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Kidnapping

Publié : dim. 01 mai 2011, 1:13
par Manni-Gédéon
En général, on utilise des anglicismes par flemme, parce qu'ils sont plus courts que leurs équivalents français.
Prenons kidnapping et les mots de la même famille.
Kidnapping pour rapt : quelle réussite ! Même enlèvement n'est pas plus long (puisqu'on ne prononce généralement pas le e qui suit le v).
Kidnapper pour enlever : le mot français est légèrement plus vite dit.
Kidnappeur pour ravisseur : les deux ont le même nombre de syllabe.
Alors quelle est l'excuse pour utiliser ces anglicismes ?

Publié : dim. 01 mai 2011, 3:47
par angeloï
Oui mais le mot anglais fait plus "bandit". Tout le monde sait que la fortune des pays anglo-saxons a commencé par les actes de piraterie de Drake...

Publié : dim. 01 mai 2011, 7:36
par Dame Vérone
Et ravisseur fait penser à... ravissant et ne semble pas assez méchant.

Publié : dim. 01 mai 2011, 7:46
par Jacques-André-Albert
Pourtant, dans les médias, on entend fréquemment ravisseur.
Googlelabs me donne raison.
À voir aussi : la comparaison entre kidnapping, rapt, enlèvement, tout en gardant à l'esprit qu'enlèvement est aussi utilisé dans d'autres contextes.

Publié : dim. 01 mai 2011, 8:33
par Jacques
Il y a en outre une impropriété : kidnapper est utilisé même pour des adultes, alors qu'il signifie « enlever un enfant », kid interdisant son emploi pour une grande personne.

Publié : dim. 01 mai 2011, 13:29
par TSOS
Bien plus jeune, j'ai un jour demandé à une Anglaise si, concernant un chat ("de race"...) enlevé, on disait "catnapping": elle m'a rit au nez.

Le terme kidnapping s'emploie apparemment en anglais pour tout type d'individu victime de rapt... kid, ou non.
C'est du moins ce que j'avais cru comprendre à l'époque.

Publié : dim. 01 mai 2011, 16:19
par Perkele
Je crois que ce terme a été inventé lors du célèbre enlèvement du bébé Lindberg.

Publié : dim. 01 mai 2011, 16:51
par Desiderius
Le terme existe en anglais depuis le XVIIe siècle et désignait les enlèvements/vols/rapts d'enfants pour les envoyer servir comme esclaves aux colonies.
En français, on le trouve employé comme xénisme en 1861 dans la Revue des Deux Mondes, à propos des esclaves noirs américains :
"La longanimité du nord avait déjà supporté tant de choses, que les propriétaires du sud firent un pas de plus. Ils obtinrent en 1850 le fameux bill des « esclaves fugitifs, » qui investissait le premier homme venu du sud du droit de kidnapper (c'est le terme employé), c'est-à-dire d'escamoter par la ruse ou par la force, le plus souvent par les deux voies, tout homme de couleur résidant dans les états libres sous prétexte qu'il était à lui, de le traduire devant un juge fédéral, puis, après une vérification dérisoire où toutes les précautions étaient prises pour que le pauvre accusé ne pût échapper aux griffes de ses ravisseurs, de se faire délivrer sa capture par la force armée de l'Union. Une récompense de 10 dollars était allouée à chaque commissaire par tête de nègre kidnappé."
Mais vous avez entièrement raison, l'affaire Lindberg a popularisé l'emploi du mot en France, dans son sens actuel.

Publié : dim. 01 mai 2011, 17:17
par Jacques
Voyons ce que dit l'Académie :
KIDNAPPER v. tr. XIXe siècle. Emprunté de l'anglais to kidnap, de même sens.
Enlever un enfant pour obtenir une rançon.

Publié : dim. 01 mai 2011, 17:50
par Jacques-André-Albert
Le concise Oxford dictionary donne : kidnap, v.t. Steal (child) ; carry off (person) by illegal force. Donc le verbe, en anglais, vaut pour l'enfant et l'adulte.

Publié : dim. 01 mai 2011, 18:14
par Jacques
L'Académie ne l'admet pas, mais si un dictionnaire anglophone l'accepte, ne soyons pas plus royalistes que le roi, ou plutôt la reine d'Angleterre.