Perkele a écrit :J'estime que la responsabilité incombe aux gens qui reprennent les bévues des autres. Je pense aux interviews célèbres qui ont promu des tournures comme "à l'insu de mon plein gré". Pourquoi ne s'attacheraient-ils pas plutôt à reprendre le beau langage ? Qu'est-ce qui les en empêche ?
Je viens justement de m'indigner en rencontrant cette expression insensée dans l'article d'un journal qui devrait pourtant avoir les moyens d'employer des journalistes sérieux. http://www.lexpress.fr/actualite/societ ... 91114.html
Je peine déjà à comprendre comment cette expression a vu le jour : elle n'a pas de sens. Le su et le gré ne sont pas une seule et même chose, à son insu veut dire sans qu'il le sache, et contre son gré égale contre sa volonté. À l'insu de son plein gré signifie-t-elle donc sans que sa pleine volonté le sache ?
En outre, l'adjectif plein ne s'ajoute à gré que dans la forme non négative, il me semble (on ne dit pas contre son plein gré, mais seulement de son plein gré)
Anne a écrit :
Je peine déjà à comprendre comment cette expression a vu le jour
Je ne crois pas que vous ignoriez de qui elle vient. Je ne m'intéresse pas au sport cycliste, ni même au sport tout court, mais il me semble que l'inventeur de ce chef-d'œuvre n'est pas doté d'un QI de très haut niveau.
Elle a d'abord été reprise par dérision et moquerie envers son auteur, mais l'ennui c'est qu'elle s'est incrustée dans le langage.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Cette formulation nous vient en droite ligne des Guignols de l'Info, sur Canal +, à l'époque de l'affaire Festina où la marionnette de Richard Virenque disait que, si elle était dopée, c'était « à l'insu de son plein gré ».
Merci à tous les deux. Mais si, Jacques, je l'ignorais : je n'ai pas la télévision, et je m'intéresse assez peu au sport, moi aussi, sauf quand il s'agit d'en faire moi-même.
On entend cela effectivement depuis quelque temps. L'opticien se rend-il compte qu'on peut imaginer de mettre sa lunette sur une cuvette de toilettes ?
Une nouvelle lunette équipe cette Nautilo avec un insert bleu en céramique qui la protège des rayures et ajoute profondeur et brillance à l’allure générale. A midi, un point luminescent marque le début des premières quinze minutes du célèbre « Bottom Time » de plongée alors que le reste de sa graduation est illustrée en bâton.
Yeva Agetuya a écrit :Pourtant, on trouve des voitures antérieures à large vitre arrière
Mais cette vitre arrière ne portait peut-être pas le nom de lunette, à l'époque.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)