Ce fut la faute à ...
Ce fut la faute à ...
Dans un remarquable ouvrage sur la période de l'occupation, j'ai trouvé l'expression en rubrique qui m'a beaucoup choqué !
Ai-je raison ?
Ai-je raison ?
- Jacques
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Jadis l'appartenance, au sens très large du terme, se marquait par la préposition à ; aujourd'hui elle se marque par la préposition de.
Remarquez que cette pratique demeure dans des expression figées, fils à papa, bête à bon Dieu... et on la trouvait dans les enseignes des anciens bars ou bals populaires : le bal à Jo, le bal à Jean, etc. ainsi que dans la chanson La casquette au père Bugeaud, et cette autre chanson enfantine : Il pleut il mouille, c'est la fête à la grenouille. Il existe à Paris un quartier appelé La Butte aux cailles, en réalité une altération du nom de la famille Caille, qui était propriétaire jadis de cette petite colline (originellement la butte aux Caille).
De nos jours si vous employez à pour de c'est un popularisme et on le considère comme une faute, alors que ce n'est en fait qu'un archaïsme.
La formule c'est la faute à procède de la même règle grammaticale désormais désuète. Ne soyez pas choqué !
Remarquez que cette pratique demeure dans des expression figées, fils à papa, bête à bon Dieu... et on la trouvait dans les enseignes des anciens bars ou bals populaires : le bal à Jo, le bal à Jean, etc. ainsi que dans la chanson La casquette au père Bugeaud, et cette autre chanson enfantine : Il pleut il mouille, c'est la fête à la grenouille. Il existe à Paris un quartier appelé La Butte aux cailles, en réalité une altération du nom de la famille Caille, qui était propriétaire jadis de cette petite colline (originellement la butte aux Caille).
De nos jours si vous employez à pour de c'est un popularisme et on le considère comme une faute, alors que ce n'est en fait qu'un archaïsme.
La formule c'est la faute à procède de la même règle grammaticale désormais désuète. Ne soyez pas choqué !
Dernière modification par Jacques le lun. 24 août 2009, 19:38, modifié 3 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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On peut sans doute ajouter la boîte aux lettres.Jacques a écrit :Remarquez que cette pratique demeure dans des expression figées, fils à papa, bête à bon Dieu... et on la trouvait dans les enseignes des anciens bars ou bals populaires : le bal à Jo, le bal à Jean, etc. ainsi que dans la chanson La casquette au père Bugeaud, et cette autre chanson enfantine : Il pleut il mouille, c'est la fête à la grenouille. Il existe à Paris un quartier appelé La Butte aux cailles, en réalité une altération du nom de la famille Caille, qui était propriétaire jadis de cette petite colline (originellement la butte aux Caille).
- Jacques
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Peut-être, en effet. Mais il me semble que dans boîte aux lettres, aux marque une destination et non une appartenance : la boîte pour les lettres, cependant je ne suis sûr de rien. L'affaire peut se discuter (j'ai failli écrire se négocier, voyez comme le métier ressort parfois).
Si vous pouvez conforter votre argument en démolissant le mien, n'hésitez pas, je suis preneur pour l'amour de l'art.
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Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques-André-Albert
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- Jacques
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Alors vous déclarez forfait ? Dommage. Vous connaissez la tirade du comte dans Le Cid :Jacques-André-Albert a écrit :Vous avez raison, il ne peut s'agir d'une appartenance, en ce qui concerne les lettres.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
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Re: Ce fut la faute à ...
Anonymous a écrit :Dans un remarquable ouvrage sur la période de l'occupation, j'ai trouvé l'expression en rubrique qui m'a beaucoup choqué !
Ai-je raison ?
Claude a écrit :À Voltaire ou à Rousseau ?
Rien de me choque dans cette expression ; mais peut-être que...
Néanmoins il faut reconnaître qu'il ne serait pas très bien vu aujourd'hui d'écrire ou de dire : c'est la faute à mon frère. On préférera (s'il y a vraiment lieu d'accuser !) : c'est la faute de mon frère, c'est de la faute de mon frère, c'est arrivé par la faute de mon frère.Jacques a écrit :De nos jours si vous employez à pour de c'est un popularisme et on le considère comme une faute, alors que ce n'est en fait qu'un archaïsme.
La formule c'est la faute à procède de la même règle grammaticale désormais désuète. Ne soyez pas choqué !
Mais, bizarrerie de notre langue, il est parfaitement légitime de demander : "À qui la faute ?"
Hélas oui, l'usage n'est pas bon parce qu'il serait intrinsèquement bon, mais parce qu'il est réputé bon, à une époque donnée et dans un lieu donné. C'est donc avant tout une convention, comme celle qui fait que nous nous saluons en nous serrant la main plutôt qu'en nous frottant le nez. La logique y a rarement sa place, mais l'arbitraire, oui. Néanmoins, il appartient aux écrivains et aux grammairiens, et aussi dans une modeste mesure aux amateurs éclairés que nous nous efforçons d'être, d'encourager par l'exemple et par la discussion le respect des usages qui nous paraissent les plus sains ou les plus largement reconnus.Jacques a écrit :Mais à quoi tient donc le bon usage ? Il y a là un certain arbitraire.
- Jacques
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Vous réveillez un vague souvenir à propos de cette coutume de se serrer la main. Il me semble que ce fut à l'origine la manifestation de dispositions pacifiques : quand deux personnes se donnaient ainsi la poignée de mains, elle ne pouvaient pas dégainer l'épée. J'aimerais avoir confirmation, mais où diable aller puiser le renseignement ? Je crois qu'il y aurait une idée de même inspiration dans le fait de circuler à droite sur les routes : deux cavaliers qui se croisaient pouvaient difficilement se battre, l'épée étant portée au côté gauche et dégainée de la main droite, chacun des deux l'aurait tenue ainsi du côté opposé à l'adversaire. Reste la question des gauchers, évidemment...
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- Jacques
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- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Vous savez bien que c'est par esprit de contradiction : les Anglais font tout à l'envers des autres. Je pars du principe que vous vous êtes frotté à leur langue. Là où nous disons tu me manques, ils formulent l'idée dans l'autre sens : I miss you. Une autre preuve, nous donnons à nos voies des noms de victoires : Eylau, Friedland, Wagram... et eux leur donnent des noms de défaites : Trafalgar, Waterloo...TSOS a écrit :...et la question des Anglais aussi, alors... plus vindicatifs que les autres car roulant/chevauchant à gauche?
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- TSOS
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Oui, mais à ce compte là, les Allemands aussi font tout à l'envers.
Là où l'on dit en France tu me manques, Un citoyen fédéral formulera l'idée dans l'autre sens : Ich vermisse dich. Une autre preuve, on donne ici aux voies des noms de victoires : Austerlitz, Iena... et l'Allemand leur donne des noms de défaites : Sedan, Leipzig...
...et pourtant nous roulons et chevauchons à droite aussi![[clin d'oeil] ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
(Concernant ce type d'humour, on pourra se délecter de l'œuvre de Ionesco: La Leçon.)
Là où l'on dit en France tu me manques, Un citoyen fédéral formulera l'idée dans l'autre sens : Ich vermisse dich. Une autre preuve, on donne ici aux voies des noms de victoires : Austerlitz, Iena... et l'Allemand leur donne des noms de défaites : Sedan, Leipzig...
...et pourtant nous roulons et chevauchons à droite aussi
![[clin d'oeil] ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
(Concernant ce type d'humour, on pourra se délecter de l'œuvre de Ionesco: La Leçon.)
- Manni-Gédéon
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