Réponse à une question négative
- Perkele
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Réponse à une question négative
Comment répondez-vous à une question de ce genre ?
- Tu n'as pas mal ?*
- Oui (jen'ai pas mal)
- Non (je n'ai pas mal)
- Si (J'ai mal)
* Je présente mes excuses à Jacques pour questionner sans inverser verbe et sujet.
Par ailleurs "N'as-tu pas mal ?" supposerait qu'il serait normal d'avoir mal alors que "Tu n'as pas mal ?" demande confirmation du fait de ne pas avoir mal. Ce n'est peut-être qu'un ressenti personnel que, en outre, je ne suis pas certaine d'avoir correctement exprimé.
- Tu n'as pas mal ?*
- Oui (jen'ai pas mal)
- Non (je n'ai pas mal)
- Si (J'ai mal)
* Je présente mes excuses à Jacques pour questionner sans inverser verbe et sujet.
Par ailleurs "N'as-tu pas mal ?" supposerait qu'il serait normal d'avoir mal alors que "Tu n'as pas mal ?" demande confirmation du fait de ne pas avoir mal. Ce n'est peut-être qu'un ressenti personnel que, en outre, je ne suis pas certaine d'avoir correctement exprimé.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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Pourquoi, suis-je un obsédé de l'inversion verbe-sujet ?
Dans la pratique je ne me vois pas en train de demander : N'as-tu pas mal ?
Cet usage de l'interrogation négative (sans inversion) est assez courant. À la question : tu n'as pas mal ? je répondrais NON ou SI suivant le cas.
Dans la pratique je ne me vois pas en train de demander : N'as-tu pas mal ?
Cet usage de l'interrogation négative (sans inversion) est assez courant. À la question : tu n'as pas mal ? je répondrais NON ou SI suivant le cas.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je reviens après réflexion. Vous pensez que n'as-tu pas mal ? exprimerait une différence. Dans le langage parlé, on n'emploie pas cette forme. Je crois que la nuance est tout simplement marquée par l'intonation. On demande d'ailleurs plus souvent : Tu as mal ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Re: Réponse à une question négative
Je contournerais la difficulté en ne répondant pas directement à la question posée : tu n'as pas mal ? Je vais bien, merci.Perkele a écrit :Comment répondez-vous à une question de ce genre ?
- Tu n'as pas mal ?*
- Oui (jen'ai pas mal)
- Non (je n'ai pas mal)
- Si (J'ai mal)
* Je présente mes excuses à Jacques pour questionner sans inverser verbe et sujet.
Par ailleurs "N'as-tu pas mal ?" supposerait qu'il serait normal d'avoir mal alors que "Tu n'as pas mal ?" demande confirmation du fait de ne pas avoir mal. Ce n'est peut-être qu'un ressenti personnel que, en outre, je ne suis pas certaine d'avoir correctement exprimé.
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Le langage des enfants obéit à une logique de base non analytique. Si on demande à un enfant tu as mal ? il répondra NON, à question positive réponse négative. Donc si l'on demande tu n'as pas mal ? il est normal pour lui de confirmer par l'affirmative OUI [je n'ai pas mal], tu as bien envisagé la situation. Notre esprit d'adultes est habitué aux distorsions de sens ou de syntaxe, le sien est direct.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Permettez-moi de remonter le topic pour m'inscrire en faux contre votre analyse.Jacques a écrit :Le langage des enfants obéit à une logique de base non analytique. Si on demande à un enfant tu as mal ? il répondra NON, à question positive réponse négative. Donc si l'on demande tu n'as pas mal ? il est normal pour lui de confirmer par l'affirmative OUI [je n'ai pas mal], tu as bien envisagé la situation. Notre esprit d'adultes est habitué aux distorsions de sens ou de syntaxe, le sien est direct.
En fait, toutes les langues ne manipulent pas la négation de la même manière. Je ne me souviens plus précisément de mon cours, mais en tout cas, en français la négation porte sur le verbe uniquement (et le morphème discontinu "ne... pas" est pratique car il entoure le verbe concerné). Donc la réponse "non" dans ce cas cible le verbe "avoir" > "Non, je n'ai pas mal."
Or, il existe des langues où la négation affecte la phrase entière, et la réponse "non" est la négative de la proposition "je n'ai pas mal" > "Tu n'as pas mal ?" "Non, ce que tu dis est faux, j'ai mal"
Bref, tout ça pour dire qu'il y a deux analyses. Et l'enfant, en répondant "mal", ne manque pas d'analyse, il ne fait que tester une analyse qui lui a semblé logique mais qu'on ne lui a pas apprise pour autant. Je ne suis pas d'accord pour dire qu'il a une pensée "directe", car ce n'est pas du tout évident la négation, et les "fautes" de l'enfant ne viennent pas d'un manque d'analyse, mais seulement du fait qu'il n'a pas la bonne analyse. Et cela s'acquiert avec l'usage.
