Les pléonasmes

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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

... et de « ... mai 2012, la date à partir de laquelle je suis devenu président de la République » ?
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Claude
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Message par Claude »

Cela irait beaucoup mieux avec « ... mai 2012, date à laquelle je suis devenu... ». :wink:
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André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Il me semble bien aussi.
Après avoir prononcé « à partir de laquelle », on s'en sort en disant « j'ai été président ». Mais la formulation est moins heureuse.
L'information contenue dans « à partir de » est identique à celle que fournit « devenir ».
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Astragal
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Re: Pouvoir peut-être

Message par Astragal »

André (G., R.) a écrit :Que pensez-vous d'une phrase comme « On pourrait peut-être inviter les voisins » ?
Grammaire nationale Peut-être employé avec ou sans le verbe pouvoir (p. 727)
1. Cela pourrait peut-être arriver aisément. (Regnard)
2. Cela pourrait arriver aisément.

Le Bon usage § 15 c
1. Il pourrait peut-être rentrer dans l'usage. (Littré)
2. Il pourrait rentrer dans l'usage.

On pourrait considérer cette association de mots comme un pléonasme, pourtant, dans la première phrase de chaque exemple, le doute me semble plus important.
C’est très bien. J’aurai tout manqué, même ma mort. (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je suis bien conscient que l'usage tend à entériner « pouvoir peut-être ». Mais l'intensité ainsi accrue du doute ne me paraît pas si nette.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Dans une revue, à propos du couvre-chef des Bigoudènes : Très basse au début du XIXe siècle, elle atteint 38 cm à la fin du XXe, fruit d'une émulation entre jeunes filles, chacune rajoutant un centimètre de plus à sa coiffe brodée. En matière de circulation routière on parle de sur-accident : faudra-t-il créer « sur-pléonasme » ?
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Je ne pense pas. Pour moi, c'est un simple pléonasme, là où « chacune rajoutant un centimètre à sa coiffe brodée » aurait suffi.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

« Rajouter » signifiant « ajouter à nouveau », ne pensez-vous pas que suffirait « chacune ajoutant un centimètre à sa coiffe » ?
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Pas si sûr. Si chacune des jeunes filles s'était contentée d'ajouter un centimètre à sa coiffe initialement basse, la coiffe serait restée basse avec seulement un centimètre de plus. Il faut "rajouter plusieurs fois" pour parvenir aux coiffes hautes.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Je ne vous comprends pas, Leclerc92 : vous écrivez « chacune des jeunes filles » et « ajouter un centimètre ». Il suffit que vingt jeunes filles ajoutent un centimètre pour que la coiffe grandisse de vingt centimètres.
Nous sommes tellement habitués à certains pléonasmes qu'ils n'attirent plus notre attention. Et nous perdons trop souvent de vue que les verbes commençant par re- ou r- expriment, pour le moins étymologiquement, une répétition. Je suis toujours gêné de lire que tel vieillard atteint de la maladie d'Alzheimer aurait été retrouvé dans un village voisin du sien : pour moi il y a été trouvé ; on ne redit pas quelque chose plusieurs fois, on le dit plusieurs fois ; une robe n'a pas besoin qu'on la rallonge, il suffit de l'allonger, etc.
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

André (G., R.) a écrit :Je ne vous comprends pas, Leclerc92 : vous écrivez « chacune des jeunes filles » et « ajouter un centimètre ». Il suffit que vingt jeunes filles ajoutent un centimètre pour que la coiffe grandisse de vingt centimètres.
Je n'avais pas compris qu'elle utilisaient toutes une seule et même coiffe.

Nous sommes tellement habitués à certains pléonasmes qu'ils n'attirent plus notre attention. Et nous perdons trop souvent de vue que les verbes commençant par re- ou r- expriment, pour le moins étymologiquement, une répétition.
Parfois, le préfixe "re" est utilisé pour indiquer un simple renforcement (et non d'ailleurs un "enforcement"). Nous en avons discuté naguère dans un fil :
http://www.achyra.org/francais/viewtopi ... 741#p49741
Je suis toujours gêné de lire que tel vieillard atteint de la maladie d'Alzheimer aurait été retrouvé dans un village voisin du sien : pour moi il y a été trouvé

