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J'ai enrichi mon vocabulaire

Publié : ven. 09 avr. 2010, 18:24
par Jacques
J'ai reçu un appel de quelqu'un qui disait téléphoner de notre agence bancaire et proposait un rendez-vous avec notre conseiller financier.
La demande nous paraissant bizarre, j'ai envoyé un courriel au dit conseiller, qui répond : « Régulièrement des séances de phoning sont effectuées par des personnes externes ».
Des séances de phoning ! En réfléchissant je traduis : prospection par téléphone.
Je lui demande de faire en sorte qu'on ne m'importune plus, elle me répond avoir fait le nécessaire, et elle ajoute : « J'attends votre retour et désolée pour tout ces rebondissements ». Ce retour, je suppose que c'est ma réponse à son courriel. Quant aux rebondissements, ce sont des inconvénients. Et après un nouvel échange, elle termine ainsi : « Je viens de faire le nécessaire pour vous enlever de tout mailing. Faîtes moi remonter des anomalies si cela se reproduit. »
En somme, elle parle un jargon qui représente un métissage entre l'hexagonal et l'anglo-américain. C'est la langue moderne.
Note : il n'y a pas de fautes de frappe, j'ai laissé son orthographe en l'état.

Publié : ven. 09 avr. 2010, 20:49
par Anne
Ça alors, c'est du concentré !

Publié : sam. 10 avr. 2010, 10:09
par Perkele
Et de plus, Jacques, une personne qui est en contact direct avec la clientèle a appris à employer à brûle pourpoint des termes de force inférieure à celle de ceux employés par le client.

Vous dites être importuné, elle doit rapidement trouver un mot moins fort que contrariétés (surtout pas persécutions) ; "incident" lui paraissait sans doute trop fort encore ; "rebondissement" à le mérite de ne vouloir rien dire de méchant en français, il fait penser à un ballon...

Publié : mar. 13 avr. 2010, 19:45
par Invité
:P De mon côté ,mon vocabulaire s'enrichit d'un nouveau barbarisme publicitaire je vais pouvoir "RESURFACER" ma peau tout en la "repulpant" sous mes cheveux "Glossy"
L :!:

Publié : mer. 14 avr. 2010, 17:34
par Jacques
Perkele a écrit :Et de plus, Jacques, une personne qui est en contact direct avec la clientèle a appris à employer à brûle pourpoint des termes de force inférieure à celle de ceux employés par le client.

Vous dites être importuné, elle doit rapidement trouver un mot moins fort que contrariétés (surtout pas persécutions) ; "incident" lui paraissait sans doute trop fort encore ; "rebondissement" à le mérite de ne vouloir rien dire de méchant en français, il fait penser à un ballon...
C'est beau, la culture psychologique ! Avec ma naïveté de base, je me limite à l'emploi correct du français. Donc, ce charabia s'enseignerait aux gens qui ont des contacts avec les clients, dans un but déterminé. « Je vous assure mon cher cousin que vous avez dit bizarre »

Publié : mer. 14 avr. 2010, 22:08
par Perkele
On ne leur enseigne pas un vocabulaire particulier, on leur demande simplement d'employer un mot moins fort. Après disposent-ils ou non d'un vocabulaire suffisant ? ... cela nous échappe. Ils retombent dans la culture de l'entreprise qui les emploient.

Publié : jeu. 15 avr. 2010, 7:24
par Jacques
D'accord, il y a une stratégie. On leur a donné une ligne à suivre dans l'emploi du vocabulaire.
Mais quand même, la phrase : J'attends votre retour ne fait pas partie de ce système, les « séances de phoning » non plus. Et encore « faites-moi remonter les anomalies ». Tout cela, c'est encore le charabia des « jeunes cadres dynamiques ». Et moi, qui suis un ancien cadre plus très dynamique, je suis perplexe devant ces étrangetés de vocabulaire.

