Perles d'inculture 1

[André (G., R.)]

En conclusion de tout cela, nous constatons que la situation n'est pas des plus simple :D et que le choix se révèle souvent cornélien. Encore une affaire qui nous complique l'emploi de la langue.

En tout cas, lorsque je ressens « des plus » comme synonyme de « très », « profondément », « au plus haut degré », je le fais suivre sans trop me poser de questions d'un adjectif accordé avec le nom qui le précède : une règle des plus facile ! Si je pense alors à toutes les autres règles faciles, je peux tourner ainsi : une règle parmi les plus faciles. Mais je ne vois aucune catastrophe orthographique dans « une règle des plus faciles ».

[Jacques]

Je procède de même ; cependant, dans certaines situations on peut hésiter. Mais comme dirait Claude, il reste l'option de
la « chacalerie » que les grammairiens appellent procédé de substitution.
Un jour, j'ai dû répondre à un adhérent (ou une adhérente) de DLF qui critiquait une phrase écrite par Jean Dutourd dans un de ses articles, et où il employait des plus suivi d'un singulier. Grave responsabilité : il n'était pas question de laisser planer la suspicion sur notre président académicien. C'est probablement depuis que je m'interroge quand le fait se présente.

[Ernest de la Coquecigrue]

Hanse : « On rencontre beaucoup moins souvent le singulier en rapport avec un nom au singulier. Il est pourtant logique dans la mesure où des plus a le sens de très. La tendance à l'employer dans ce sens, sans référence véritable à un pluriel, est si nette qu'on le trouve – et c'est correct – devant un adverbe : Cela s'est terminé des plus tragiquement. Il chante des plus juste... » Il cite des auteurs connus, dont Verlaine, et insiste pour dire que ce singulier n'est pas une faute.

Cette position me semble également la plus raisonnable. Celle de Girodet et de Thomas, très tranchée, me surprend.

Comme souvent, j'apprécie le discours tenu par Grevisse, qui rapporte tous les usages tout en affichant ses préférences :

• Des plus, originairement superlatif relatif (Une vie des plus nobles = … parmi les plus nobles vies), sert simplement à exprimer un haut degré, ce que montrent les faits suivants.
  
  – L’adjectif qui suit est souvent traité, non comme faisant partie d’un syntagme prépositionnel pluriel, mais comme un adjectif attribut s’accordant avec son sujet ou comme une épithète s’accordant avec le nom qui précède des plus : Bien que ma cuisine soit des plus simple.
  Le pluriel reste cependant très fréquent : L’intérêt était des plus minimes.
  
  – Quand des plus se rapporte à un pronom neutre ou à un infinitif, il ne peut s’analyser comme équivalent de parmi les plus (et impliquer l’ellipse d’un nom exprimé auparavant) : Lire est des plus agréable.
  Dans ce cas, le pluriel est un peu surprenant, mais il se trouve pourtant : Trouver un coin paisible n’y est pas des plus faciles.
  
  – Des plus est joint à un adverbe, l’ensemble se rapportant à un verbe (ce qui rend impossible l’ellipse dont nous parlons ci-dessus ainsi que toute variabilité) : Nous l’avons saisi des plus tard.

(Je n'ai gardé qu'un seul exemple à chaque fois.)

Antidote, qui est certes loin d'être une référence mais qui a le mérite de proposer des guides très didactiques et raisonnés, donne une règle similaire : [capture d'écran].

[Jacques]

Merci de ces précisions. Donc nous pouvons conclure que la différence entre superlatif et comparatif, avec la nuance d'accord qu'elle commande, est prônée par la majorité des spécialistes. Je reste serein dans mes pratiques et garde mes convictions.

[Jacques]

Dans la suppression des prépositions et petits mots de liaison, le phénomène va en s'aggravant. Je relève ceci sur Internet :
« Microsoft veut inciter les propriétaires de PC sous Windows XP à passer à Windows 8 en leur offrant 100 dollars remise sur l’achat d’une nouvelle machine. »

[André (G., R.)]

À se demander s'il ne s'agit pas d'un oubli d'impression. Si tel n'est pas le cas, je ne parviens pas à imaginer ce qui passe par la tête de l'auteur de ce raccourci.

[Jacques-André-Albert]

À se demander s'il ne s'agit pas d'un oubli d'impression. Si tel n'est pas le cas, je ne parviens pas à imaginer ce qui passe par la tête de l'auteur de ce raccourci.

Et en version publicitaire :
... s'il ne s'agit pas d'un oubli impression... ce qui passe par la tête auteur raccourci.

[Jacques]

J'ai pensé à la faute d'impression, mais cette syntaxe figurait à la fois dans le titre et dans le texte. C'est dommage, l'article a disparu, je ne peux donc pas donner le lien.
En revanche, j'appelle l'attention des utilisateurs de Word sur ceci :
http://www.clubic.com/telecharger/logic ... -word.html

[André (G., R.)]

la tête auteur raccourci.

Là c'est la guillotine qui me vient à l'esprit !

[Islwyn]

Mais heureusement pas à la tête...

[Jacques]

Site Internet d'information sur les changements d'heure. Titre en grosses lettres :
Est ce que faut il mettre la montre une heure en avant ou en arrière?
Une belle collection : pas de traits d'union, pas d'espace avant le point d'interrogation, tournure pléonastique avec la double interrogation, barbarisme avec la montre qu'on met « en avant » ou « en arrière ».
Du grain à moudre pour Bescherelle ta mère !

[André (G., R.)]

Si l'on est un peu tatillon, on regrettera aussi l'absence d'espace avant le point d'interrogation !

[Jacques]

Si l'on est un peu tatillon, on regrettera aussi l'absence d'espace avant le point d'interrogation !

Je crains que quelque chose ne vous ait échappé : je l'avais signalé.

[André (G., R.)]

Oh, excusez-moi, Jacques !

[Jacques]

Oh, excusez-moi, Jacques !

Les excuses sont vraiment superflues. Il m'arrive, comme à tout le monde (j'ai évité d'écrire n'importe qui, il y a des gens que cela vexe) de manquer une chose qui a été dite, et de faire double emploi.