Je ne suis pas d'accord sur ce point. Si on le cherchait, c'est bien "retrouver" qui convient :
Académie : Il signifie aussi Trouver ce qu'on avait perdu, oublié.
TLFi : Savoir à nouveau, après avoir cherché, où est quelque chose ou quelqu'un (qui était perdu, qui avait disparu).
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

L'allongement de la coiffe bigoudène est dû à une compétition entre celles qui la portaient. Lorsque l'une d'elles ajoutait un centimètre (valeur arbitraire !) à ladite coiffe, elle n'augmentait pas une hauteur définie une fois pour toutes, elle visait à faire mieux qu'une autre Bigoudène participant elle-même à ladite compétition.
Bon, à propos de « retrouver » j'ai sans doute tort à vouloir être plus royaliste que le roi, l'Académie ! Toutefois cette dernière définit le verbe à l'aide de « trouver ». Et précisément je ne vois toujours pas quel inconvénient il y aurait à raconter qu'on a trouvé le malade d'Alzheimer dans un village voisin. Par ailleurs nous pouvons nous poser la question de savoir pourquoi un verbe dont un des sens est assez proche de trouver, découvrir, ne subit pas la même évolution : qui dirait que le vieillard a été redécouvert dans un village voisin ?
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Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

André (G., R.) a écrit :Bon, à propos de « retrouver » j'ai sans doute tort à vouloir être plus royaliste que le roi, l'Académie ! Toutefois cette dernière définit le verbe à l'aide de « trouver ». Et précisément je ne vois toujours pas quel inconvénient il y aurait à raconter qu'on a trouvé le malade d'Alzheimer dans un village voisin.
Parce que la différence de mot permet une nuance intéressante : avec "retrouver", on comprend mieux qu'on avait perdu quelque chose ou quelqu'un et qu'on le cherchait, tandis qu'avec "trouver", c'est un peu une surprise. Naturellement, il y a sûrement des cas où la nuance n'est pas pertinente.
Par ailleurs nous pouvons nous poser la question de savoir pourquoi un verbe dont un des sens est assez proche de trouver, découvrir, ne subit pas la même évolution : qui dirait que le vieillard a été redécouvert dans un village voisin ?
Parce que la langue française ne se comporte pas avec la logique rigoureuse d'une langue artificielle. C'est l'usage qui a forgé au cours des âges le sens actuel des mots, et l'usage est capricieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Oui, l'usage est capricieux.
Je reprends la phrase à l'origine de mon sujet : Très basse au début du XIXe* siècle, elle atteint 38 cm à la fin du XXe, fruit d'une émulation entre jeunes filles, chacune rajoutant un centimètre de plus à sa coiffe brodée. En plus du « sur-pléonasme », je lui vois l'inconvénient d'une apposition trop audacieuse à mon goût : n'est-on pas en droit de se demander si « fruit d'une émulation entre jeunes filles » ne concerne pas « XXe » ?
*Un copier-coller, semble-t-il, ne maintient pas l'exposant sous sa forme d'origine, on est obligé de repasser par l'outil X2.
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Yeva Agetuya
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Message par Yeva Agetuya »

André (G., R.) a écrit :Oui, l'usage est capricieux.
Je reprends la phrase à l'origine de mon sujet : Très basse au début du XIXe* siècle, elle atteint 38 cm à la fin du XXe, fruit d'une émulation entre jeunes filles, chacune rajoutant un centimètre de plus à sa coiffe brodée.

En plus du « sur-pléonasme », je lui vois l'inconvénient d'une apposition trop audacieuse à mon goût : n'est-on pas en droit de se demander si « fruit d'une émulation entre jeunes filles » ne concerne pas « XXe » ?
Je ne trouve pas.

Si j'écris Très basse au début, elle atteint 38 cm à la fin, fruit d'une émulation entre jeunes filles, chacune rajoutant un centimètre de plus à sa coiffe brodée,

j'obtiens une phrase mal fagotée mais compréhensible.

En changeant l'ordre des propositions :

Fruit d'une émulation entre jeunes filles, chacune rajoutant un centimètre à sa coiffe brodée, très basse au début du XIXe siècle, elle atteint 38 cm à la fin du XXe.

Il manque tout de même l'idée que la même jeune fille va répéter l'opération.
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