Grammaire; temps composés

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Invité

Grammaire; temps composés

Message par Invité »

Bien que je sois enseignant pour le francais, je me suis demandé quelle est la différence entre "je vais prendre ..." et "j'irai prendre ...", parce que je croyais que "j'irai" est déjà le futur. Y a-t-il un nom pour ce temps-là?
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Jacques
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Message par Jacques »

Oui il y a un nom, c'est le futur proche. Il exprime une action qui se situe dans un avenir immédiat : je vais sortir pour faire des courses ; c'est imminent, cela se produira dans quelques instants. Employé correctement, il signifie je suis sur le point de. Si vous connaissez l'anglais, c'est l'équivalent de I am going to.
Malheureusement, les francophones l'emploient de plus en plus, à tort, à la place du futur simple ; ce n'est pas correct, c'est un usage négligé de la langue. Si quelqu'un vous dit : demain je vais écrire à mon frère, c'est un emploi familier, relâché, il devrait dire demain j'écrirai.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

En conséquence, "Je vais prendre" est un futur proche, valeur particulière de présent de l'indicatif.

Ex. Dans deux secondes je vais prendre un couteau et couper une tranche de pain.

Quant à "j'irai prendre", il s'agit d'un futur simple de l'indicatif suivi d'un infinitif.

Ex. Demain, j'irai prendre un couteau dans le tiroir de la cuisine et je couperai une tranche de pain.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Ogier de la Gueusaille

Message par Ogier de la Gueusaille »

jac a écrit :Si quelqu'un vous dit : demain je vais écrire à mon frère, c'est un emploi familier, relâché, il devrait dire demain j'écrirai.
Vous avez parfaitement raison, cher Jac, chère Perkele, néanmoins, le français parlé, en ayant recours au quasi auxiliaire aller introduit une nuance qui, à mon avis, n'est pas forcément l'idée d'un futur proche. J'y verrais plutôt une sorte de bémol mis à une décision annoncée: Demain, je vais écrire à... oui, j'écrirai, je m'attellerai à la tâche demain, mais je ne m'engage pas à finir demain alors que le futur simple : j'écrirai demain est, a priori, un impératif moral qui enferme mon action dans la journée de demain. On peut aussi se demander si j'écrirai, futur simple, ne souffre pas du parasitage du conditionnel j'écrirais, ce qui contribuerait au succès d'aller faire dans la langue parlée. :twisted:
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Perkele
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Message par Perkele »

Pourquoi remettre au lendemain ce qu'on peut faire le surlendemain ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Ogier de la Gueusaille

Message par Ogier de la Gueusaille »

Perkele a écrit :Pourquoi remettre au lendemain ce qu'on peut faire le surlendemain ?
Malgré ce vibrant appel à la surprocrastination, je maintiens que le futur proche introduit par aller + infinitif est parfois plus hypothétique que proche. Lorsqu'un loulou annonce: «J'vais t'en mettre une !», il y a gros à parier qu'il a remplacé le passage à l'acte par une verbalisation et que son intention, puissamment énoncée, est en fait une menace, une hypothèse, une figure de style, quasiment :D
amourdeliceetorgue

Message par amourdeliceetorgue »

Faudrait faire l'expérience.
Je ne suis pas sûr toutefois que ce soit sans risque...
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Jacques
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Message par Jacques »

Il est vrai qu'on peut aussi voir les choses de cette manière : l'utilisation d'aller en auxiliaire exprime parfois l'idée d'une intention, sans que son exécution soit immédiate. Ce sont les subtilités de la langue "pratique". Cela relève alors plus de l'idiotisme que de la conjugaion.
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