Ce matin-là ou ce matin là
Ce matin-là ou ce matin là
Bonjour à tous.
Je reviens vers vous car j'ai à nouveau un doute sur les passages d'un texte.
En septembre à la mer, les grands-mères se baignent avec des bonnets de bains multicolores. Leurs peaux trop bronzées pendent parfois, comme des colliers inutiles. Le mercredi, les petits-enfants viennent les rejoindre.
Il me semble que "leurs peaux" devrait être au singulier.
Autre problème: écrit-on ces cas-là ou bien ces cas là, idem pour "ce mois-là" ou "ce mois là"
Merci.
Le texte en question est sur un blog/jeu qui s'ouvre tout juste
http://donnemoidesnouvelles.free.fr
Je reviens vers vous car j'ai à nouveau un doute sur les passages d'un texte.
En septembre à la mer, les grands-mères se baignent avec des bonnets de bains multicolores. Leurs peaux trop bronzées pendent parfois, comme des colliers inutiles. Le mercredi, les petits-enfants viennent les rejoindre.
Il me semble que "leurs peaux" devrait être au singulier.
Autre problème: écrit-on ces cas-là ou bien ces cas là, idem pour "ce mois-là" ou "ce mois là"
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
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Bonjour Darry,
Voici les réponses que je vous propose :
– leurs peaux trop bronzées ; accord d'intention, vous pouvez mettre le singulier ou le pluriel. Cela c'est la théorie, la règle grammaticale. Mais l'accord d'intention doit s'appliquer avec discernement et bon sens. Dans ce cas, bien que les deux soient corrects, le pluriel semble mieux convenir ;
– avec là trait d'union systématique : ce jour-là, cette voiture-là etc.
– quand grand-mère est au pluriel, grand reste au singulier : les grand-mères, les grand-tantes, les grand-messes, les grand-routes...
Mais : les grands-pères, les grands-oncles.
Il s'agit là, paraît-il, de la survivance d'une ancienne pratique où l'adjectif grand était toujours invariable : il ne se mettait ni au féminin ni au pluriel ; cela doit être fort ancien, car l'Académie le fait déjà accorder dans la première édition de son dictionnaire (1694).
Quand j'étais enfant, les noms composés féminins avec grand prenaient une apostrophe et non un trait d'union : grand'mère, grand'peur...
Voici les réponses que je vous propose :
– leurs peaux trop bronzées ; accord d'intention, vous pouvez mettre le singulier ou le pluriel. Cela c'est la théorie, la règle grammaticale. Mais l'accord d'intention doit s'appliquer avec discernement et bon sens. Dans ce cas, bien que les deux soient corrects, le pluriel semble mieux convenir ;
– avec là trait d'union systématique : ce jour-là, cette voiture-là etc.
– quand grand-mère est au pluriel, grand reste au singulier : les grand-mères, les grand-tantes, les grand-messes, les grand-routes...
Mais : les grands-pères, les grands-oncles.
Il s'agit là, paraît-il, de la survivance d'une ancienne pratique où l'adjectif grand était toujours invariable : il ne se mettait ni au féminin ni au pluriel ; cela doit être fort ancien, car l'Académie le fait déjà accorder dans la première édition de son dictionnaire (1694).
Quand j'étais enfant, les noms composés féminins avec grand prenaient une apostrophe et non un trait d'union : grand'mère, grand'peur...
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Perkele
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
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Re: Ce matin-là ou ce matin là
ouiDarry a écrit :Il me semble que "leurs peaux" devrait être au singulier.
Les adverbes "même", "ci" & "là" sont toujours reliés par un trait d'union au substantif qui les précède.Darry a écrit : Autre problème : écrit-on ces cas-là ou bien ces cas là, idem pour "ce mois-là" ou "ce mois là"
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Klausinski
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Re: Ce matin-là ou ce matin là
En ce qui concerne l'adverbe même, il est effectivement relié aux pronoms par un trait d'union, mais pas nécessairement aux noms communs ; d'ailleurs je constate son absence dans tous les exemples qu'il m'a été donné de voir. Voici, pêle-mêle, ceux que donne le TLFi :Perkele a écrit :Les adverbes "même", "ci" & "là" sont toujours reliés par un trait d'union au substantif qui les précède.
Et tous les meubles, ses vêtements mêmes demeuraient à leur place comme ils se trouvaient au dernier jour (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Bijoux, 1883, p.407). Les joies mondaines, la richesse, la gloire même, devenaient méprisables et insupportables (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 113). Les fidèles mêmes qui sont tout les premiers intéressés ne sont pas à même de sauver leurs églises (BARRÈS, Cahiers, t.9, 1912, p. 375). Les historiens mêmes savent cela (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1249)...
