Pourquoi voulez-vous rendre à Émile ce qui appartient à Jean-Baptiste ?amourdeliceetorgue a écrit :Jac votre citation est un peu osée pour du Molière. Alors disons que c'est du Zola et puis vive les vacances!
Les faux amis du vocabulaire français
- Jacques
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Mea culpa, j'ai lu à contresens. Le nom de Molière était cité au-dessus, j'ai cru que la citation suivait. Oui, c'est bien Pot-Bouille de Zola.claude a écrit :N'ayant que peu de connaissances, j'ai gouguelisé : il semble qu'il s'agit bien de Zola dans Pot-Bouille.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Dans la continuité de ce sujet, je suggère que nous essayions de trouver des mots qui sont devenus des impropriétés, à cause du mauvais usage leur donnant un sens qui n'est pas le leur. J'en propose trois pour commencer.
ÂGE CANONIQUE – âge vénérable, très avancé.
Faux – c'est l'âge fixé par le droit canon pour exercer une tâche au sein de l'Église. Pour entrer dans les ordres, celui de la majorité légale (en France 18 ans).
BESOGNEUX – qui est dur à la besogne – qui vit chichement de petits travaux peu lucratifs.
Faux : il vient de besoin et s'écrivait originellement besoigneux ; personne qui est dans le besoin, nécessiteux.
GLAUQUE – se dit d'un milieu trouble, grisâtre, à l'aspect malsain.
Faux : le glauque est une jolie couleur d'un vert d'eau légèrement teinté de bleu, le vert de la mer par beau temps.
Il y en a d'autres.
ÂGE CANONIQUE – âge vénérable, très avancé.
Faux – c'est l'âge fixé par le droit canon pour exercer une tâche au sein de l'Église. Pour entrer dans les ordres, celui de la majorité légale (en France 18 ans).
BESOGNEUX – qui est dur à la besogne – qui vit chichement de petits travaux peu lucratifs.
Faux : il vient de besoin et s'écrivait originellement besoigneux ; personne qui est dans le besoin, nécessiteux.
GLAUQUE – se dit d'un milieu trouble, grisâtre, à l'aspect malsain.
Faux : le glauque est une jolie couleur d'un vert d'eau légèrement teinté de bleu, le vert de la mer par beau temps.
Il y en a d'autres.
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- Jacques
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Je reviens sur ce sujet débattu pendant mon « absence technique ».Perkele a écrit :Je me suis fait, récemment, contester cette différence.
Mes contradicteurs ne reconnaissaient à la seconde famille que : vulcanisation, vulcaniser et vulcanisateur.
Pour eux, vulcanologue n'est qu'une variante de volcanologue.
Vos détracteurs ne vont pas assez loin. Il faut se tenir au courant. Il est vrai que les deux mots furent jadis synonymes ; volcan vient du nom de Vulcain, le dieu boiteux, homologue d'Ephaistos dans la mythologie grecque. Son père Jupiter l'avait précipté sur terre dans un mouvement de colère, parce qu'il avait tenté de violer sa mère Junon (les dieux ne sont pas des saints !). Il résidait dans les entrailles de la Terre et forgeait les armes des dieux au feu central. Mais :
– Haroun Tazieff, géologue de formation, fut le pionnier de cette science nouvelle qui étudiait les volcans. Elle existait peut-être auparavant de façon embryonnaire, mais il en a fait une discipline méthodique et indépendante de la géologie. Il protestait véhémentement quand on le qualifiait de vulcanologue ;
– Par un communiqué du 20 avril 1967, l'Académie française recommandait de faire la distinction entre les syllabes initiales -vol (qui a rapport aux volcans) et -vul (qui concerne la vulcanisation) ;
– Plusieurs années auparavant (1960 ou 63 ?), l'Académie des sciences avait déjà établi cette distinction.
Nous avons donc là trois avis émanant de personnes physiques ou morales qui font autorité, une linguistique et deux scientifiques, dont le fondateur de la discipline. C'est suffisant pour faire taire les contradicteurs.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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Je rajouterais, à propos d'âge canonique, qu'il s'agit de divers âges fixés par le droit canon, chacun de ces âges étant approprié pour tenir telle ou telle fonction au sein de l'Eglise.
Par exemple, l'âge canonique pour être bonne de curé était fixé à quarante ans ; âge où une femme était suffisamment défraîchie pour ne pas émoustiller l'écclésiastique.
Par exemple, l'âge canonique pour être bonne de curé était fixé à quarante ans ; âge où une femme était suffisamment défraîchie pour ne pas émoustiller l'écclésiastique.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
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J'ajouterais MANDRIN qui est une pièce de machine cylindrique et un mauvais sujet depuis les méfaits du célèbre bandit Louis Mandrin.Nke_j a écrit :J'ai tendance à confondre MALANDRIN et MANDARIN![]()
MALANDRIN Nom masculin : Brigand, voleur de grand chemin, mauvais garçon.
MANDARIN Nom masculin : Lettré, personnage savant.
Il peut être gênant d'imputer une telle épithète à quelqu'un de ferré.
La décense m'interdit de vous citer ici le sens argotique du terme.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
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Nous avons cité deux sortes de faux amis :
- Les mots employés dans un sens qui n'est pas le leur.
- Les mots confondus avec un ou plusieurs autres dont la prononcation est voisine (prescrire, proscrire ; aztèque, ascète...). Ces derniers sont des PARONYMES;
- Les mots employés dans un sens qui n'est pas le leur.
- Les mots confondus avec un ou plusieurs autres dont la prononcation est voisine (prescrire, proscrire ; aztèque, ascète...). Ces derniers sont des PARONYMES;
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
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DITHYRAMBIQUE :
- Qui est de la nature du dithyrambe, éloge poétique adressé aux dieux, notamment Dyonisos.
- Flatteur, excessivement élogieux.
J'entends souvent employer ce mot à tort pour "long, complexe et fastidieux".
A rapprocher de FLAGORNEUR : Qui flatte lourdement et avec insistance, le plus souvent pour obtenir un avantage.
- Qui est de la nature du dithyrambe, éloge poétique adressé aux dieux, notamment Dyonisos.
- Flatteur, excessivement élogieux.
J'entends souvent employer ce mot à tort pour "long, complexe et fastidieux".
A rapprocher de FLAGORNEUR : Qui flatte lourdement et avec insistance, le plus souvent pour obtenir un avantage.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Perkele
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NAGUÈRE : Contraction de (il) n'(y) a guère "il n'y a guère (de temps)" ; récemment.
Ce mot est souvent employé à contresens. Sans doute, l'enseignement du français se faisant presque exclusivement à travers la littérature, sommes nous tenté de faire des effets de style et d'insister sur l'ancienneté d'un fait en employant un mot ancien. Or, nous ferions mieux, en l'occurrence d'employer "jadis" ou, pourquoi pas, tout simplement "autrefois".
Ce mot est souvent employé à contresens. Sans doute, l'enseignement du français se faisant presque exclusivement à travers la littérature, sommes nous tenté de faire des effets de style et d'insister sur l'ancienneté d'un fait en employant un mot ancien. Or, nous ferions mieux, en l'occurrence d'employer "jadis" ou, pourquoi pas, tout simplement "autrefois".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.