Les pieds en poésie

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valiente
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Message par valiente »

Perkele a écrit :Et aucune législation sur la langue de ce côté de la flaque.
« C'est un océan ! . .. c'est une mer ! . . . c'est un lac !
Que dis-je, c'est un lac ?. .. C'est une immense flaque !


:wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

Je me les sers moi-même avec assez de verve,
Et je ne permets pas qu'un autre me les serve !


Dès les premiers mots j'ai flairé la piste. Avouez que j'ai du nez.
Dernière modification par Jacques le ven. 19 févr. 2010, 13:21, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Jacques a écrit :Et je ne permets pas qu'autre me les serve !
Jacques, vous oubliez un pied...
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Jacques
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Message par Jacques »

Pardonnez-moi de vous contredire, il y a des pieds dans les vignes où vous œuvrez, mais pas dans les poésies ; il manque donc une syllabe, et nous en revenons à mon échange avec Bernard sur les mauvais tours que nous jouent les claviers : le mien a escamoté l'article indéfini. J'ai corrigé.
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valiente
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Message par valiente »

Jacques a écrit :Je me les sers moi-même avec assez de verve,
Et je ne permets pas qu'un autre me les serve !


Dès les premiers mots j'ai flairé la piste. Avouez que j'ai du nez.
Et de la repartie !
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Pardonnez-moi de mettre les pieds dans le plat en nuançant votre propos « il y a des pieds dans les vignes où vous œuvrez, mais pas dans les poésies », mais il y a bien des pieds dans les vers (on dit bien des verres à pied :) ) ; mais je me trompais sur leur sens exact :
Le TLFI a écrit :LING., VERSIF.
A. −,,Unité rythmique constituée par un groupement de syllabes de valeur déterminée (quantité, accentuation), et que les métriciens de l'Antiquité considéraient comme définie essentiellement par un battement de pied (...) sur l'une des syllabes`` (Mar. Lex. 1951). Pied pair, impair, irrationnel, pur. Pourquoi la rime, les pieds, les ritournelles, la mesure, le rythme, nous plaisent-ils dans la musique et dans la poésie? (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t.2, 1821, p.25).
B. −P. anal. et abusivement. Chacune des syllabes constituant un vers. L'alexandrin est un vers de douze pieds. L'un des princes de la poésie à douze pieds (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p.123). Un prénom de trois pieds évidemment, pour la bonne cadence, et finissant par une syllabe masculine (Arnoux, Gentilsh. ceinture, 1928, p.99).
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Perkele
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Message par Perkele »

J'allais dire qu'il y a bien des pieds dans la poésie bien qu'ils ne correspondent pas aux syllabes, mais J2A m'a coupé l'herbe dessous (et non pas 2 sous d'herbe).
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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valiente
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Message par valiente »

Le mot pied, lorsqu’il est utilisé en poésie, est souvent controversé ; il arrive même que certains ouvrages didactiques se contredisent.
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Perkele
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Message par Perkele »

valiente a écrit :Le mot pied, lorsqu’il est utilisé en poésie, est souvent controversé ; il arrive même que certains ouvrages didactiques se contredisent.
En fait, ils se mélangent les pieds...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

D'après la définition 1, on a l'impression que cette notion n'existerait plus de nos jours. Si j'ai bien compris, elle correspond à un rythme plus ou moins musical. Je me référais en tout état de cause au cas 2 : mon un escamoté par le clavier est bien une syllabe. Et la tirade de Cyrano est en alexandrins, qui sont des vers dodécasyllabiques, et non dodécapodes.
Un dodécapode c'est, par exemple, deux insectes qui marchent de conserve, puisqu'ils ont six pattes.
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Perkele
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Message par Perkele »

Souvenez-vous du lien que j'avais donné dans le fil où la contrainte est de s'exprimer en alexandrins :
Quoique le vers alexandrin puisse se couper en différents endroits, et par conséquent avoir différentes césures, nous entendrons par ce mot la césure par excellence, c'est-à-dire celle de l'hémistiche. Pour les autres césures du grand vers, césures variables et arbitraires,nous nous servirons des mots coupe, suspension.
Comme nous l'avons déjà dit, il n'est pas nécessaire que le repos de la césure soit marqué par un signe de ponctuation.
D'un autre côté, le cas se présente souvent où la césure serait insuffisante, le troisième pied (sixième syllabe) ne terminant pas un mot complet. C'est là un des points les plus difficiles de la versification française.
Je viens dans son temple // supplier l'Eternel.
Il parle d'une correspondance entre pied et syllabe, le pied n'étant pas la syllabe.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Jacques
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Message par Jacques »

Mais quand la syllabe produit une belle rime, c'est le pied.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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valiente
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Message par valiente »

Nous sommes donc d'accord pour dire que le terme pied est utilisé de manière abusive lorsqu'il désigne une syllabe dans le domaine de la versification française.

Un pied est formé de plusieurs syllabes, généralement de deux.
L'alexandrin est défini comme un vers de douze syllabes ou de six pieds. Cela rejoint l'exemple de Perkele : le troisième pied correspond à la sixième syllabe.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

valiente a écrit :Un pied est formé de plusieurs syllabes, généralement de deux.
L'alexandrin est défini comme un vers de douze syllabes ou de six pieds. Cela rejoint l'exemple de Perkele : le troisième pied correspond à la sixième syllabe.
Mais comment définit-on les pieds ? J'imagine que ce n'est pas systématiquement un pied pour deux syllabes. Sinon je ne vois pas l'intérêt de segmenter : Oui, je / viens dans / son temple // ado / rer l'É / ternel.
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Jacques
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Message par Jacques »

Un exemple, effectivement, ne serait pas superflu, puisqu'il s'agit de marquer un rythme dans le vers.
Prenons deux vers extraits du Cid. Peut-on considérer que dans ces alexandrins nous avons quatre pieds de trois syllabes ? :
Te mesu/rer à moi,/ qui t'a ren/du si vain,
Toi qu'on n'a/ jamais vu/ les armes/ à la main ?
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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