Pour avoir un peu travaillé sur des énoncés d'enfants, je vous assure que cela donne des résultats fascinants. Qui ne correspondent pas à l'usage du "bon" français, peut-être, mais qui témoigne du potentiel incroyable de ces petites têtes blondes — un potentiel intellectuel d'adulte, soyez-en sûrs.
- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Sans vouloir vous vexer, permettez-moi de préciser que sur ce forum consacré à la langue française et à son bon usage, nous n'avons pas de « topics » mais des sujets.
Veuillez voir ici, alinéa 12 :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=3
Veuillez voir ici, alinéa 12 :
http://www.achyra.org/francais/viewtopic.php?t=3
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous m’apportez une contradiction en vous fondant sur des « cours » et des théories. Ma femme et moi nous avons élevé trois enfants, et cette pratique vécue vaut cent fois plus que tous les raisonnements « scientifiques » du monde. Vous n'avez peut-être pas d'enfants ; quand vous en aurez, alors, vous découvrirez qu'on ne les éduque pas avec des spéculations de théoriciens, que vous apprenez dans des livres ou qu’on vous développe en faculté.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Désolé si je vous ai vexé, j'ai du mal à ne pas être trop péremptoire quand je pense avoir raison, et là je l'ai un peu été. Et c'est vrai qu'il est un peu ironique de voir un "gamin" de 21 ans donner des leçons à un père de trois enfants.
Mais bon... je suis toujours convaincu de ce que je dis, à savoir que l'analyse faite par l'enfant est toujours sous-estimée du fait qu'il ne maîtrise pas l'usage de la langue.
Et je ne prétends pas éduquer un enfant comme ça, mais j'essaie du moins de comprendre une toute petite part de lui-même. Et ça peut faire de la science, sans guillemet... Mais c'est tout le problème des sciences humaines, de pénétrer dans les domaines du quotidien et d'avoir quelque chose à dire de plus, sans pour autant vivre ce quotidien. (cf. les mythologies de Barthes, l'étude des rêves de Freud, tout ça !)
Je retiens pour les anglicismes, sinon.
Mais bon... je suis toujours convaincu de ce que je dis, à savoir que l'analyse faite par l'enfant est toujours sous-estimée du fait qu'il ne maîtrise pas l'usage de la langue.
Et je ne prétends pas éduquer un enfant comme ça, mais j'essaie du moins de comprendre une toute petite part de lui-même. Et ça peut faire de la science, sans guillemet... Mais c'est tout le problème des sciences humaines, de pénétrer dans les domaines du quotidien et d'avoir quelque chose à dire de plus, sans pour autant vivre ce quotidien. (cf. les mythologies de Barthes, l'étude des rêves de Freud, tout ça !)
Je retiens pour les anglicismes, sinon.
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je ne suis pas vexé, mais j'ai appris qu'il n'y a pas de clef pour comprendre un enfant, et qu'aucune leçon ne peut fournir la recette. On apprend sur le tas, et on doit s'adapter selon chacun. Si on se fonde sur une quelconque théorie, on va à l'échec. Il faut improviser (souvent maladroitement) sans se fonder sur des a priori.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Ça fait mal...
Faut être tordu pour exprimer la chose de cette façon, en disant « N'as-tu pas mal », non ?Jacques a écrit :Je reviens après réflexion. Vous pensez que n'as-tu pas mal ? exprimerait une différence. Dans le langage parlé, on n'emploie pas cette forme. Je crois que la nuance est tout simplement marquée par l'intonation. On demande d'ailleurs plus souvent : Tu as mal ?
Ce n'est pas se compliquer la tâche ? On peut simplement demander : « As-tu mal ? » Pas mal, non ?...
Dernière modification par Abinitio le mar. 16 déc. 2008, 12:50, modifié 3 fois.
Un peu mieux...
C'est un peu mieux, légèrement. Le souci c'est le blocage que ça engendre chez moi. Il faut que je réfléchisse assez pour savoir quoi répondre et encore, sans être sûr de ma réponse si je ne vais pas vérifier ( plus haut ).Claude a écrit :On peut atténuer la torsion de l'esprit en disant N'as-tu point mal ? Ça passe mieux, non ?
Il est vrai que nous ne sommes pas habitués, comme disait Jacques. Je ne suis donc pas contre, ce n'est d'ailleurs pas si tordu que cela, c'est juste que ce n'est pas habituel en fin de compte.
Cela dit j'ai toujours eu du mal avec les questions posées de cette façon, assez indirecte.