Mots et locutions oubliés (2)

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Perkele
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Message par Perkele »

GRIMELIN : petit joueur

GRIMELINER : jouer petit

GRIMELINAGE : jeu mesquin
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Maurice
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de guerre lasse

Message par Maurice »

Bnjour,
ma femme vient de relire le livre de Françoise Sagan et le titre nous pose un problème de grammaire :
Comment analysez-vous l'expression "de guerre lasse" ?
"lasse" est 'il un féminin, suite à un accord avec guerre, par suite d'un figure de style qui ferait s'accorder l'adjectif avec le mot le plus proche de préférence avec le sujet de la phrase qui pourrait ici être aussi bien au masculin qu'au féminin ?
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Claude
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Message par Claude »

De guerre lasse est une locution adverbiale, donc elle est invariable, lasse étant inséparable de guerre.
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Jacques
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Message par Jacques »

Il existe à ce sujet une polémique. Pour certains, ce serait une inversion de las de la guerre (fatigué de faire la guerre), de guerre las ayant donné lieu à une erreur d'interprétation à cause de la prononciation de las (lass), qui aurait faussement conduit à un accord sur guerre. Pour d'autres, dont Littré, il y aurait bien lieu de comprendre, comme l'a indiqué Claude, que l'adjectif se rapporte à guerre, avec une figure de style hardie, qui fait reporter la lassitude de la personne à la guerre. Une troisième hypothèse voudrait que ce soit une transposition de « de lasse guerre » où lasse serait substantivé avec le sens de grande fatigue, sens attesté vers le milieu du XIIe s. (équivalent donc de lassitude). Cette argumentation conduit à une comparaison avec une autre expression, à cœur joie, où l'on trouve la même juxtaposition de deux substantifs.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Message par On »

amourdeliceetorgue a écrit :INERME(i-nèr-m') adj.

1° Terme de botanique. Qui n'a ni aiguillons, ni épines, par opposition à armé. La tige de cette plante est inerme.
2° Terme de zoologie. Qui n'a point de cornes.
ÉTYMOLOGIE
Lat. inermis, sans armes, de in.... 1, et arma, armes.
L''inerme" qui nous est le plus 'proche' est... le ténia, du moins celui qui nous contamine à partir du boeuf. Il a des ventouses, à l'inverse de son cousin Taenia solium (celui du porc). Qu'il soit désarmé ("inarmé") ne console guère son hôte.

Mais inerme est largement utilisé en botanique. A quand la rose inerme ?

La botanique, le jardinage, l'agriculture sont des sources inépuisables de mots, d'expressions, de locutions, de proverbes.
On

Message par On »

Perkele a écrit :Je l'ai trouvé en cherchant LONGAIGNE (la) = latrines que je voulais vous proposer comme mot oublié.
Les mots d'ancien Français en -aigne sont souvent devenus -agne : gaigne --> gagne.
Je n'ai pas trouvé de descendance de type "longagne" dans le sens de latrines; le mot longagne existe bien, en marseillais, toulousain ou provençal : quelqu'un de longagne est quelqu'un de nonchalant, d'indolent, et le terme est employé par extension pour "longuet" : "un film un peu longagne".

Pour les latrines, nous avons aussi la feuillée, bien connue des militaires et des scouts, ainsi appelée parce qu'elle était (c'est une tranchée) dissimulée sous des feuillées d'arbres.
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Claude
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Message par Claude »

J'envoie ce message pour faire remonter le sujet en début de rubrique.
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

On a écrit :[...]JPour les latrines, nous avons aussi la feuillée, bien connue des militaires et des scouts, [...]
J'ignore l'usage chez les scouts, mais chez les militaires ce mot est essentiellement au pluriel les feuillées.
Le CNRTL donne des variantes intéressantes de feuillée dont un substantif masculin, feuillé, d'usage rare, qui peut avoir aussi le sens de feuillage.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Bernard_M a écrit :J'ignore l'usage chez les scouts, mais chez les militaires ce mot est essentiellement au pluriel les feuillées.
Quand j'étais scout, les feuillées, c'était le trou, le tas de terre et la pelle, entourés de quatre grands piquets plantés en carré qu'enveloppait une toile.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Courtepointe : couverture de lit doublée, remplie de coton ou de duvet et piquée ; couverture d'ornement, synonyme de couvre-lit. (TLFI)
COURTEPOINTE : c est la partie d un lit qui le couvre depuis le chevet jusqu aux pies quand il est fait & qui descend jusques sur les soubassements. Les courtepointes se font des étoffes les plus riches & les plus simples ; il y en a d hyver & d été les unes légères les autres chaudes & souvent piquées.
(Encyclopédie de Diderot et d'Alembert)
COURTEPOINTE, n. f.
XII e siècle. De courte pointe, composé de coute, « lit de plume », variante de couette, et du participe passé de poindre, « piquer ». Altéré sous l'influence de l'adjectif courte. Couverture de lit ouatée et piquée.
(Dictionnaire de l'Académie, 9è édition)
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Perkele
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Message par Perkele »

En somme ce que la mode actuelle nomme sneuuubement un "boutis".
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Boutis, c'est ancien et marseillais.
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Perkele
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Message par Perkele »

Jacques-André-Albert a écrit :Boutis, c'est ancien et marseillais.
Certes, mais cela ne signifie pas "couverture molletonnée piquée".
(et le S se prononce)
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Alors il y a confusion possible avec une pierre boutisse, dont la longueur traverse l'épaisseur du mur, et qui présente donc sa plus petite face.
Dans le cas, le plus fréquent, où la longueur de la pierre se présente en façade, elle est dite panneresse.
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Dame Vérone
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Message par Dame Vérone »

Certains noms désignant des maladies ont disparu de notre vocabulaire courant: je pense au croup, à la gravelle... qui ont pris les noms de diphtérie, lithiase. Qui souffre encore de la scrofule (ou écrouelles)?
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