Grammaticalement, je n'en pense pas grand chose, sinon qu'il joue le rôle de ce la ou ça ; pour ce qui est de l'usage, il me paraît tout à fait correct.
Je crois comprendre que Claude nous interroge sur la nature grammaticale de ce le. Étant donné qu'il est mis pour ceci ou cela, qui sont des pronoms, sans regarder dans un ouvrage de référence je dirais que c'est peut-être un pronom impersonnel.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Non, je ne vous mijote rien de particulier, vous me connaissez ! Seulement Littré, si j'ai bien tout compris, n'en fait pas un pronom :
Dans un emploi particulier, le, toujours du masculin et du singulier, signifie cela, ceci, et ne se rapporte pas à un nom substantif, mais est un substantif lui-même.
C'est surpenant : 7° Dans un emploi particulier, le, toujours du masculin et du singulier, signifie cela, ceci, et ne se rapporte pas à un nom substantif, mais est un substantif lui-même.
Il peut tenir la place d'une proposition ou d'un verbe. Va, je ne te hais point. - Tu le dois. - Je ne puis, CORN. Cid, III, 4. J'aime donc sa victoire, et je le puis sans crime, ID. ib. IV, 5. Asseyons-nous ici. - Qui ? moi, monsieur ? - Oui, je le veux ainsi, VOLT. Nanine, I, 7.
Ma perplexité est grande.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'avais appris que le pronom LE pouvait remplacer non pas un nom mais une proposition, mais je n'ai pas souvenir qu'on m'eût dit qu'il devenait alors substantif.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Voici l'avis de l'Académie : Le pronom Le, avec valeur de neutre, peut représenter une proposition, une idée déjà exprimée. Dès que nous le pourrons, nous vous rejoindrons. Il a plus de chance qu'il ne le dit. Il serait à vos côtés s'il le fallait. « A-t-il raison ? - Je ne le crois pas. » Dans ces emplois, Le est parfois omis.
Il n'est pas question de substantif. Pronom neutre est ce que je retiens.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
J'ai trouvé un petit condensé de ce qui a été évoqué ; il s'agit bien d'un pronom neutre comme en est convaincu Jacques :
1) Le pronom "le" de la troisième personne est neutre quand il remplace un adjectif ou une proposition :
- S'il vous téléphone, dites-le-moi aussitôt.("le" remplace la proposition "s'il vous téléphone").
2) Lorsque le participe est précédé du pronom neutre - l' - remplaçant "cela", ce participe est invariable :
- La vitesse est plus rapide que nous ne l'avions demandé. (La vitesse est plus rapide que nous n'avions demandé cela).
Il semble donc que Littré devrait revoir sa copie n'est-il pas ?
À l'heure qu'il est, il n'est probablement plus en état de le faire. Mais une pareille boulette de la part d'un homme considéré comme une référence et un puits de science (philologue, médecin, philosophe, lexicographe) c'est difficile à digérer.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).