Dernière modification par Klausinski le lun. 15 oct. 2007, 9:25, modifié 1 fois.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Perkele
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Et je crois même
qu'en l'occurrence il est adjectif et non pas adverbe.
Je me disais ce matin même :D que je devrais cesser de faire du zèle. Si je m'étais contentée de répondre au sujet de "là", je ne me serais pas si joliment vautrée dans la fange risquant même
d'entraîner avec moi nos visiteurs.
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Je me disais ce matin même :D que je devrais cesser de faire du zèle. Si je m'étais contentée de répondre au sujet de "là", je ne me serais pas si joliment vautrée dans la fange risquant même
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- Klausinski
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Vous avez raison, il s'agit d'un adjectif postposé. Mais vous vous chargez trop, il est normal et louable de vouloir élargir le sujet, et si l'on commet de menues erreurs (cela risque toujours d'arriver) : voyez, c'est vous-même (eh, eh !) qui vous reprenez et me reprenez, cette fois, en signalant que, dans cet emploi, même est adjectif. On progresse doucement mais on progresse. ![[clin d'oeil] :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
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(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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Re: Ce matin-là ou ce matin là
réponse de Perkele : ouiDarry a écrit :Il me semble que "leurs peaux" devrait être au singulier.
Je plaide de nouveau pour l'accord d'intention, avec l'appui de Bordas :
« leur se met au singulier quand on veut insister sur le fait que chacun des membres d'un groupe possède une chose : on apprend aux jeunes soldats à entretenir leur fusil (chacun a un fusil) ; au pluriel si on veut insister sur le fait que chacun possède sa chose, ce qui fait qu'il y a plusieurs choses possédées au total : les coureurs remontèrent sur leurs vélos, car chacun a un vélo, donc ils ont plusieurs vélos à eux tous. »
Dans le cas présent, chaque grand-mère a sa propre peau, il y a donc plusieurs peaux, ce qui fait pencher pour le pluriel. Mais le singulier n'est pas grammaticalement fautif, il choque juste un peu le bon sens et la logique.
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- Klausinski
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Re: Ce matin-là ou ce matin là
Nous avions déjà abordé ce point mais je rappelle que dans le milieu scolaire, le pluriel dans ce cas est considéré comme fautif par tous les professeurs (en particulier les professeurs d'anglais) et qu'un point est retiré à l'élève s'il s'avise d'écrire, par exemple : « Les hommes ôtèrent leurs chapeaux. »jac a écrit :réponse de Perkele : ouiDarry a écrit :Il me semble que "leurs peaux" devrait être au singulier.
Je plaide de nouveau pour l'accord d'intention, avec l'appui de Bordas :
« leur se met au singulier quand on veut insister sur le fait que chacun des membres d'un groupe possède une chose : on apprend aux jeunes soldats à entretenir leur fusil (chacun a un fusil) ; au pluriel si on veut insister sur le fait que chacun possède sa chose, ce qui fait qu'il y a plusieurs choses possédées au total : les coureurs remontèrent sur leurs vélos, car chacun a un vélo, donc ils ont plusieurs vélos à eux tous. »
Dans le cas présent, chaque grand-mère a sa propre peau, il y a donc plusieurs peaux, ce qui fait pencher pour le pluriel. Mais le singulier n'est pas grammaticalement fautif, il choque juste un peu le bon sens et la logique.
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- Perkele
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Re: Ce matin-là ou ce matin là
Là au moins je n'ai pas fait de zèle et je m'en félicite.jac a écrit : réponse de Perkele : oui
![[cool] 8)](./images/smilies/icon_cool.gif)
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- Jacques
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Hanse donne cet avis : dans les phrases nous avons ouvert notre parapluie ou nos parapluies – ils ont ouvert leur(s) parapluie(s) –ils sont sortis avec leur(s) fiancées(s) – tous deux regardent leur(s) montre(s) – regardons notre montre ou nos montres, bien que le sens soit évident et que chacun n'a qu'un parapluie, une fiancée, une montre, il y a en cause plusieurs parapluies, fiancées, montres. La logique pure est incapable de trancher, c'est pourquoi depuis des siècles, l'usage hésite et laisse le choix.
Les professeurs commettent un abus de pouvoir. Puisque les deux sont admis, ils n'ont pas le droit d'imposer leurs préférences.
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