Fautes très et trop courantes
- Jacques-André-Albert
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Je ne puis vous suivre. Dans la phrase C'est le nombre..., le sujet du verbe est pour moi « C' », tandis que « le nombre » est son attribut. Je ne pense pas qu'on parle de sujet apparent et de sujet réel en pareil cas, à la différence de l'analyse que l'on fait d'une phrase comme Il m'est arrivé deux accidents le même jour (sujet réel : deux accidents).
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Prouver son absence
Le langage journalistique n'est pas exempt, on l'a parfois vu, d'approximations. Les intempéries actuelles empêchent certaines personnes d'aller au travail. Un journaliste se demande si on doit alors « prouver » son absence. Il veut visiblement dire « justifier » son absence, fournir des preuves du bien-fondé de l'absence.
- Islwyn
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« La preuve de mon absence, patron, c'est que je ne suis pas là. Sa justification, c'est autre chose. » Ce qui me rappelle une observation d'un de mes collègues qui m'a dit, à propos d'un bibliothécaire de notre connaissance : « Il a toutes les qualités du monde, sauf celle d'être là ! »
Quantum mutatus ab illo
- Monsieur Pogo
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André (G., R.) a écrit :Le ministre a dit : « Ce résultat me convient ».
« Ce résultat me convient », a dit le ministre.
Le ministre a dit que le résultat lui convenait.
Dans ces phrases, dire a un COD (la partie entre guillemets ou la subordonnée conjonctive). Ces trois constructions se trouvent aussi avec les verbes répondre, affirmer, expliquer, déclarer, écrire, noter, penser...
Or on lit ou on entend de plus en plus souvent des tournures du genre « Ce résultat me convient », a réagi le ministre.
Peut-on réagir des paroles ou des idées ? Ce verbe n'est normalement pas transitif.
Cette formulation n'est pas fautive, bien au contraire.
Convenir, verbe transitif indirect
Cela me convient. Cela convient à qui ? À me, mis pour moi...
La liberté de se soumettre est une perversion
- Monsieur Pogo
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Quatre-vingt-un est un nombre, mais ce nombre représente une quantité qui autorise un accord par syllepse.jarnicoton a écrit :"81" étant un nombre, le singulier doit suivre.
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André (G., R.) a écrit :Dans mon journal :
81 Ce sont, à ce jour, le nombre de cas de grippe sévère, depuis le début de l'épidémie... (mot mis en gras par moi).
On peut commettre des fautes par crainte d'en commettre !
Quatre-vingt-un, ce sont, à ce jour, le nombre de cas de grippe sévère, depuis le début de l'épidémie...
«Selon l'usage ordinaire, quand l'attribut est pensé comme une pluralité, on met le verbe au pluriel» (Le Bon usage)
Pour ma part, je réécrirais la phrase en employant un présentatif :
Quatre-vingt-un, voilà, à ce jour, le nombre de cas de grippe sévère depuis le début de l'épidémie...
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Vous confondez manifestement deux verbes, celui qui amène erronément le complément d'objet (réagir) et celui que contient le complément d'objet (convenir).Monsieur Pogo a écrit :André (G., R.) a écrit :Le ministre a dit : « Ce résultat me convient ».
« Ce résultat me convient », a dit le ministre.
Le ministre a dit que le résultat lui convenait.
Dans ces phrases, dire a un COD (la partie entre guillemets ou la subordonnée conjonctive). Ces trois constructions se trouvent aussi avec les verbes répondre, affirmer, expliquer, déclarer, écrire, noter, penser...
Or on lit ou on entend de plus en plus souvent des tournures du genre « Ce résultat me convient », a réagi le ministre.
Peut-on réagir des paroles ou des idées ? Ce verbe n'est normalement pas transitif.
Cette formulation n'est pas fautive, bien au contraire.
Convenir, verbe transitif indirect
Cela me convient. Cela convient à qui ? À me, mis pour moi...
Vous pensez donc que l'on peut réagir des paroles ? Et vous diriez par conséquent « Je ne comprends pas que tu réagisses mal ma proposition » ou « La mère a bien réagi l'incendie quand il s'est déclaré » ? Difficile à croire.
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Tous les lecteurs ne savent peut-être pas ce qu'est la syllepse, que nous appelons ici également l'accord d'intention. En voici un exemple :Monsieur Pogo a écrit :Quatre-vingt-un est un nombre, mais ce nombre représente une quantité qui autorise un accord par syllepse.jarnicoton a écrit :"81" étant un nombre, le singulier doit suivre.
