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Booster : manque d'imagination ?

Publié : mar. 04 oct. 2011, 12:41
par Pautard
En deux jours, j'ai entendu trois fois le mot "booster", qui semble assez à la mode, bien que plutôt familier à mon sens.
Pourquoi ne pas employer des mots français qui expriment la même idée :
- Relancer (dans booster les ventes) ;
- Doper (dans booster sa carrière) ;
- Stimuler ;
- Dynamiser ;
- Motiver ;
etc ?
Qu'en pensez-vous ? D'autres mots français qui traduisent cette idée vous viennent-ils à l'esprit ?

Publié : mar. 04 oct. 2011, 13:06
par Joëlle
seulement trois fois ? personnellement , je l'entends à tout propos dans l'entreprise où je travaille. Terme, très à la mode, estimé extrêmement positif pour dynamiser le moral des troupes ! Malheureusement, ce n'est pas le seul anglicisme employé dans le jargon actuel.
D'autres mots français :
aiguillonner, éperonner.

Publié : mar. 04 oct. 2011, 13:15
par TSOS
Exacerber, augmenter.

Publié : mar. 04 oct. 2011, 13:22
par Jacques
Exacerber a généralement un sens péjoratif. Je crois que les équivalents français dépendent du contexte, du sens qu'on veut donner à cet anglicisme, ce qui pourrait supposer un vocabulaire assez large. Propulser, stimuler.

Publié : mar. 04 oct. 2011, 13:45
par Manni-Gédéon
Jacques a écrit :Je crois que les équivalents français dépendent du contexte, du sens qu'on veut donner à cet anglicisme, ce qui pourrait supposer un vocabulaire assez large.
C'est là que le bât blesse. Les gens (hélas très nombreux de nos jours) qui manquent de vocabulaire préfèrent les mots passe-partout, ce qui ouvre grand la porte aux barbarismes de toute sorte.

Publié : mar. 04 oct. 2011, 18:36
par JR
A mon avis, beaucoup de gens utilisent ce mot sans en connaitre l'origine.
Le booster vient de l'exploration spatiale : c'est une fusée d'appoint qui fournit une poussée supplémentaire au moment du décollage.
A la limite, sans booster, une fusée lourde pourrait consommer des tonnes de carburant sans bouger ou presque.
Le mot a été repris pour des dispositifs fournissant une augmentation temporaire de puissance.

Publié : ven. 07 oct. 2011, 12:21
par angeloï
donner un coup de fouet

Publié : ven. 07 oct. 2011, 13:29
par Desiderius
JR a écrit :A mon avis, beaucoup de gens utilisent ce mot sans en connaitre l'origine.
Le booster vient de l'exploration spatiale : c'est une fusée d'appoint qui fournit une poussée supplémentaire au moment du décollage.
Le mot a été repris pour des dispositifs fournissant une augmentation temporaire de puissance.
En anglais, c'est le contraire. Le sens électrique est le premier apparu (1894), avant les fusées : "appareil pour accroître le voltage". Le sens aéronautique n'est apparu qu'en 1944.

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 12:09
par oliglesias
manni-gedeon a écrit :Les gens (hélas très nombreux de nos jours) qui manquent de vocabulaire préfèrent les mots passe-partout.
Ce n'est pas une tendance plus forte aujourd'hui que dans toute l'histoire de la langue française je pense... C'est une tendance tout à fait naturelle que d'utiliser beaucoup plus souvent des mots au sens plus large. Les mots au sens plus concret, plus précis sont moins utilisés.

N'utilisez-vous pas davantage le verbe "vouloir" dans la vie de tous les jours que les verbes "désirer", "souhaiter", "prétendre", etc.?
Il s'agit du même problème.

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 12:27
par Manni-Gédéon
Ce n'est pas une raison pour utiliser des anglicismes.

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 12:43
par Jacques
manni-gedeon a écrit :Ce n'est pas une raison pour utiliser des anglicismes.
J'ajouterai qu'il ne faut pas confondre extension de sens et usage impropre.

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 13:12
par oliglesias
manni-gedeon a écrit :Ce n'est pas une raison pour utiliser des anglicismes.
Peut-être que le problème n'est pas l'utilisation de l'anglicisme. Peut-être que le vrai problème est que certaines personnes qui utilisent cet anglicisme ne connaisse aucun autre mot pour décrire ce qu'ils veulent dire.
Qu'ils l'utilisent à l'oral est une chose, si c'est par commodité ou expressivité. Qu'ils l'utilisent exclusivement sans jamais employer les autres termes, et qui plus est à l'écrit, là, cela devient un problème.
Mais j'insiste sur le fait que d'après moi ce problème vaut pour tous les mots utilisés avec un sens large.

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 13:54
par Anne
oliglesias a écrit :Peut-être que le problème n'est pas l'utilisation de l'anglicisme. Peut-être que le vrai problème est que certaines personnes qui utilisent cet anglicisme ne connaissent aucun autre mot pour décrire ce qu'ils veulent dire.
Qu'ils l'utilisent à l'oral est une chose, si c'est par commodité ou expressivité. Qu'ils l'utilisent exclusivement sans jamais employer les autres termes, et qui plus est à l'écrit, là, cela devient un problème.
Mais j'insiste sur le fait que d'après moi ce problème vaut pour tous les mots utilisés avec un sens large.
Si on va encore plus loin, peut-être que le vrai problème n'est pas qu'une majorité de la population ait un vocabulaire restreint, parce que ça, ça a toujours été, mais que cette majorité puisse s'exprimer publiquement (sur la Toile et à la télévision, parole au peuple, liberté d'expression à la pauvreté mentale) et qu'elle finisse par polluer la langue de ceux qui sont censés manier un vocabulaire plus étendu (les journalistes et les hommes politiques, par exemple).

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 16:44
par Perkele
Desserrer, dans les années 1980, le carcan dans lequel était enfermée l'expression orale à la radio et à la télévision, l'a fait tomber dans une extrême inverse qui se ressent dans la rue et dans les familles.

Publié : jeu. 03 nov. 2011, 17:18
par Jacques
Pourquoi les anglicismes exercent-ils une telle fascination ? La majorité des gens qui y ont recours ne seraient pas capables de former la plus simple des phrases en anglais.