Français notre belle langue

Entendu sur les ondes :
« Tout cela entre guillemets, je précise.
Car vous ne pouvez pas voir à la radio
le petit geste que j'ai fait avec mes doigts. »

Cette manie des guillemets remonte assez loin. Des quantités de gens ont pris cette sale habitude de mettre des guillemets dans leur conversation orale : Le malfaiteur entre guillemets s'est emparé de... ; La baisse des tarifs a entraîné un afflux de demandes entre guillemets.
Et effectivement, par emphase ou redondance, ces mêmes gens font le signe avec deux doigts de chaque main. De plus en plus, ces guillemets ne sont même pas justifiés et, comme disait mon prof de math, arrivent comme des lames à rasoir sur la soupe à l'oseille. Il y a peu, un membre du forum a dénoncé la pratique agaçante qui consiste à terminer une phrase par « au final ». C'est à mettre dans le même sac, un ajout totalement inutile et sans signification. Des tics de langage.

Vous imaginez un donneur de voix annonçant les guillemets au cours de l'enregistrement d'un livre !

Peut-être ces signes de ponctuation revendiquent-ils le même droit que les parents taisent ?
Car, entre parenthèses, n'est-il point courant de joindre le geste à la parole, quand bien même il n'y aurait point d'exclamation ?
Agissant ainsi, vous êtes certain que le point y est...

Nous sommes tous de pauvres pêcheurs... à la ligne.

Claude a écrit :Nous sommes tous de pauvres pêcheurs... à la ligne.

... des points de suspension que n'aiment pourtant guère les poissons ferrés !

... et n'oublions pas, dans nos prières, ceux, qui sont atteints de virgulite, ou, d'un p.o.i.n.t.i.l.l.i.s.m.e chronique...

Il y a quelques temps, un animateur radio télé (Laurent Boyer) disait souvent au debut de son intervention,
“ Ca, c'est fait”, pour se débarrasser des mauvais jeux de mots ou blagues faciles
qui attendaient l'invité.

Maintenant, un grand nombre de présentateurs ou d'intervenants concluent par un
“C'est dit”, une déclaration de celui qui a pris le “risque"
de placer quelques mots un peu fermes dans sa réponse.

Voilà qui est dit!!!

Depuis un moment, j’entends souvent les parleurs des médias lancer leurs propos avec la formule :
« L’idée, c’est…… »

Est–ce que cette tournure était déjà régulièrement employée ou ne l’avais-je jamais vraiment remarquée ?

Elle me semble aussi nettement en voie d'expansion. Dans les médias on gagnerait à utiliser un langage plus précis.

À choisir le moins pire je préfère « l'idée, c'est de... » à « l'idée, c'est que... ».
Je remarque cependant que si l'expression était au conditionnel, le pronom démonstratif et la virgule seraient instinctivement absents : « L'idée serait... ».

Donc « c' » sert aussi à éviter l'hiatus que contient « l'idée est » (toutefois préférable) !

gerhec a écrit :Depuis un moment, j’entends souvent les parleurs des médias lancer leurs propos avec la formule :
« L’idée, c’est…… »

Est–ce que cette tournure était déjà régulièrement employée ou ne l’avais-je jamais vraiment remarquée ?

Bonne observation. On ne semble trouver l'expression dans les livres que depuis le XXIe siècle, à part un exemple isolé en 1993 ! Elle est encore toute jeune !
Elle du type de bien d'autres formules analogues, un peu mieux établies dans la langue :
L'avantage, c'est que...
L'inconvénient, c'est que...
L'astuce, c'est que...
Le but, c'est que...

André (G., R.) a écrit :Donc « c' » sert aussi à éviter l'hiatus que contient « l'idée est » (toutefois préférable) !

Oui, certainement, tout à fait !