Le temps : matériel ou immatériel ?

[Claude]

Il m'arrive d'employer l'expression "Je n'ai pas le temps matériel de...".
Je viens de prendre conscience que le temps est immatériel et que "Je n'ai pas le temps de..." suffit pour exprimer une indisponibilité.
Pourquoi donc cette expression que je ne suis pas le seul à employer existe-t-elle ?
J'ai trouvé une explication sur internet :
"Avoir le temps matériel pour faire quelque chose, c’est déjà avoir réussi l’exploit de permettre au temps de sortir de sa condition immatérielle. Comme le temps, c'est de l'argent, vous pouvez en conclure que la richesse est matérielle."
Justifie-t-elle la matérialité du temps ? Est-elle sérieuse ?

[Jacques]

Pourquoi elle existe ? Erreur de langage, manque de réflexion, comme pour un grand nombre de barbarismes ou d'impropriétés. Ici, une antinomie également : le temps est une abstraction, un concept purement subjectif de durée. Dans l'absolu, les physiciens et les philosophes vous diront que le temps n'existe pas, et une chose qui n'existe pas ne peut être matérielle. Nous avons créé des points de repère qui nous permettent de transposer le temps dans la réalité, par les divisions astronomiques « indexées » en quelque sorte sur les mouvements de notre planète et la création de machines qui mesurent une durée déterminée, mais c'est purement conventionnel.
En réalité, je pense qu'il y a eu mauvaise transposition de « Je n'ai pas eu matériellement le temps de... ».

[Claude]

Cela me rappelle une dissertation dont le sujet était : « Le temps est le maître de l'homme ». Mon Dieu ! Où vouliez-vous que j'aille chercher une introduction, un développement et une conclusion ?
J'ai dû avoir à peu près 6 / 20 .

[Perkele]

Vous remarquerez que nous ne manquons jamais de temps puisque nous disposons, chaque jour, de 86 400 secondes exactement, quoi que nous fassions. C'est donc nous qui ne savons pas les utiliser.

[Claude]

...C'est donc nous qui ne savons pas les utiliser.

Ou qui ne pouvons pas les utiliser à notre guise.

[Perkele]

Ou qui ne savons pas exactement le temps que nous prennent :
- les choses qu'on aime faire ;
- les choses qu'il nous faut faire ;
- les chose qu'on n'aime pas faire mais qui doivent être faites quand même.

Et comme on veut tout faire, on prévoit plus de choses qu'on ne peut faire en une journée.

La solution : trier !

[Claude]

...Et comme on veut tout faire, on prévoit plus de choses qu'on ne peut faire en une journée...

Dans ce cas, on peut toujours remettre au lendemain ce que quelqu'un pourra faire à notre place, et notamment :

les choses qu'on n'aime pas faire mais qui doivent être faites quand même

[Jacques]

Ce qui nous rappelle la chanson, à chanter avé l'assent de Marseille :
Cette branche-là je vais la couper.
Aujourd'hui peut-être ou alors demain,
Et si je peux pas la couper moi-même
Je demanderai à l'ami Tonin
Qui la coupera aussi bien lui-même.
Ça n'est pas qu'on soit feignants par ici
Mais il fait si chaud dans notre Midi !

[Claude]

Ah oui ! Fernand Sardou ! Chanson reprise par son fils.

[Perkele]

Henri Genès la chantait aussi... qui s'en souvient !

[Jacques]

Je ne me rappelais pas l'avoir entendue interprétée par Henri Genès.

[JR]

"le temps matériel"
Qu'entendez vous au juste par "matériel" ?
A mesure que la physique progresse, la matière semble de plus en plus évanescente,
à tel point qu'on peut s'interroger sur l'existence concrète (la concrétude ) de notre univers.

[Claude]

Henri Genès la chantait aussi... qui s'en souvient !

Pas moi, mais je vous crois.

[Jacques]

Réponse intéressante de Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Temps
J'ai d'abord tiqué sur le mot questionnement, qui figure dans le texte. J'avais tendance à le prendre pour un néologisme et m'interrogeais sur son orthodoxie. Or le Petit Robert nous dit qu'il existe depuis le début du XVIIIe siècle. Littré le définit comme « action de questionner », Robert « action de poser un ensembe de questions », et Larousse « le fait de s'interroger sur un problème ».