Bisous pour tes un an
- Perkele
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Bisous pour tes un an
Samedi, nous rédigions une carte d'anniversaire pour une petite nièce née l'année dernière.
Ma belle-fille, dont le français n'est pas la langue maternelle, commence à écrire puis me demande : "Faut-il dire : gros baisers pour tes un an... ou pour ton un an."
Je n'ai su que lui répondre que, d'ordinaire, nous contournions soigneusement la difficulté avec une chacalerie du genre "ton premier anniversaire".
Avez vous rencontré cette difficulté ?
Ma belle-fille, dont le français n'est pas la langue maternelle, commence à écrire puis me demande : "Faut-il dire : gros baisers pour tes un an... ou pour ton un an."
Je n'ai su que lui répondre que, d'ordinaire, nous contournions soigneusement la difficulté avec une chacalerie du genre "ton premier anniversaire".
Avez vous rencontré cette difficulté ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
- Jacques
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Tes un an, mes un franc sont des popularismes. On ne peut pas mettre un déterminant pluriel devant l'unité. La seule forme grammaticalement correcte serait « pour ton an », ce qui serait absurde. Donc premier anniversaire est le meilleur moyen de s'en tirer.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
- Messages : 14475
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Cette pratique de mettre un possessif masculin devant un nom féminin commençant par un son vocalique est en fait dictée par la raison d'euphonie, afin d'éviter un hiatus ; c'est pourquoi, effectivement, on dit mon aventure, mon idée, mon objection, mon intervention, mon utopie...
L'exemple caractéristique est celui du mot amie. On a d'abord dit ma mie, puis m'amie et enfin mon amie, le A du possessif s'étant attaché au substantif. Le cas n'est pas unique, on écrivait aussi m'épée, etc. dans la même intention d'éviter le hiatus (ou l'hiatus, pour ceux qui préfèrent). L'usage de remplacer cette élision par le possessif masculin remonte au XIIe s., il est attesté vers 1180.
Certes il est grammaticalement illogique, et constitue un paradoxe. Une fois de plus, force nous est de constater que l'usage se moque des règles et finit par imposer une pratique contraire aux normes grammaticales.
L'exemple caractéristique est celui du mot amie. On a d'abord dit ma mie, puis m'amie et enfin mon amie, le A du possessif s'étant attaché au substantif. Le cas n'est pas unique, on écrivait aussi m'épée, etc. dans la même intention d'éviter le hiatus (ou l'hiatus, pour ceux qui préfèrent). L'usage de remplacer cette élision par le possessif masculin remonte au XIIe s., il est attesté vers 1180.
Certes il est grammaticalement illogique, et constitue un paradoxe. Une fois de plus, force nous est de constater que l'usage se moque des règles et finit par imposer une pratique contraire aux normes grammaticales.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- JR
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Et ça continue :
en ce moment, les journalistes glosent à perte de vue sur "les un an de. . ."
A ce propos, je me demande quel est l'énoncé exact de la règle (mais ce n'est pas ce qui m'empêche de dormir ) :
le pluriel s'applique-t-il pour toute quantité supérieure à 1, ou seulement à partir de 2 ?
Dans les rares cas où c'est nécessaire, j'applique la première hypothèse, mais d'instinct.
Pour l'anniversaire, il suffit d'attendre quelques heures, et dire "les un an et un jour de . . . ;
mais la patience ne fait pas partie des vertus cultivées par les journalistes.
en ce moment, les journalistes glosent à perte de vue sur "les un an de. . ."
A ce propos, je me demande quel est l'énoncé exact de la règle (mais ce n'est pas ce qui m'empêche de dormir ) :
le pluriel s'applique-t-il pour toute quantité supérieure à 1, ou seulement à partir de 2 ?
Dans les rares cas où c'est nécessaire, j'applique la première hypothèse, mais d'instinct.
Pour l'anniversaire, il suffit d'attendre quelques heures, et dire "les un an et un jour de . . . ;
mais la patience ne fait pas partie des vertus cultivées par les journalistes.
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
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Vous avez fort probablement raison. L'article ou le possessif pluriel ne peut pas se mettre devant un singulier, dont UN est l'expression caractéristique. Mais dès lors que vous dépassez l'unité, même d'une infime fraction, cela justifie un pluriel. Je ne m'appuie pas sur une règle pour dire cela, mais sur une logique de raisonnement. Vous qui avez une formation scientifique, je pense que vous devez le voir ainsi.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Re: Bisous pour tes un an
Puis-je vous faire une petite remarque sur ce double "que", qui sur le moment m'a troublé?Perkele a écrit :
Je n'ai su que lui répondre que, d'ordinaire, nous contournions soigneusement la difficulté avec une chacalerie du genre "ton premier anniversaire".
En fait il est logique puisqu'il se rapporte d'une part au "ne savoir que" et de l'autre au "répondre que".
Mais ce qui est troublant c'est que lorsque vous écrivez: "Je n'ai su que lui répondre" est une formule négative qui veut dire que vous ne savez PAS quoi répondre! Ce qui est exact mais qui n'est pas tout à fait ce que vous voulez dire.
En fait vous engagez la compréhension sur un sens qui n'est pas le bon puisque le "que" qui suit le contredit, et engage la compréhension ailleurs, à savoir sur une chacalerie.
Cette phrase est un piège.
- JR
- Messages : 1301
- Inscription : mer. 29 nov. 2006, 16:35
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Re: Bisous pour tes un an
Je n'ai pas tout à fait la même compréhension : je pense qu'une formulation équivalente pourrait être : "j'ai seulement su lui répondre. . .".amourdeliceetorgue a écrit : [Mais ce qui est troublant c'est que lorsque vous écrivez: "Je n'ai su que lui répondre" est une formule négative qui veut dire que vous ne savez PAS quoi répondre!
L’ignorance est mère de tous les maux.
François Rabelais
François Rabelais
Vous avez raison JR, je crois avoir compris comme vous ce que dit Perkele.
Je faisais part seulement d'une impression fausse qui naissait d'une tormulation initiale "Je n'ai su quoi répondre" qui pouvait prêter à équivoque.
C'est pourquoi j'ai évoqué le piège.
Jacques a raison il s'agit d'une fonction restrictive.
Votre proposition Valiente semble la bonne, mais au risque de vous maltraiter encore le cerveau ne devrait-on pas dire plutôt:
"Je n'ai seulement su lui répondre que ..."?
Je faisais part seulement d'une impression fausse qui naissait d'une tormulation initiale "Je n'ai su quoi répondre" qui pouvait prêter à équivoque.
C'est pourquoi j'ai évoqué le piège.
Jacques a raison il s'agit d'une fonction restrictive.
Votre proposition Valiente semble la bonne, mais au risque de vous maltraiter encore le cerveau ne devrait-on pas dire plutôt:
"Je n'ai seulement su lui répondre que ..."?
Mon cerveau est embêté par cette proposition. Il me semble que la négation est de trop dans ce contexte.amourdeliceetorgue a écrit :
Votre proposition Valiente semble la bonne, mais au risque de vous maltraiter encore le cerveau ne devrait-on pas dire plutôt:
"Je n'ai seulement su lui répondre que ..."?
J'écrirais soit comme Perkele : « n' », « que », « que »
soit : « seulement », « que ».
Avec un exemple plus simple :
« Je n'ai su répondre que ceci »
ou
« J'ai seulement su répondre ceci »