Les pieds en poésie

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Diomède
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Message par Diomède »

Bonjour à tous !
Je sors de mon long mutisme pour ajouter quelques éléments à ce sujet.
On parle de pieds dans les langues qui utilisent des accents d'intensité, ce qui n'est pas le cas du français, mais de langues comme le latin, l'anglais, ou l'allemand. Un pied est alors la combinaison de syllabes accentuées et de syllabes non accentuées.
Ainsi, dans ce type de langues, au lieu de caractériser les vers par leur nombre de syllabes, on va les caractériser par leur nombre de mesures.
Par exemple : un pentamètre iambique va se constituer de cinq "iambes", c'est à dire de pieds composés d'une syllabe faiblement accentuée suivie d'une syllabe fortement accentuée, ces syllabes étant naturellement accentuées.
ex : Whas this the face that launch'd a thousand ships... (italiques = syllabes accentuées)
Il arrive que les vers soit irréguliers : par exemple, on dira juste un "pentamètre", pour dire qu'il y a cinq mesures, sans caractériser ces mesures, ce qui explique qu'en anglais, au sein d'un poème rédigé en un même mètre, certains vers aient plus de syllabes que d'autres.

En français, cela ne peut pas exister, l'accent d'intensité étant quasi-inexistant. Les seuls accents (quatre dans un alexandrin normal) qu'on peut apercevoir correspondent aux pauses faites lors de la déclamation, et non à des syllabes accentuées par nature. C'est pour cela aussi qu'il peut exister, en français, plusieurs manières d'accentuer un même vers.

On se contente donc d'utiliser des syllabes, et l'on ne doit normalement pas parler de pieds. Si on le fait, c'est, je pense, une influence du latin, qui utilise des pieds, sur le vocabulaire des auteurs français.
Qu'il est sombre, le rire amer des grandes eaux !
Leconte de Lisle
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Perkele
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Message par Perkele »

Merci pour cette intervention Diomède.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

Diomède, le retour !
Bonjour,
Nous revenez-vous pour longtemps ?
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Diomède
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Message par Diomède »

Non, je ne crois pas. Je suis encore en concours...
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Leconte de Lisle
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Jacques
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Message par Jacques »

Et après le concours, nous reviendrez-vous ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Diomède
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Message par Diomède »

Je ne sais pas vraiment, j'aviserai à ce moment, en fonction de la somme de travail que j'aurai.
Qu'il est sombre, le rire amer des grandes eaux !
Leconte de Lisle
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Perkele
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Message par Perkele »

Mais comment fait la poésie pour marcher sans pieds ? :shock:
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Perkele a écrit :Mais comment fait la poésie pour marcher sans pieds ? :shock:
La poésie ne marche pas, elle coule de la bouche de celui qui la récite.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

Diomède a écrit :Je ne sais pas vraiment, j'aviserai à ce moment, en fonction de la somme de travail que j'aurai.
Espérons que dans votre emploi du temps vous aurez une place pour nous.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Perkele
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Message par Perkele »

Jacques a écrit :
Perkele a écrit :Mais comment fait la poésie pour marcher sans pieds ? :shock:
La poésie ne marche pas, elle coule de la bouche de celui qui la récite.
"Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ?"
"Mais non mon gros bêta, s'ils en avaient z'auraient des pieds."
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Manni-Gédéon
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Message par Manni-Gédéon »

On lit dans certains bêtisiers qu'un alexandrin est un ver à douze pattes.
Si le premier à avoir écrit cela était vraiment un enfant, c'est mignon.
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Jacques
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Message par Jacques »

Perkele a écrit :
Jacques a écrit :
Perkele a écrit :Mais comment fait la poésie pour marcher sans pieds ? :shock:
La poésie ne marche pas, elle coule de la bouche de celui qui la récite.
"Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jambes ?"
"Mais non mon gros bêta, s'ils en avaient z'auraient des pieds."
Quand j'étais enfant j'avais appris :
Mais non mon gros bêta,
S'ils en avaient ils marcheraient


et encore :
Mais oui mon gros bêta
S'ils n'en avaient pas ils marcheraient pas.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

Mêmes paroles pour moi à l'exception de bêta ; nous disions nigaud, ce qui avait pour avantage de rimer à l'hémistiche avec bateaux ; la classe, quoi !

J'édite : presque à l'hémistiche car ce ne sont pas des alexandrins.
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