Un grand nombre de passants se sont arrêtés devant le spectacle.
Dans cette phrase, le verbe, se sont arrêtés, est au pluriel : on a à l'esprit que les passants se sont arrêtés et « Un grand nombre », sujet strict, est ressenti, avec « de », comme une sorte de locution prépositionnelle amenant le sujet de bon sens « passants ».
Il n'en va pas de même avec 81 Ce sont, à ce jour, le nombre de cas de grippe... , où « le nombre » est l'élément informatif le plus important, en relation avec « 81 ». La syllepse est malvenue en la circonstance. Qu'on le veuille ou non, 81 est un nombre, ainsi que l'avait dit jarnicoton.
- Monsieur Pogo
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- Monsieur Pogo
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André (G., R.) a écrit :Vous confondez manifestement deux verbes, celui qui amène erronément le complément d'objet (réagir) et celui que contient le complément d'objet (convenir).Monsieur Pogo a écrit :André (G., R.) a écrit :Le ministre a dit : « Ce résultat me convient ».
« Ce résultat me convient », a dit le ministre.
Le ministre a dit que le résultat lui convenait.
Dans ces phrases, dire a un COD (la partie entre guillemets ou la subordonnée conjonctive). Ces trois constructions se trouvent aussi avec les verbes répondre, affirmer, expliquer, déclarer, écrire, noter, penser...
Or on lit ou on entend de plus en plus souvent des tournures du genre « Ce résultat me convient », a réagi le ministre.
Peut-on réagir des paroles ou des idées ? Ce verbe n'est normalement pas transitif.
Cette formulation n'est pas fautive, bien au contraire.
Convenir, verbe transitif indirect
Cela me convient. Cela convient à qui ? À me, mis pour moi...
Vous pensez donc que l'on peut réagir des paroles ? Et vous diriez par conséquent « Je ne comprends pas que tu réagisses mal ma proposition » ou « La mère a bien réagi l'incendie quand il s'est déclaré » ? Difficile à croire.
« ''Ce résultat me convient'', a réagi le ministre.»
Peut-on réagir des paroles ou des idées ? Ce verbe n'est normalement pas transitif.
______________________________
Houlà !
Bien ! En l'occurrence, il n'est justement pas transitif…
Qui a réagi ? Le ministre, sujet du verbe a réagi;
Le ministre a réagi à quoi ? Au résultat (qui lui convient) : «Ce résultat me convient», COI du verbe a réagi.
« Réagir : Agir en retour
« Réagir à : répondre spontanément (à une action extérieure), avoir une réaction » (Le Robert)
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Je ne sais pas s'il en va de même au Québec : en France, on abrège souvent « transitif direct » en « transitif » seul. C'est ce que j'ai fait lorsque j'ai écrit à propos de réagir « Ce verbe n'est normalement pas transitif ».
On ne dit pas que l'on réagit quelque chose, mais à quelque chose. La présence de la préposition fait que le verbe n'est pas transitif direct.
L'affaire se complique un peu avec la transitivité indirecte. Certains verbes avec un complément introduit par à, de... sont transitifs indirects, d'autres sont intransitifs. Et un même verbe peut avoir des emplois comme transitif indirect et d'autres comme intransitif.
Lorsqu'on réagit à une situation, la situation n'est pas l'objet de la réaction, elle en est plutôt la cause. Réagir n'est donc pas non plus transitif indirect.
L'enfant joue à la marchande. L'enfant joue à trois heures. Dans la première de ces deux courtes phrase, jouer est transitif indirect ; dans la seconde, il est intransitif. Le groupe « à la marchande » est complément d'objet indirect, essentiel (verbe : jouer à la marchande), tandis que « à trois heures » est un complément non essentiel (circonstanciel) de temps.
Mais je ne vous apprends sans doute rien.
Toutefois, j'ai fait ce rappel pour montrer l'incorrection de « Ce résultat me convient », a réagi le ministre et essayer de vous persuader de votre erreur lorsque vous expliquez que le ministre aurait réagi au fait que le résultat lui convenait. Vous transformez d'ailleurs habilement « Ce résultat me convient » en « résultat (qui lui convient) ». Or l'important dans les paroles du ministre ne réside pas dans le compte rendu du résultat mais bien dans la satisfaction de l'homme.
