Léger désaccord
- Klausinski
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Léger désaccord
Je voudrais savoir s’il est aussi correct d’écrire :
Voyez comme légers sont
Les filles et leur jupon.
(Je vous rassure ce n’est qu’un exemple)
que : les jupons et les filles sont légers, phrase que je sais être correcte.
Voyez comme légers sont
Les filles et leur jupon.
(Je vous rassure ce n’est qu’un exemple)
que : les jupons et les filles sont légers, phrase que je sais être correcte.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
(Kafka, cité par Mauriac)
- Klausinski
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Je vais tenter d’être plus clair. L’accord d’un adjectif avec plusieurs substantifs ne se fera au féminin que si tous les substantifs sont féminins. Il suffit d’un seul substantif au masculin pour qu’on accorde l’adjectif au féminin : « une rage, une mégalomanie, un orgueil, une folie suspects ». Je me demandais si l’on accordait de la même manière quand on inverse la syntaxe : « Suspect sont sa rage, sa mégalomanie et son orgueil ». Je sais bien qu’en tout état de cause, la phrase sonne mal, c’est la raison pour laquelle je me suis empressé de dire que ce n’était qu’un exemple ; je ne compte écrire cela nulle part ailleurs que sur ce forum.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Quel que soit l'ordre des facteurs, la règle est la même : s'il y a un seul substantif masculin, c'est lui qui commande l'accord. Il y a toutefois lieu d'établir une distinction. Ce principe ne s'applique que si les mots n'ont pas de lien de parenté ou de sens. Si l'énumération marque une progression d'une même idée avec amplification, une gradation de puissance, alors c'est le dernier qui impose l'accord : On voyait un filet d'eau, un ruisselet, une rivière capricieuse... J'ai conscience de la pauvreté de mon exemple, mais je pense qu'il suffit à illustrer l'idée.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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J'ai un exemple plus significatif, tiré d'un de mes textes : On entendait venir un murmure, un grondement, une clameur inquiétante.
Il en va d'ailleurs de même si les mots n'ont pas une valeur croissante, mais sont simplement synonymes : Il fait preuve d'un calme, d'un sang-froid, d'une sérénité prodigieuse.
Il en va d'ailleurs de même si les mots n'ont pas une valeur croissante, mais sont simplement synonymes : Il fait preuve d'un calme, d'un sang-froid, d'une sérénité prodigieuse.
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- Klausinski
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Alors, il faudrait, si je comprends bien, écrire : « une rage, une mégalomanie, un orgueil, une folie suspecte » ainsi que : « Suspecte est sa rage, sa mégalomanie, son orgueil » ou « Suspect est son orgueil, sa rage, sa mégalomanie » ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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Non, rage, mégalomanie, orgueil ne sont pas synonymes. C'est donc orgueil qui commande l'accord : un orgueil, une rage, une mégalomanie suspects. Ils n'ont pas de lien sémantique.
Dans mon exemple 1 : murmure, grondement, clameur sont des bruits, et chaque maillon de la chaîne monte d'un degré en puissance.
Dans l'exemple 2 nous avons trois synonymes, à peu près d'égale puissance : calme, sang-froid, sérénité expriment une même idée de maîtrise de soi.
Dans mon exemple 1 : murmure, grondement, clameur sont des bruits, et chaque maillon de la chaîne monte d'un degré en puissance.
Dans l'exemple 2 nous avons trois synonymes, à peu près d'égale puissance : calme, sang-froid, sérénité expriment une même idée de maîtrise de soi.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Claude
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- Localisation : Décédé le 24 août 2022. Humour et diplomatie. Il était notre archiviste en chef.
Mais alors, si l'on veut exprimer que seule la mégalomanie est suspecte, faut-il tourner la phrase autrement ?Jacques a écrit :Non, rage, mégalomanie, orgueil ne sont pas synonymes. C'est donc orgueil qui commande l'accord : un orgueil, une rage, une mégalomanie suspects. Ils n'ont pas de lien sémantique.
- Klausinski
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Donc si j’ai bien compris, que des mots expriment la même idée ne fera pas que l’adjectif s’accorde avec le dernier mot de l’énumération ; il faut qu’ils soient synonymes. Pourtant, la différence peut ne pas être évidente à placer. Si de murmure à clameur, il y a une gradation, il y a redéfinition de orgueil à mégalomanie, ce que montre aussi l’absence de la conjonction « et » avant le dernier terme de l’énumération. Ainsi, quand on parle par exemple de chose bien distincte, l’accord se fait avec le genre dominant, et quand on parle d’une même chose susceptible de prendre plusieurs noms, l’accord se fait avec le dernier terme de la suite ? Ai-je bien compris, cette fois ?
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui, vous voyez juste. On peut dire que s'il y a dissociation sémantique, comme avec votre exemple, les mots s'additionnent et le genre est masculin si la liste comporte des mots des deux genres : on peut éprouver à la fois de l'orgueil, de la mégalomanie et de la rage.
S'il y a synonymie c'est sur le dernier que se fait l'accord, parce qu'ils se remplacent dans l'énumération. Mon exemple avec les bruits l'illustre : en se rapprochant, le bruit s'amplifie ; on entend d'abord un murmure, qui devient grondement puis clameur. Il n'y a pas addition mais substitution.
S'il y a synonymie c'est sur le dernier que se fait l'accord, parce qu'ils se remplacent dans l'énumération. Mon exemple avec les bruits l'illustre : en se rapprochant, le bruit s'amplifie ; on entend d'abord un murmure, qui devient grondement puis clameur. Il n'y a pas addition mais substitution.
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- Klausinski
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