Ah, oui, un grand merci pour cet article de Marc 81. Bien qu'il semble marquer une préférence pour
distrayis (et donc
distrayisse), je préfère quant à moi distraisisse, dont je trouve d'ailleurs un exemple alors que je n'ai pas de trouvé de
distrayisse en dehors des conjectures des grammairiens :
Si j'estois son coadjuteur, il faudroit de necessité que je distraisisse beaucoup de ses revenus, que je sçay n'estre pas suffisans pour entretenir decemment sa famille.
https://books.google.fr/books?id=uTkqfI ... &q&f=false
Mais je note dans l'article de Marc81 que Marguerite Duras a écrit : «
Une fois les poissons ramenés dans la barque, il s'en distraya. ». Cette forme pour un verbe de la famille de "traire" est loin d'être nouvelle.
Féraud la note dans son dictionnaire, pour la critiquer certes : « Ceux qui disent, il
soustraya, que je
soustrayasse font deux faûtes; l'une de doner à ce verbe des tems que l'usage n'admet pas; l' aûtre de les terminer comme dans la première conjugaison. » Au milieu du XIXe siècle, un
autre dictionnaire écrit : « On doit donc partager l'avis de ceux qui emploient tous les temps de ce verbe et de ses dérivés. On dirait donc : Je
distrayai la compagnie pendant un quart d'heure , et l'on aurait voulu que je la
distrayasse plus longtemps .
Le
Wiktionnaire, qui n'a certes pas force de loi, mais constate un usage, écrit :
Traditionnellement, les verbes en -raire ne se conjuguaient ni au passé simple de l’indicatif, ni à l’imparfait du subjonctif, les anciennes formes en –rayi- (je distrayis, que je distrayisse) étant tombées en désuétude. L’usage s’est développé pour les plus courants de les conjuguer à ces temps d’une façon similaire à rayer.