Les pléonasmes
Les pléonasmes
Encore une des choses les plus courantes consiste à abuser des pléonasmes comme par exemple :
- monter en haut ou descendre en bas,
-moi, personnellement,
- chanter une chanson etc, etc...
A quoi donc sert l'école alors que nos chères têtes blondes entendent ces malversations de la langue à longueur de journées et que les médias participent largement à ce massacre ?
- monter en haut ou descendre en bas,
-moi, personnellement,
- chanter une chanson etc, etc...
A quoi donc sert l'école alors que nos chères têtes blondes entendent ces malversations de la langue à longueur de journées et que les médias participent largement à ce massacre ?
- Jacques
- Messages : 14475
- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Hélas, trois fois hélas ! Nous pourrions en citer une très longue liste, et il y a les "impromptus", ceux qui se créent de façon éphémère, mais qui écorchent quand même l'oreille au passage. Vous citez moi personnellement, et comme la formule est généralement suivie du pronom je, cela fait un double pléonasme. Avez-vous aussi remarqué que "au jour d'aujourd'hui" est devenu archicourant ? Celui-là me tape particulièrement sur les nerfs.
Mais il y a également la redondance qui étend ses ravages : les gens de télévision vous parlent tous des jeunes enfants, jeunes bébés et jeunes adolescents ; voire des jeunes poussins ou des jeunes chiots.
Mais il y a également la redondance qui étend ses ravages : les gens de télévision vous parlent tous des jeunes enfants, jeunes bébés et jeunes adolescents ; voire des jeunes poussins ou des jeunes chiots.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je ne veux bien évidemment pas faire l’apologie des pléonasmes, mais souligner qu’ils servent parfois à appuyer, à rendre plus expressif le discours, surtout dans le langage parlé. C’est souvent une question de registre (on oublie parfois que la langue a différents registres, et que ce qui est « correct » dans l’un ne l’est pas forcément dans les autres). Ce que je condamne irrévocablement, c’est l’abus, c’est-à-dire le manque de réflexion et de choix de la part du locuteur, qui, tel un perroquet, répète mécaniquement tout ce qu’il entend autour de lui.
c'est flatte l'ego, ainsi le célèbre:
"moi, je..."
ou c'est ironique:
"A partir de désormais dorénavant..."
Quant à monter en haut, bon d'accord c'est un pléonasme, mais c'est déjà fatigant de monter, alors quand en plus c'est haut, ça ajoute à l'effort qu'il faut faire, la montée devient plus difficile, on sent la pente, vous voyez ce que je veux dire, ça grimpe quoi, quand on monte en haut, ça fait plus mal aux jambes, voilà c'est mon avis...
"moi, je..."
ou c'est ironique:
"A partir de désormais dorénavant..."
Quant à monter en haut, bon d'accord c'est un pléonasme, mais c'est déjà fatigant de monter, alors quand en plus c'est haut, ça ajoute à l'effort qu'il faut faire, la montée devient plus difficile, on sent la pente, vous voyez ce que je veux dire, ça grimpe quoi, quand on monte en haut, ça fait plus mal aux jambes, voilà c'est mon avis...
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Je suis comme vous partisan de la nuance dans l'appréciation, il est des pléonasmes légers sur lesquels ont peut fermer les yeux, surtout dans la langue parlée. Il en est aussi qui nous échappent parce que nous ne connaissons pas l'étymologie de l'un des termes, par exemple "noire mélancolie", alors que ce mot d'origine grecque signifie "humeur noire" (melag kholê je crois). Mais en fait, je crois qu'il s'agit plus souvent de tautologie que de pléonasme, bien que les deux soient cousins. Et la tautologie, jadis condamnée comme fautive, est aujourd'hui considérée comme recevable.Marco a écrit :Je ne veux bien évidemment pas faire l’apologie des pléonasmes, mais souligner qu’ils servent parfois à appuyer, à rendre plus expressif le discours, surtout dans le langage parlé. C’est souvent une question de registre (on oublie parfois que la langue a différents registres, et que ce qui est « correct » dans l’un ne l’est pas forcément dans les autres). Ce que je condamne irrévocablement, c’est l’abus, c’est-à-dire le manque de réflexion et de choix de la part du locuteur, qui, tel un perroquet, répète mécaniquement tout ce qu’il entend autour de lui.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Oui Claude, voici comme je le ressens : monter en haut est un pléonasme condamnable, parce que le verber monter signifie se diriger vers le haut. Mais en introduisant l'adverbe, vous appelez l'attention sur le fait qu'il existe une nuance, une gradation dans l'idée de hauteur et que tout en haut se situe au-dessus d'en haut. Point de vue très personnel, j'aimerais savoir si d'autres personnes le sentent ainsi ou différemment.claude a écrit :Si je dis monter tout en haut, le pléonasme vous paraît-il moins grave tout en faisant ressentir la difficulté de gravir... ?
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Merci de votre approbation, je n'étais pas vraiment sûr de moi : il y a des choses qu'on ressent sans forcément pouvoir les justifier en s'appuyant sur les principes admis.Marco a écrit :Je suis tout à fait d’accord avec vous, Jacques.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Jacques
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Oui mais en fait, moi je n'est pas vraiment un pléonasme, c'est une tautologie (d'après le grec tauto logos de logos=discours : le fait de redire la même chose). La différence est mince, mais il faut faire la nuance. Le pléonasme est une faute de langage qui juxtapose un mot avec un autre qui le contient déjà ; par exemple prévenir d'avance : le préfixe pré signifie avant – reculer en arrière : le verbe reculer signifie se déplacer en arrière – hémorragie de sang : le mot hémorragie est formé de deux racines grecques, hemo=sang et ragein=s'écouler.arianna a écrit :Je trouve aussi que avec l'adverbe la phrase "change": ca dérange moins...
Voilà donc on a trouvé la solution: pour mieux digérer les pléonasmes il faut insérer un adverbe ou un nom, comme là: Moi, Sandra (au hasard), je vous chanterai une belle chanson...
La tautologie est une figure de style qui assemble deux mots de même sens afin de renforcer l'expression de la pensée ; elle peut revêtir plusieurs formes : c'est la vérité pleine et entière – c'est sûr et certain – je suis d'accord avec moi-même (ironie) – je l'ai entendu de mes oreilles ou, avec une forme encore plus renforcée : je l'ai entendu de mes propres oreilles (double tautologie) – une promesse est une promesse (celle-ci est formée sur un truisme ou une lapalissade).
La tautologie, qui est une variante du pléonasme, a d'abord été condamnée comme lui mais dans la langue moderne, elle est admise comme correcte. Nous avons une tautologie dans Cyrano de Bergerac ; après la tirade du nez, il dit : je me les sers moi-même et je ne permets pas qu'un autre me les serve.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Je me demande si la tautologie n'a pas cette particularité pointée par barthes en son temps, de répéter le même mot, souvenez-vous de son exemple:
Racine c'est Racine.
On se donne l'impression de dire quelque chose "en plus" en répétant la même chose, le même mot. C'est assez courant aussi. Pourquoi c'est beau? Parce que c'est beau. La guerre c'est la guerre.
Racine c'est Racine.
On se donne l'impression de dire quelque chose "en plus" en répétant la même chose, le même mot. C'est assez courant aussi. Pourquoi c'est beau? Parce que c'est beau. La guerre c'est la guerre.