On ne dit pas que l'on réagit quelque chose, mais à quelque chose. La présence de la préposition fait que le verbe n'est pas transitif direct.
L'affaire se complique un peu avec la transitivité indirecte. Certains verbes avec un complément introduit par à, de... sont transitifs indirects, d'autres sont intransitifs. Et un même verbe peut avoir des emplois comme transitif indirect et d'autres comme intransitif.
Lorsqu'on réagit à une situation, la situation n'est pas l'objet de la réaction, elle en est plutôt la cause. Réagir n'est donc pas non plus transitif indirect.
L'enfant joue à la marchande. L'enfant joue à trois heures. Dans la première de ces deux courtes phrase, jouer est transitif indirect ; dans la seconde, il est intransitif. Le groupe « à la marchande » est complément d'objet indirect, essentiel (verbe : jouer à la marchande), tandis que « à trois heures » est un complément non essentiel (circonstanciel) de temps.
Mais je ne vous apprends sans doute rien.
Toutefois, j'ai fait ce rappel pour montrer l'incorrection de « Ce résultat me convient », a réagi le ministre et essayer de vous persuader de votre erreur lorsque vous expliquez que le ministre aurait réagi au fait que le résultat lui convenait. Vous transformez d'ailleurs habilement « Ce résultat me convient » en « résultat (qui lui convient) ». Or l'important dans les paroles du ministre ne réside pas dans le compte rendu du résultat mais bien dans la satisfaction de l'homme.
Dernière modification par André (G., R.) le jeu. 08 mars 2018, 7:50, modifié 2 fois.
- Monsieur Pogo
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Tout d'abord, un nombre en début de phrase s'écrit en lettres. C'est-là une règle typographique*.André (G., R.) a écrit :Tous les lecteurs ne savent peut-être pas ce qu'est la syllepse, que nous appelons ici également l'accord d'intention. En voici un exemple :Monsieur Pogo a écrit :Quatre-vingt-un est un nombre, mais ce nombre représente une quantité qui autorise un accord par syllepse.jarnicoton a écrit :"81" étant un nombre, le singulier doit suivre.
Un grand nombre de passants se sont arrêtés devant le spectacle.
Dans cette phrase, le verbe, se sont arrêtés, est au pluriel : on a à l'esprit que les passants se sont arrêtés et « Un grand nombre », sujet strict, est ressenti, avec « de », comme une sorte de locution prépositionnelle amenant le sujet de bon sens « passants ».
Il n'en va pas de même avec 81 Ce sont, à ce jour, le nombre de cas de grippe... , où « le nombre » est l'élément informatif le plus important, en relation avec « 81 ». La syllepse est malvenue en la circonstance.
Qu'on le veuille ou non, 81 est un nombre, ainsi que l'avait dit jarnicoton.
Ensuite, quatre-vingt-un est un nombre mais c'est un nombre qui comptabilise quatre-vingt-un malades, ce qui représentent quatre-vingts cas de plus que l'unité.
En l'occurrence, 81 représente le nombre de cas : c'est-là l'élément informatif de la proposition ; quatre-vingt-un en lui-même ne communique aucune information; c'est le nombre de cas qui fait la manchette.
Si l'on met ainsi en relief le nombre de cas, le verbe être est au pluriel car l'attribut «cas» est au pluriel :
Quatre-vingt-un, à ce jour ce sont les cas de grippe (que l'on a dénombrés à la commune X).
De même, le verbe être est au singulier, car l'attribut «nombre» est au singulier :
Quatre-vingt-un, à ce jour c'est le nombre de cas de grippe (à la commune X).
Finalement, si l'on met en relief le nombre de cas avec le présentatif «c'est» ou «voilà», «cas» n'est pas attribut puisqu'il est introduit par la préposition «à» :
Quatre-vingt-un, c'est à ce jour le nombre de cas de grippe (à la commune X).
Quatre-vingt-un, c'est à ce jour les cas de grippe (que l'on a dénombrés à la commune X).
Quatre-vingt-un, voilà à ce jour le nombre de cas de grippe (à la commune X).
Quatre-vingt-un, voilà à ce jour les cas de grippe (que l'on a dénombrés à la commune X).
*RAMAT, Aurel. Le Ramat de la typographie, 7e édition, Saint-Laurent, Aurel Ramat, 2003, 224 p.
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