Oxymore
- Jacques-André-Albert
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C'est une antiphrase, figure employée ordinairement pour exprimer l'ironie. On associe l'idée de gratifier, c'est à dire d'accorder avec libéralité, générosité, à celle de l'échec.
- Jacques-André-Albert
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On peut dire que l'antiphrase consiste ici à écrire « gratifia » au lieu d' « infligea », par exemple ; l'antithèse réside dans la juxtaposition de « gratifia » et « échecs ».
- Jacques
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Marco nous a expliqué que l'oxymore est une apparente contradiction de mots rapprochant deux termes dans une fausse antinomie. Claude François en faisant un quand il chantait Pauvre petite fille riche.Claude a écrit :Il me semble que vous avez tous deux raison ; antithèse et antiphrase veulent exprimer la même chose :
- antithèse : entre les deux mots gratifier et échec ;
- antiphrase : sur l'ensemble de la phrase.
Ai-je bien compris ?
Selon mon dictionnaire de rhétorique :
– L'antiphrase implique une complicité entre vous et votre interlocuteur, en exprimant l'inverse de votre pensée par euphémisme ou ironie. Parlant d'un enfant exécrable et insupportable, vous direz : « J'ai vu ce charmant bambin à la boulangerie avec sa mère ».
– L'antithèse emploie deux mots de valeurs plus ou moins opposées, de façon que l'un éclaire l'autre : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » (La Fontaine). « La critique est aisée, mais l'art est difficile ».
Dernière modification par Jacques le sam. 11 sept. 2010, 8:53, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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La fausse antinomie de l'oxymore se crée parce que l'un des deux mots est employé au sens propre, et l'autre au sens figuré : Cette bonne est une personne mauvaise.Perkele a écrit :Un "heureux échec" serait à lui seul un oxymore, tout comme "gratifier misérablement".
Mais puisque les termes contradictoires, bien qu'étant dans la même phrase, ne forment pas une expression, il n'y a pas oxymore.
JAA nous a donné la bonne réponse sur l'exemple cité en référence. Heureux échec n'est pas une fausse antinomie, ni une antinomie tout court. On suppose qu'échouer a eu des conséquences favorables inespérées, ou que c'était ce que souhaitait la personne qui le qualifie de tel.
Supposons que deux candidats se présentent à une élection. Si A est battu, les partisans de B diront que c'est un heureux échec. Ceux qui ont voté pour lui parleront d'échec malheureux ou regrettable.
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- JR
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Concernant vos divers exemples, on peut envisager d'autres situations :
Cet homme nous gratifia d'une série d'échecs
Il ne s'agit pas nécessairement de l'adversaire :
Le sélectionneur que nous avons choisi a obtenu des résultats lamentables
Supposons que deux candidats se présentent à une élection. Si A est battu, les partisans de B diront que c'est un heureux échec.
Mais si B se trouve rapidement confronté à un désastre économique, social, militaire, ou à un cataclysme gravissime quelconque, les partisans de A pourront se féliciter de son échec, B ayant remporté une victoire "à la Pyrrhus". (cf les 3 dernières années
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Cet homme nous gratifia d'une série d'échecs
Il ne s'agit pas nécessairement de l'adversaire :
Le sélectionneur que nous avons choisi a obtenu des résultats lamentables
Supposons que deux candidats se présentent à une élection. Si A est battu, les partisans de B diront que c'est un heureux échec.
Mais si B se trouve rapidement confronté à un désastre économique, social, militaire, ou à un cataclysme gravissime quelconque, les partisans de A pourront se féliciter de son échec, B ayant remporté une victoire "à la Pyrrhus". (cf les 3 dernières années
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- Jacques
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Oui c'est certain, mes exemples ne sont pas réducteurs, et en cherchant un peu on peut trouver d'autres situations. Le principal était de montrer qu'il n'y avait pas de contradiction formelle dans l'emploi de deux mots qui sont en apparence incompatibles, et que leur utilisation conjuguée peut s'expliquer logiquement.
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- grumpythedwarf
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- Jacques
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Non, c'est une antinomie pure et simple. Cordialement est un adjectif qui signifie du fond du cœur. On pourrait certes argumenter en disant qu'on déteste quelqu'un avec un sentiment qui vient du plus profond de soi, mais cordial a pris un sens de bienveillance et d'élan de sympathie, d'accueil chaleureux. L'expression antinomique fut d'abord utilisée par plaisanterie, mais elle est devenue d'une pratique courante qui en fait une faute caractérisée.
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- grumpythedwarf
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