jeu de mot filé

[Jacques-André-Albert]

Il faut quand même signaler que le dictionnaire de l'Académie, qui ne connaît pas « rapproprier », n'admet, pour « approprier », que le sens primitif tiré du latin proprius, qui appartient en propre, qu'on ne partage pas avec d'autres.
Littré, lui, accueille sans sourciller, et en deuxième position, ce sens d'approprier que je ne connaissais pas :

APPROPRIER
(a-pro-pri-é) v. a.

1°Rendre propre à, convenable à.
Il sera difficile d'approprier ce que j'ai à dire au tribunal où je comparais, J. J. ROUSS. Sciences.
2°Mettre en état de propreté, disposer convenablement. Approprier une maison, une chambre, un cabinet.
Mettez ordre à tout [Nausicaa], dépêchez-vous de les laver [vos vêtements], de les approprier, FÉN. XXI, 348.
L'instinct d'approprier son domicile et d'y faire un plancher, pour n'être pas incommodée de l'humidité, BUFF. Loutre.

C'est, à mon avis, un usage impropre, si je puis dire. Les mots « nettoyer », « arranger », « mettre en ordre » conviennent mieux.

[Claude]

APPROPRIER. v. a. Ajuster, agencer convenablement, mettre dans un état de propreté. Il faut approprier cette chambre. Il a bien approprié son cabinet. Confiez-lui le soin de cette maison, il l'aura bientôt appropriée.

[Pha]

A condition que ce soit en sol mineur.

c'est vrai que le charbon est salissant :D

[Jacques]

Dans la première édition de son dictionnaire, l'Académie donnait deux verbes approprier :
– APPROPRIER, S'APPROPRIER. v. n. p. Usurper la proprieté de quelque chose. S'approprier un heritage. peu à peu il s'est approprié les biens dont il n'avoit que l'administration.
– APPROPRIER v. a. Ajuster, ajencer, rendre propre. Il faut approprier cette chambre. il approprie bien son cabinet. il n'y a qu'à luy mettre cette maison entre les mains, il l'aura bientost appropriée.
Nous y retrouvons les deux sens actuellement en vigueur de l'adjectif propre :
1 – débarrassé de ses souillures, taches, salissures ;
2 – qui est la propriété exclusive de quelqu'un.