Difficile à y répondre

[André79]

J'entendais à la radio un homme politique dire au journaliste qui l'interrogeait :
"C'est une question difficile à y répondre..."

Bien entendu, la remise en forme de cette phrase est facile à faire, mais je me demandais comment cette personne aurait-elle pu s'en sortir en voyant que l'affaire était mal engagée.

Dans le langage parlé on se fourvoie parfois dans des constructions qu'on ne peut plus maîtriser...

"C'est une question difficile... ???" étant bien entendu que c'est la réponse qui n'est pas facile pas la question si j'ai bien compris.

Merci.

[Jacques-André-Albert]

C'est vrai qu'on ne peut que répondre à une question, si on ne l'élude pas.
Il aurait pu marquer ce genre d'hésitation : « c'est une question difficile... difficile d'y répondre. »

[TSOS]

Une question difficile à traiter?

[Jacques-André-Albert]

Oui, mais traiter une question, c'est seulement l'examiner, pas y répondre.

[André79]

Ah oui, en effet J.J.A. il aurait pu s'en tirer de la sorte.
On reste dans un langage parlé sans commettre de faute de français...

Et moi aussi, comme dans la chanson, je peux vous dire
"Vous êt's très calé
J'donn' dix sans hésiter."

Les autres réponses sont intéressantes mais ne répondent pas exactement à ce que voulait dire Benoît H. je trouve.

Merci à vous tous.

[Jacques-André-Albert]

Ah oui, en effet il aurait pu s'en tirer de la sorte.
On reste dans un langage parlé sans commettre de faute de français...

Et moi aussi, comme dans la chanson, je peux vous dire
"Vous êt's très calé
J'donn' dix sans hésiter."

C'est qu'on est pas des imbéciles, On a même de l'instruction !

[André79]

Et oui, on en apprend au "Lycée"

[Claude]

Georges Marchais (ou Thierry le Luron, je ne sais plus) aurait dit à Papillon ou ailleurs : "C'est une bonne question".

[Desiderius]

J'entendais à la radio un homme politique dire au journaliste qui l'interrogeait :
"C'est une question difficile à y répondre..."

Les administrations sont habituées à la tournure fautive en raison du casier "courrier à répondre" qui se trouve presque partout.

[Jacques-André-Albert]

Les administrations sont habituées à la tournure fautive en raison du casier "courrier à répondre" qui se trouve presque partout.

La formule correcte « y répondre » pourrait avantageusement la remplacer, d'autant plus qu'on sait pertinemment que c'est du courrier, comme dans l'histoire des oranges de Fernand Raynaud.

[Desiderius]

Il faut être d'un naturel singulièrement optimiste pour espérer faire changer des habitudes ancrées dans l'administration depuis plus d'un siècle !
Comme le rappelle Littré, répondre a souvent un emploi transitif :

Répondre un mémoire, une lettre, y faire réponse. Le mémoire [de Stairs] fut répondu de manière qu'on en fut content en Angleterre, SAINT-SIMON, 438, 112. L'éloignement du bureau de la poste me force toujours de mettre un grand intervalle entre les lettres que je reçois et celles que je réponds, VOLT. Lett. Damilaville, 11 déc. 1767. J'ai continuellement un grand nombre de lettres à répondre, J. J. ROUSS. Lett. à Mme Latour, 25 déc. 1763.
Répondre une requête, se dit du juge qui met son ordonnance au bas d'une requête. Répondre une pétition, un placet, écrire ou faire mettre au bas sa résolution, sa décision sur l'objet dont il s'agit. Réfuter. Les difficultés de la synagogue y sont exposées et répondues avec force et clarté, L'ABBÉ HOUTEVILLE, dans DESFONTAINES.

Les grammairiens se sont naturellement opposés à cette "lettre à répondre", comme ici en 1860. Mais l'usage n'est point encore éradiqué.

[Jacques]

J'entendais à la radio un homme politique dire au journaliste qui l'interrogeait :
"C'est une question difficile à y répondre..."

Les administrations sont habituées à la tournure fautive en raison du casier "courrier à répondre" qui se trouve presque partout.

Les mêmes administrations n'hésitent pas non plus à vous conseiller de « renseigner le formulaire » ou encore de « vous rapprocher de votre centre régional ».

[Desiderius]

"C'est une question difficile... ???" étant bien entendu que c'est la réponse qui n'est pas facile pas la question si j'ai bien compris.

Comme de bien entendu ... ainsi que le chantait Michel Simon.
Mais ce n'est pas si entendu que ça. Les questions peuvent être difficiles, par une figure rhétorique bien naturelle. Voyez encore Littré (à "question") :

Interrogation que l'on adresse à un élève pour s'assurer s'il sait les matières qu'il a étudiées. On lui a fait des questions difficiles. Il a mal répondu sur les questions d'histoire.

[Jacques-André-Albert]

Il faut être d'un naturel singulièrement optimiste pour espérer faire changer des habitudes ancrées dans l'administration depuis plus d'un siècle !

Vous, je ne sais pas, mais moi je n'étais pas de ce monde il y a un siècle, je n'ai pas fréquenté les gratte-papier avant les années 1980, et subséquemment j'ignorais l'ancienneté de l'habitude en question.

[Jacques]

Michel Simon n'a été qu'in interprète occasionnel de Comme de bien entendu. Elle fut chantée par Arletty, mais il y eut plusieurs interprètes.