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La glu

Publié : mer. 24 nov. 2010, 18:49
par Perkele
J'ai hésité à placer cet article dans la rubrique "orthographe", mais c'est bien ici qu'il a sa place.

L'autre jour, tentant de faire entrer dans l'ADN de mes stagiaires du jour que les noms féminins se terminant par le son U s'écrivent UE sauf "La tribu sans vertu a passé ma bru à la glu" (chacun ses moyens), ne voilà-t-il pas qu'on me ramène des étiquettes de colles portant effrontément le mot GLUE ! :shock:

J'ai bien peur qu'il s'agisse encore d'une influence de l'idiome anglo-saxon...

Publié : mer. 24 nov. 2010, 19:17
par Jacques-André-Albert
Indéniablement.

Publié : mer. 24 nov. 2010, 19:18
par Klausinski
Je crois bien que, plus jeune, j’ai fait cette faute chaque fois que j’en ai eu l’occasion. L’influence de l’anglais ne joue peut-être pas tant que vous le croyez. Les noms féminins qui ne prennent pas de e sont une des grandes sources d’erreur de notre langue. Je me souviens de mon professeur de français au lycée qui devait répéter presque à chaque remise de devoir que le e de la vertu est une immonde verrue.

Publié : mer. 24 nov. 2010, 19:32
par Jacques
Il est vrai qu'il y a risque de confusion, mais j'ai ouï dire, ce qui confirme ma propre opinion, qu'il y a bien une mauvaise influence venue du mot anglais glue. Il en va de même avec connexion, que beaucoup de gens écrivent connection.
Pourtant, glu est un mot bien de chez nous :
GLU n. f. XIe siècle, glud. Issu du bas latin glus, glutis, dérivé du latin classique gluten, glutinis, « glu, colle, gomme ».
Substance visqueuse et collante qu'on extrait du liber du houx, des baies du gui.
(Académie française)

Publié : mer. 24 nov. 2010, 19:34
par Perkele
Klausinski a écrit : Je me souviens de mon professeur de français au lycée qui devait répéter presque à chaque remise de devoir que le e de la vertu est une immonde verrue.
Chacun ses moyens, comme je le disais. :wink:

En l'occurrence, pour ce qui concerne les marques de colles, je ne crois pas qu'il s'agisse d'une faute de fabricants français, mais bien d'une transcription bête et brutale d'étiquettes américaines.

Publié : jeu. 25 nov. 2010, 11:21
par JR
On voit souvent le mot glue dans ces cartoons dont on raffole quand on est très jeune (et aussi bien plus tard, car il y a de vrais chef d'oeuvres), c'est à dire à un âge où toute perception est nouvelle, et laisse une trace indélébile, même si, avec le temps, elle devient inconsciente. Je pense qu'on a tendance à écrire "glue" machinalement, spontanément, parce que c'est ainsi qu'on l'a vu écrit la première fois, même si on ne se souvient pas que c'était Grosminet qui s'en servait pour tenter d'attraper Titi (par exemple). :)

Publié : jeu. 25 nov. 2010, 11:45
par Claude
Il est réconfortant de constater qu'il existe des exceptions.

Publié : jeu. 25 nov. 2010, 11:57
par Klausinski
Vous avez sans doute raison. Le nombre d’habitudes de pensée et de langage, d’idées plus ou moins conscientes, de petits savoirs, de préjugés et de connaissances qu’on doit à la télévision doit être effarant. Il y a du grain et de l’ivraie, certes (les cartoons - et non pas les dessins animés criards - me semblant à cet âge bien moins nocifs que le JT, par exemple), mais quand on est tout jeune, on ne fait pas la différence et tout ce qui amuse ou étonne s’imprime dans la mémoire.

D’ailleurs, malgré tout ce que je viens de dire, vous m’avez donné envie de revoir certains Bip Bip et Coyotte.

Publié : jeu. 25 nov. 2010, 12:18
par Claude
J'ai de bons yeux, vous savez !