Publié : ven. 16 avr. 2010, 10:23
par Manni-Gédéon
Mon mari, qui travaille dans l'informatique bancaire, parle quotidiennement le franglais et le jargon des entreprises.
Il utilise aussi l'expression "faire remonter" un problème. J'ai toujours compris qu'elle signifiait transmettre un problème aux supérieurs hiérarchiques.
Dans ce sens, le problème remonte bien d'une certaine manière et même si c'est du mauvais français, il y a encore un minimum de logique derrière ce terme.
Mais dans le message que vous avez cité, l'expression ne me paraît pas appropriée.
Ce soir, je vais "faire remonter" la question à mon mari et je vous donnerai des nouvelles.

Publié : ven. 16 avr. 2010, 10:31
par Jacques
Intéressant. Faire remonter, selon ce que vous expliquez, signifie qu'une affaire ou un sujet doit gravir des échelons hiérarchiques pour examen par un responsable qui prendra une décision. Dans ce cas, c'était en effet mal utilisé, car transmettre de client à conseiller se fait dans le sens horizontal.
C'est même une maladresse diplomatique. Le client est théoriquement l'élément dominant par rapport à l'employé de la banque, même s'il place les rapports sur un plan non formel et cordial, comme je le fais.

Publié : ven. 16 avr. 2010, 14:18
par Perkele
J'ai reçu ce matin même un message qui me remerciait de mon "retour rapide".

Ce qui est bidonnant c'est que notre conversation concerne des formations que je devrais dispenser à du personnel sous les ordres de mon contact afin d'améliorer son vocabulaire... quelle efficacité voulez-vous qu'aient ces formations ?

Publié : sam. 17 avr. 2010, 1:08
par Manni-Gédéon
Comme promis, je vous donne des nouvelles.
Mon mari m'a confirmé qu'on "remonte" ou qu'on "fait remonter" un problème à un supérieur hiérarchique ou à un groupe de personnes habilitées à prendre une décision.
Dans la banque, on dira par exemple : "J'ai remonté le problème au steering." (De steering committee : comité de pilotage. Désolée, dans ce milieu, on parle franglais...)

Publié : sam. 17 avr. 2010, 1:16
par Marco
J’espérais, pour ma part, de plus réjouissantes nouvelles… :(

Publié : sam. 17 avr. 2010, 7:52
par Jacques
Merci pour la précision sur le transfert vertical. Donc mon conseiller a commis une faute de tact. Elle débute, j'espère qu'elle affinera ses méthodes avec l'expérience. Elle est techniquement efficace, c'est pour moi l'essentiel. Néanmoins, je crains qu'elle ne continue sur la mauvaise pente avec son vocabulaire saugrenu mélangé d'anglicismes.
Je suis comme Marco, le steering committee m'afflige grandement.

Publié : ven. 16 juil. 2010, 18:08
par Titom
Sur la remontée des points, une autre réflexion me vient à l'esprit.

En effet, mon métier consiste en partie à "remonter des points au client". Du moins, c'est souvent ce que nous faisons. Ils s'agit généralement d'erreurs comptables que personne n'avait vues. Sans nos contrôles, ces points seraient restés enfouis sous des milliers d'écritures comptables.
Ne s'agirait-il pas d'une remontée à la surface pour les présenter à quelqu'un ? Nous allons les chercher dans les abysses de la comptabilité ou des systèmes informatiques pour les faire apparaître au grand jour ?
La remontée au steering service, au conseiller financier ou au client se faisant en réalité à l'intéresser qui pourra en prendre note et agis en conséquence ?

Pour ce qui est de faire un rapide retour sur le sujet, c'est horrible mais je pense que les personne concernée y voient un grand avantage : une formulation toute faite pour gagner du temps dans l'écriture d'un courrier électronique. Cela évite de réfléchir. Cela permet d'écrire au moins deux mots de moins.

Publié : ven. 16 juil. 2010, 21:24
par Claude
Titom a écrit :...La remontée au steering service...
Qu'est-ce en français ?