usagère

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amourdeliceetorgue

usagère

Message par amourdeliceetorgue »

Entendu ce matin sur France culture (de moins en moins culturel et de plus en plus idéologique) "une usagère du métro etc."

Encore une fois on rencontre l'éternel problème de la féminisation de certains mots dont on ne s'attend pas justement à ce qu'ils le soient (féminisés), comme par exemple un "membre", qui devient dans certaines bouches "une membre".
Je voudrais connaître un site où l'on pourrait savoir assez rapidement si la féminisation d'un mot est justifiée ou non?

Je connais ce site:
http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf ... maire.html

Mais il est trop long à lire, et il manque d'un moteur de recherche.
En connaissez-vous d'autres?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je n'ai pas non plus le courage d'explorer le document, mais j'ai l'impression qu'il constitue une étude des différents aspects de la question, sans apporter de réponses sur les cas.
Je suis fatigué des féminisations anarchiques et mal comprises, donc mal appliquéees, comme celle que vous signalez avec membre, mais il y a pire. Membre finit par un E, même si on est contre il n'y a pas d'offense grammaticale pure. Secrétaire et libraire ont jadis été uniquement masculins, aujourd'hui personne ne s'étonne des les entendre au féminin. Ce qui est grave, c'est l'article féminin devant un nom masculin, comme « la médecin ». J'en ai entendu d'autres, qui ne viennent pas à l'esprit. C'est devenu une habitude de dire la procureur, la proviseur, et autres. Et voilà que des malins se sont dit qu'après tout, quitte à féminiser on pouvait y ajouter un E final pour faire plus vrai !
En tout cas, usagère ne me choque pas, et franchement, je ne saurais dire pourquoi, mais je veux bien l'accepter, parce qu'il est gênant de mettre UN devant, ou il faudrait dire une femme usager, ce qui en outre à l'oreille pourrait faire penser qu'elle est usagée.
Pour finir, je n'ai pas d'adresse à donner, et s'il y en a une j'aimerais la connaître.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Il s'agit du rapport remis en octobre 1998 à Lionel Jospin par la commission qu'il avait réunie afin qu'elle crée des équivalents féminins de noms de métiers, grades ou titres.

Dans cet écrit, la commission, se déclare incompétente quant à produire ce lexique. Elle estime qu’il appartient au peuple de faire évoluer sa propre langue. C’est lui qui créera les formes féminines dont il ressentira le besoin au fur et à mesure de l’évolution des métiers. L’Académie interviendra pour faire respecter les règles françaises de flexion des substantifs.

(Vous pouvez vous contenter de la conclusion du rapport. Dans un rapport, c'est là qu'on synthétise les propositions faites.)
Dernière modification par Perkele le jeu. 03 avr. 2008, 8:43, modifié 1 fois.
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Rémi

Message par Rémi »

Madame le Directeur des études de ScPo est entrée dans une colère noire lorsqu'un étudiant l'a appelée par cette dénomination. Elle prétendait qu'il lui manquait ainsi de respect et était sûrement choqué qu'une "femme occupe ce poste". Elle a aussi fait modifier tous les panneaux d'affichage et plaquettes pour substituer "Directrice" à "Directeur"...
Que faire face à cet excès de zèle ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Je ne crois pas qu'il faille forcément l'appeler directeur, puisque le mot directrice existe. C'est comme pour président ; il se féminise quand une femme est à la tête d'une association, d'un cercle, d'un club, bref d'une institution privée. Mais dans une fonction d'État ou assimilée il reste masculin. On dira donc madame la présidente du club d'échecs, mais madame le présicent du tribunal. Cette règle s'estompe, et l'on parle de présidente même pour une fonction officielle. On a bien évoqué l'année dernière la possibilité pour la France d'avoir une présidente de la République. Ce ne sont que péchés véniels.
La personne qui est à la tête de Sciences po ne fait pas preuve d'intelligence, que l'on me pardonne, avec un tel comportement. Elle montre que les subtilités de la langue française lui échappent, ce qui est dommage pour quelqu'un qui dirige une grande école, l'une des plus prestigieuses du pays. Elle fait montre par ailleurs d'une susceptibilité mal placée. Si elle pensait que l'élève avait tort, il eût été plus intelligent et plus digne de le reprendre courtoisement, et même, pourquoi pas ? en y mettant un peu d'humour. Il faut savoir se conduire avec la dignité qui sied à son rang.
Dernière modification par Jacques le sam. 21 juin 2008, 9:41, modifié 2 fois.
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Perkele
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Message par Perkele »

Rémi a écrit :Madame le Directeur des études de ScPo est entrée dans une colère noire lorsqu'un étudiant l'a appelée par cette dénomination. Elle prétendait qu'il lui manquait ainsi de respect et était sûrement choqué qu'une "femme occupe ce poste". Elle a aussi fait modifier tous les panneaux d'affichage et plaquettes pour substituer "Directrice" à "Directeur"...
Que faire face à cet excès de zèle ?
L'obsession de la féminisation a été mise à la mode par les dames nommées ministres en 1997 (d'autres les avaient pourtant précédées sans s'alarmer). Elles ont, paradoxalement*, été vexée que les formulaires qu'elles avaient à remplir ne comportent pas d'emplacement pour le "nom de jeune-fille". Cela leur a donné l'idée de militer pour la féminisation des noms de métiers, grades ou titres.

