Claude a écrit :J'ai trouvé une explication qui n'est peut-être pas forcément la bonne mais qui séduit. La chute du cavalier en serait un exemple :
Certains grammairiens (comme Littré) ont cherché à établir une distinction entre à terre et par terre ; par terre s’employant pour des choses ou des personnes qui, avant la chute, touchaient déjà la terre ; à terre convenant pour les choses ou les personnes qui n’y touchaient pas : la chaise tomba par terre (Acad. à TOMBER). Le fil qui les tenait s’étant cassé, les perles tombèrent à terre (Id.)
L'Académie française n'établit pas de distinction entre les deux, qu'elle cite comme synonymes : À terre, par terre se disent en parlant des Choses qui tombent ou qu'on jette, quoique ce soit dans une chambre, sur un parquet, sur un tapis. Votre livre est tombé à terre. Il a jeté ce papier par terre, au lieu de le mettre dans la corbeille. Se jeter à terre, par terre.
(8e édition, au mot TERRE)
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Madame de Sévigné a écrit :Les premiers temps, à notre arrivée à Nantes , certaines expressions nous laissaient perlexes : "Conservez, mon fils est en train de renverser et je ne sais pas où j'ai ramassé la cuvette !"
Ne quittez pas, mon fils est en train de vomir et je ne sais pas où j'ai rangé la cuvette.
Pour « conservez » et « ramassé », c'est aussi d'usage dans le Finistère.
Une famille de verbes de même sens dont l'usage n'est peut-être pas forcément régional : enlever, retirer, ôter.
Ôter me semble surtout vieillot.
Autre sujet : existe-t-il une règle pour la répartition de l'usage de « maintenant », « à présent », et autres (présentement, de nos jours, etc.) ?
Troisième remarque : « souventes fois », que j'ai surtout entendu dans les Mauges, en Vendée et en Saintonge, et qui semble être un équivalent de « souvent ».
Souventes fois, c'est-à-dire « bien souvent » ou « bien des fois », autant que je sache, est d'un registre soutenu et littéraire, mais s'emploie par souci de recherche dans le langage courant, avec l'idée de « faire bien ». Il m'est arrivé de l'entendre. À moins que, dans certaines régions, il ne soit resté en usage dans la langue de tous les jours.
Dernière modification par Jacques le mar. 03 août 2010, 17:09, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Madame de Sévigné a écrit :Les premiers temps, à notre arrivée à Nantes , certaines expressions nous laissaient perlexes : "Conservez, mon fils est en train de renverser et je ne sais pas où j'ai ramassé la cuvette !"
Ne quittez pas, mon fils est en train de vomir et je ne sais pas où j'ai rangé la cuvette.
Pour « conservez » et « ramassé », c'est aussi d'usage dans le Finistère.
Je le confirme.
Dans le Finistère, j'ai aussi entendu souvent "elles s'arrangent bien" pour "elles s'entendent bien".
Perkele a écrit :
Il y a aussi faire les courses / faire les commissions
"Faire les courses" ne s'employait pas du tout dans ma petite enfance. La première fois que je l'ai entendu (j'étais encore enfant) je me demandais ce qu'allais exactement faire cette personne.
Mais oui c'est vrai ! Moi aussi, étant enfant je faisais les commissions.
En Belgique, on fait ses courses.
Les commissions sont prises dans le sens de "message", "avis".
Je ne crois pas que cela soit correct.
"Le cynisme est ce qui ressemble le plus à la clairvoyance". François Mauriac.
Jacques a écrit :Souventes fois, c'est-à-dire « bien souvent » ou « bien des fois », autant que je sache, est d'un registre soutenu et littéraire, mais s'emploie par souci de recherche dans le langage courant, avec l'idée de « faire bien ». Il m'est arrivé de l'entendre. À moins que, dans certaines régions, il ne soit resté en usage dans la langue de tous les jours.
"Souventes fois" n'est-il pas utilisé par analogie avec "maintes fois ", qui je crois, est désuet; en tout cas, en Belgique.
"Le cynisme est ce qui ressemble le plus à la clairvoyance". François Mauriac.
Grumpy, tout d'abord nous avons grand plaisir à vous revoir parmi nous. Venez plus souvent.
Faire les courses ou les commissions sont employés en France selon les régions, je crois. Ayant un peu bourlingué en France j'y ai entendu les deux.
Chez nous, souventes fois est un archaïsme utilisé comme je l'ai dit un peu pour « faire chic ». Maintes fois est plus fréquent et d'usage courant. Je crois que les Français sont davantage attachés que vous à ces formules désuètes. C'est ce que nous appelons ici le côté vieille France.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Jacques a écrit :Chez nous, souventes fois est un archaïsme utilisé comme je l'ai dit un peu pour « faire chic ». Maintes fois est plus fréquent et d'usage courant. Je crois que les Français sont davantage attachés que vous à ces formules désuètes. C'est ce que nous appelons ici le côté vieille France.
Souventes fois, dans les régions du Centre Ouest, est plutôt d'usage populaire. Je ne l'ai jamais entendu ailleurs, même pas pour « faire chic ».
De retour d'une dizaine de jours de détente avec des cousins dans la maison familiale de feue notre aïeule commune, je vous rapporte le mot migaine qui a intrigué les «valeurs ajoutées» de la famille. La migaine ne garnit-elle que les tartes et quiches de l'est de la France ?
Une migaine est un appareil constitué d'œufs et de crème fraîche. Elle est la base de la quiche. On peut également l'utiliser dans la tarte aux pommes en complément de tarte.
« Migaine » est un mot exclusivement lorrain.
Par la même occasion je me suis demandé ce que appareil signifiait car il me semblait mal employé dans le contexte ; j'ai découvert un autre sens : en cuisine il s'agit d'une préparation.
Voilà, voilà !
Merci, Claude, pour ces renseignements qui confirment ce que je savais de la migaine en question et m'apprennent que ce terme est exclusivement lorrain : cet appareil n'a pas son pareil quant à la saveur phonétique et gastronomique !