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Publié : mer. 27 févr. 2013, 15:31
par Jacques-André-Albert
André (Georges, Raymond) a écrit :Fut un temps certes où n’était admis et utilisé que «LE professeur » pour les hommes et les femmes. Mais il me semble difficile de ne pas le considérer comme révolu.
Il me semble, à moi, que vous n'envisagez pas la question sous le bon angle. Il ne s'agit pas de sexisme mais de respect de la langue et de ses mécanismes de dérivation.
Certains noms sont épicènes, c'est à dire qu'ils possèdent la même forme au masculin qu'au féminin (C'est également le cas pour un certain nombre de prénoms, sans que personne n'y trouve à redire) : ces noms sont, en fait, des titres, auxquels le sexe du détenteur ne change rien.
Il existe bien un rapport officiel à ce sujet, mais il comporte des erreurs (les mots en -eur sont traités à la page 23.
– au paragraphe 3.2.b, on a mélangé des noms ne correspondant pas directement à un verbe en rapport avec la fonction, et d'autres qui dérivent manifestement d'un verbe : si assesseur et censeur sont bien dans la première catégorie, commandeur, gouverneur, professeur correspondent à un verbe qui caractérise la fonction.
– du paragraphe 3.3.a, j'enlèverais instituteur, qui correspond bien au verbe instituer.

Publié : mer. 27 févr. 2013, 22:24
par André (G., R.)
Merci du lien vers le rapport officiel, très intéressant.
Les grands principes, respect dû à la langue et nécessité de la prise en compte réfléchie de ses évolutions, ne devraient guère faire débat.
J’essaie, sur le point qui nous occupe, d’être réaliste. Je constate que des noms, certains apparentés, d’autres non, avec un verbe caractérisant la fonction, traditionnellement et logiquement masculins, en - eur, sans féminin dérivé (épicènes), sont employés de plus en plus fréquemment, parce que la société a évolué, avec les articles « une » et « la » et que cela pose des problèmes aussi bien aux locuteurs et rédacteurs ordinaires qu’aux amoureux ou aux spécialistes du français. J’ignore si les Québécois et les Suisses ont adopté « professeure », « auteure », « ingénieure »… sous la pression de mouvements féministes. Mais, quoi qu’il en soit, je ne vois pas de quel droit nous devrions leur en vouloir d’avoir tenu compte d’un état de faits : ils ont compris qu’aucune loi ne pourra réactualiser l’emploi uniquement masculin des mots en question.

Publié : jeu. 28 févr. 2013, 7:50
par Perkele
L'impossibilité de légiférer sur la langue française ne concerne que la France. Il me semble que la formulation non sexiste des texte est une obligation législative en Suisse et qu'un décret est à l'origine de la féminisation en Belgique, quant au Québec, c'est l'Office québécois de la langue française (OQLF) qui la recommande fortement. Les ressortissants de ces pays qui fréquentent ce forum confirmeront ou infirmeront.

À noter que les recommandations de l'OQLF sont différentes de celles de l'Académie. Les noms masculin en EUR y font pratiquement tous leur féminin en EURE comme chercheur, chercheure ; camionneur, camionneure...

Publié : jeu. 28 févr. 2013, 8:23
par Jacques
Perkele a écrit :À noter que les recommandations de l'OQLF sont différentes de celles de l'Académie. Les noms masculin en EUR y font pratiquement tous leur féminin en EURE comme chercheur, chercheure ; camionneur, camionneure...
Pire : l'Office québécois recommande de féminiser eu -eure les noms de fonctions en -teur. Nous voyons ainsi apparaître des auteures et des amateures, alors que la règle impose que les mots en -teur fassent leur féminin en -trice. On pourrait très bien dire une amatrice et, pourquoi pas ? une autrice. Et malaheureusement, des francophones européens se croient autorisés à utiliser ces absurdités.

Publié : jeu. 28 févr. 2013, 8:34
par Claude
Ce qui ne leur rend pas forcément service puisqu'à l'oral la prononciation reste la même.

Publié : jeu. 28 févr. 2013, 9:55
par André (G., R.)
J’ai bien l’impression qu’ « auteur » ne comporte pas le suffixe « – teur » d’ « amateur », « conducteur », « opérateur »… En tout cas « amatrice », « conductrice », « opératrice »… sont attestés depuis longtemps et très actifs dans certains domaines, tandis qu’ « auteur » est bien traditionnellement épicène. Alors que j'aime bien leurs "auteures", il m'est impossible de suivre les Québécois sur la voie des « amateures » et des « conducteures » !

Publié : lun. 04 mars 2013, 0:12
par Manni-Gédéon
Voici un article que je viens de trouver qui démontre que le mot autrice n'a rien d'une nouveauté, puisqu'il vient du latin. Les raisons pour lesquelles il a été proscrit à certaines époques sont loin des considérations morphologiques.

Je dois avouer que je n'ai fait que le parcourir ; je le lirai plus tard.

Je n'ai pas réussi à introduire le lien. On le trouve au bas de cette page, sous :
Références
1.↑ "Histoire d'Autrice, de l'époque latine à nos jours", article sur l'histoire du terme "autrice" [archive]

Publié : lun. 04 mars 2013, 7:17
par André (G., R.)
Merci. Découverte totale pour moi.