de sujet.
Vous savez que quand on cherche du travail, on doit "activer son réseau", faire du "réseautage". Cela consiste à obtenir (ou à demander) de l'aide de ses parents, amis, collègues... de gens qu'on connaît bien, en somme. De gens avec lesquels on a un "lien fort".
Un théoricien du "réseautage" a lancé l'idée de l'importance des "liens faibles".
On connaît peu de gens avec lesquels on a un lien fort mais plus de gens avec lesquels on a un lien faible (une personne, éventuellement inconnue, avec qui l'on discute via un forum, par exemple). Eh bien il ne faut pas négliger ces liens faibles. Ces liens sont faibles mais sont éventuellement nombreux et à eux tous représentent une forme de richesse sociale.
Si on demande de l'aide à l'ensemble de ces liens (trope ?), chacun répondra probablement non, mais il est possible que l'un d'eux réponde oui.
---
Je change de sujet.
Vous savez que quand on cherche du travail, on doit "activer son réseau", faire du "réseautage". Cela consiste à obtenir (ou à demander) de l'aide de ses parents, amis, collègues... de gens qu'on connaît bien, en somme. De gens avec lesquels on a un "lien fort".
Un théoricien du "réseautage" a lancé l'idée de l'importance des "liens faibles".
On connaît peu de gens avec lesquels on a un lien fort mais plus de gens avec lesquels on a un lien faible (une personne, éventuellement inconnue, avec qui l'on discute via un forum, par exemple). Eh bien il ne faut pas négliger ces liens faibles. Ces liens sont faibles mais sont éventuellement nombreux et à eux tous représentent une forme de richesse sociale.
Si on demande de l'aide à l'ensemble de ces liens (trope ?), chacun répondra probablement non, mais il est possible que l'un d'eux réponde oui.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
-
Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort
Si vous le permettez, Jacques, je voudrais souligner la différence entre l'athéisme et l'agnoticisme, puisque Maggy Fox nous a dévoilé que son père était agnotisque. J'aurai recours aux définitions donnée par le dictionnaire de l'Académie :Jacques a écrit :Ce qui dominait dans mes impressions, c'est qu'il était animé d'une grande tolérance et ne condamnait pas ceux qui adhéraient à une idéologie qui n'était pas la sienne. Athée certes mais citant parfois la Bible ou les écritures.
Si l'athée est une « personne qui nie l'existence de toute divinité », l'agnostique se rattache plutôt à une « doctrine ou attitude philosophique qui tient a priori pour vaine toute doctrine métaphysique et déclare inaccessible à la connaissance toute réalité qui dépasse les apparences sensibles. Par ext. Indifférence en matière religieuse. »
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)
-
Hippocampe
- Messages : 3113
- Inscription : dim. 17 avr. 2011, 18:15
Je prends mon exemple. Je suis agnostique et, à mes yeux, l'athéisme (qui consiste à croire qu'il n'y a pas de Dieu ou de dieux) est une croyance aussi vaine et infondée que les autres. Ça ne m'empêche pas de m'intéresser à l'histoire de la Bible ou autres.
Remarque: Éclairer la différence entre athéisme et agnosticisme a sa place ici. Mais évitons de nous lancer dans la justification de telle ou telle attitude religieuse car alors nous dévierions dangereusement du thème de ce forum.
Remarque: Éclairer la différence entre athéisme et agnosticisme a sa place ici. Mais évitons de nous lancer dans la justification de telle ou telle attitude religieuse car alors nous dévierions dangereusement du thème de ce forum.
Car le feu s'est éteint, les oiseaux se sont tus et Ceinwen est partie.
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Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
J'ignorais qu'il y eût une telle différence. Il faut dire que cette définition de l'Académie pour ce qui concerne l'agnostique est assez indigeste. Le Petit Robert dit « sceptique en matière de métaphysique et de religion ». C'est déjà plus facile à comprendre.
Je me définis comme non-croyant sans chercher à établir une ligne précise.
Je me définis comme non-croyant sans chercher à établir une ligne précise.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
- Messages : 4645
- Inscription : dim. 01 févr. 2009, 8:57
- Localisation : Niort