Trois temps pour être précis ; on commence l'entraînement demain ; rompez !Jacques a écrit :[...] Dans le fameux « Présentez, armes ! », les crosses des fusils reposent au sol, pluis on effectue un mouvement en plusieurs temps pour arriver à la phase finale. [...][/i]
Autant
- Perkele
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Après avoir entendu l'expression pour la première fois, tout en comprenant le sens que voulait exprimer la personne qui l'avait dite, je me demandais d'où elle venait, la réalité qu'elle couvrait initialement. La possibilité d'un "au temps" originel me satisfait l'esprit. "Autant" ne produit pas cet effet. Je vous prie de m'excuser, JAA, mais je ne peux m'empêcher de me demander "autant de quoi ?"
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
- Localisation : Deuxième à droite après le feu
Ce "temps" pour le temps 1, me fait penser à la façon de compter les pas en russe : raz, dva, raz, dva (comme vous l'avez peut être entendu dans une chanson de Rika Zaraï).
"Raz" ne signifie pas 1, mais "fois, le 1 n'est pas dit. C'est un peu comme si on disait : "fois, deux, fois, deux..." ou "temps, deux, temps deux..."
"Raz" ne signifie pas 1, mais "fois, le 1 n'est pas dit. C'est un peu comme si on disait : "fois, deux, fois, deux..." ou "temps, deux, temps deux..."
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- Jacques-André-Albert
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Autant est aussi un synonyme de tant. J'ai toujours entendu ma mère dire, quand je l'aidais à faire la cuisine « il ne faut pas en mettre autant » ; « tant » n'a jamais été en usage autour de moi, sauf dans l'expression figée et appartenant à la génération des grands-parents : « tu m'en diras tant ! ».Jacques a écrit :Autant n'est pas toujours un comparatif d'égalité, quand on dit par exemple : puisqu'il n'y a pas moyen d'échapper à la corvée, autant s'y mettre tout de suite.
Cet emploi de « autant » est d'ailleurs admis dans le dictionnaire de l'Académie française [j'ai un peu l'impression de me répéter, mais j'ai aussi l'impression que Perkele ignore ce sens de l'adverbe] :
Exprime une quantité, un degré, une valeur. Je ne vous connaissais pas autant d'amis, autant de générosité. Il n'avait pas plu autant depuis des mois. Si cette maison vaut autant, c'est à cause de sa situation. Ne fumez pas autant. • Expr. fam. C'est autant de pris, se dit d'un petit avantage immédiat, quelquefois en attendant mieux. C'est autant de pris sur l'ennemi. • Prov. Autant en emporte le vent, se dit de vaines paroles, d'avantages fugitifs.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques-André-Albert
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- Jacques-André-Albert
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Si on réfléchit, on voit que l'emploi de « autant » dans « n'en mets pas autant » revient à un comparatif, puisqu'il peut aussi se dire « n'en mets pas autant que ça (cela) », et il est à mettre sur le même plan que « plus » ou « moins » sans la comparaison : donne m'en plus, parle moins.
Cet emploi de autant dans « autant pour moi » est d'ailleurs à mettre en parallèle, comme le souligne Claude Duneton, avec l'expression ancienne « autant pour le brodeur », très utilisée aux seizième et dix-septième siècles pour dire que quelqu'un se moque de vous (je tiens des exemples à votre disposition).
Cet emploi de autant dans « autant pour moi » est d'ailleurs à mettre en parallèle, comme le souligne Claude Duneton, avec l'expression ancienne « autant pour le brodeur », très utilisée aux seizième et dix-septième siècles pour dire que quelqu'un se moque de vous (je tiens des exemples à votre disposition).
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Il fut un temps (nous y revenons toujours), où l'emploi d'aussi pour si (tellement) et d'autant pour tant (une telle quantité) était critiqué. Il était recommandé de bien établir la distinction entre l'adverbe de quantité et celui de comparaison. J'ai effectivement constaté qu'il y a un assouplissement et que l'Académie admet désormais qu'on ne fasse plus la différence.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- AliceAlasmartise.
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Il y a tout un tas d'explication sur cette page ![[rigole] :lol:](./images/smilies/icon_lol.gif)
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- Jacques-André-Albert
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Plus j'y pense, et plus je suis persuadé qu'il y a eu, non pas un glissement de « au temps pour les crosses » à « au temps pour moi », mais une adaptation de l'expression « autant pour le brodeur ».
Je m'explique et rappelle le sens de cette ancienne expression populaire, tel qu'il est donné par Antoine Oudin, dans ses Curiosités françaises (1656), dont je vous recommande la consultation :
L'argument selon lequel l'absence d'attestations écrites anciennes est facilement réfutable : Oudin précise bien que « autant pour le brodeur » est du registre vulgaire, de cette langue populaire qui a peu été fixée par l'écrit.
Je m'explique et rappelle le sens de cette ancienne expression populaire, tel qu'il est donné par Antoine Oudin, dans ses Curiosités françaises (1656), dont je vous recommande la consultation :
de « autant pour le brodeur », c'est à dire « tu racontes des sornettes » à « autant pour moi », qui équivaudrait à « je raconte des sornettes », le pas est aisément franchi.Autant pour le brodeur, raillerie pour ne pas approuver ce que l'on dit, vulgairement.
L'argument selon lequel l'absence d'attestations écrites anciennes est facilement réfutable : Oudin précise bien que « autant pour le brodeur » est du registre vulgaire, de cette langue populaire qui a peu été fixée par l'écrit.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
(Montaigne - Essais, I, 24)