D'autres ont rejoint leur mouvement. Sans doute leur institutrice leur avait elle appris que "le masculin l'emporte sur le féminin".

J'ai eu, pour ma part, la chance qu'on m'explique que le français n'ayant pas de genre neutre, celui-ci s'exprimait à travers le masculin.

Du féminisme mal placé en somme : dans la pauvre lettre E.



* A mon sens, nous n'avons qu'un nom : celui de notre naissance. Nous affubler du nom de quelqu'un d'autre le jour ne notre mariage n'est qu'une tradition qui peut se révéler pratique mais qui n'est, en aucun cas, obligatoire.
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Jacques
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Message par Jacques »

Sage raisonnement ! L'Académie a insisté sur cette notion de remplacement d'un neutre inexistant par un masculin, sans idée d'hégémonie masculine (aujourd'hui appelée machisme). En ce qui concerne le nom de jeune fille, bien qu'une loi en ait élargi l'usage aux enfants, il n'a jamais été obligatoire pour une femme de se faire appeler par le nom de son mari, elle a toujours eu le droit, en toute légalité, d'utiliser son patronyme de naissance. C'est d'ailleurs obligatoire dans certains formulaires légaux. En réalité, quand on dit madame Chombier, c'est un raccourci, une ellipse pour madame Dugommeau épouse Chombier.
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Perkele
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Message par Perkele »

Et, précisément, le neutre est indispensable à l'expression des noms de fonction dans les textes règlementaires.

En effet, imaginez un décret créant une commission dans laquelle siègent : le ministre de la Culture, la ministre de l'Intérieur, le ministre du Travail, la ministre de l'Education...

Cela voudrait dire que lorsque le portefeuille de l'Intérieur et celui de l'Education sont tenus par des hommes, ceux-ci ne siègent pas. :?

Les textes réglementaires ont une portée permanente. Ils ne sont pas l'expression d'une réalité momentanée. Ils doivent être applicables indépendamment de ce genre de changements.
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Jacques
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Message par Jacques »

C'est un argument auquel je n'avais pas pensé. Il existe cependant au gouvernement actuel une femme qui exige qu'on l'appelle madame la ministre, tout comme le chef de Sciences po qui se sent insultée si on l'appelle directeur.
Il est regrettable que le mauvais exemple et les idées fausses soient propagés par des gens qui se situent aux plus hauts niveaux et servent forcément d'exemple et de référence.
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Je me demandais justement comment l’on doit appeler une femme qui dirige un mémoire. Est-ce une directrice de mémoire ou est-il plus correct de parler de « mon directeur de mémoire » comme on parle de « mon professeur ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Perkele
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Message par Perkele »

Le mieux est de le lui demander à elle. :wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

Encore une sage proposition. Aujourd'hui Perkele, nous croulons sous votre bon sens féminin. Néanmoins, je pense qu'il n'y aurait pas d'offense envers la langue française à l'appeler directrice. J'avoue franchement que je ne connais pas la réponse, mais quand un féminin existe déjà il n'est pas trop choquant de l'utiliser, même si ce n'est pas tout à fait dans les règles.
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JR
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Message par JR »

Ma femme, qui est opposée à ces féminisations abusives, explique parfois qu'elle ne travaille pas avec son sexe, ou encore qu'elle est asexuée dans le cadre de son emploi.
En écrivant ça, me vient à l'esprit l'image de ces militaires prêts à tuer et à mourir pour planter leur drapeau sur un bout de terrain.
(n.b. : je n'ai rien contre les militaires, et je ne condamne pas le principe de l'action, mais je pense qu'il y a parfois des excés; surtout au cinéma).
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
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Perkele
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Message par Perkele »

Les Mireille sont des femmes très bien. :wink:
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Claude
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Message par Claude »

Perkele a écrit :...A mon sens, nous n'avons qu'un nom : celui de notre naissance....

Pour ne citer qu'un exemple, une femme mariée exerçant la profession de gendarme sera règlementairement appelée le gendarme nom de naissance.

Perkele a écrit :Les Mireille sont des femmes très bien.
Si quelqu'un pense le contraire, qu'on me le dise et je sévirai. :lol:
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