INNUPTE

Message par **Perkele** » mer. 11 janv. 2012, 8:44

J'aime bien partager les friandises pour appareil phonatoire que m'offre le hasard de mes lectures.

Une femme INNUPTE n'est (tout simplement) pas mariée.

source

Desiderius · Message par **Desiderius** » mer. 11 janv. 2012, 9:02

C'est amusant et, au fond, devinable pour qui analyse bien le mot, où l'on reconnaît le préfixe négatif in et la racine nupt de nuptial, noces. En fait, comme l'écrit un savant, c'est probablement un pur latinisme hâtivement francisé à partir de l'adjectif innupta. Seul avantage, c'est moins long que célibataire ! Merci de nous l'avoir fait découvrir.

Message par **Perkele** » mer. 11 janv. 2012, 9:45

J'ai d'abord cru à une coquille... :D

Vous avez dû également remarquer "déguerpie" = veuve.
(sans doute avec le sens de "dépossédée")

Desiderius · Message par **Desiderius** » mer. 11 janv. 2012, 10:16

Oui, mais contrairement à innupte qui est rare, déguerpie est relativement courant. Il se trouve en tout cas dans plusieurs dictionnaires de vieux français comme Godefroy ou Roquefort. Comme déguerpir était un verbe actif signifiant abandonner, je pense que la déguerpie est naturellement l'abandonnée. D'après une étude du vocabulaire normand, déguerpie semble avoir été utilisé plus pour les femmes de petite condition, alors que celles de haute condition avaient le droit à veuve, mais ce n'était pas systématique.

Manni-Gédéon · Message par **Manni-Gédéon** » jeu. 12 janv. 2012, 17:37

Perkele a écrit :J'ai d'abord cru à une coquille... :D

J'aurais eu la même réaction.

Jacques · Message par **Jacques** » jeu. 12 janv. 2012, 18:27

Desiderius a écrit :Oui, mais contrairement à innupte qui est rare, déguerpie est relativement courant. Il se trouve en tout cas dans plusieurs dictionnaires de vieux français comme Godefroy ou Roquefort. Comme déguerpir était un verbe actif signifiant abandonner, je pense que la déguerpie est naturellement l'abandonnée. D'après une étude du vocabulaire normand, déguerpie semble avoir été utilisé plus pour les femmes de petite condition, alors que celles de haute condition avaient le droit à veuve, mais ce n'était pas systématique.

C'est drôle, j'ai l'impression de l'avoir lu très récemment dans ce sens. Peut-être chez J.-F. Parot, l'auteur de la série des Le Floch, qui a recours sans restriction à des mots oubliés et à un langage suranné.

Desiderius · Message par **Desiderius** » sam. 14 janv. 2012, 13:45

Jacques a écrit :J.-F. Parot, l'auteur de la série des Le Floch, qui a recours sans restriction à des mots oubliés et à un langage suranné.

J'ai regardé hier pour la première fois un épisode de la série télévisée inspirée des romans, encensée aussi bien par le Figaro que par l'Humanité.
Effectivement, quel déluge de mots rares qui doivent quand même décontenancer plus d'un téléspectateur.
À un moment, j'ai cru déceler un anachronisme en entendant dire, dans la maison close, quelque chose comme "Champagne pour tout le monde" (peut-être était-ce "du champagne" ?). Je croyais qu'à cette époque on parlait plutôt de "vin de Champagne", mais en vérifiant, je m'aperçois qu'il était déjà assez commun de parler de champagne tout court.

Jacques · Message par **Jacques** » sam. 14 janv. 2012, 14:34

L'avantage est que dans les livres, il y a un lexique expliquant le sens de ces mots anciens.

Message par **Claude** » sam. 14 janv. 2012, 18:32

Desiderius a écrit :...Effectivement, quel déluge de mots rares qui doivent quand même décontenancer plus d'un téléspectateur...

La première fois que j'ai entendu homicider j'ai été surpris mais maintenant ce verbe a toute ma sympathie, surtout dans le contexte.

Jacques · Message par **Jacques** » sam. 14 janv. 2012, 18:37

Il est couramment utilisé dans les romans sur Le Floch, à la forme réfléchie, pour se suicider.

Il est signalé comme vieux dans le dictionnaire de l'Académie de 1765.
Littré cite Étienne PASQUIER (1529-1615) sous cette entrée :

On dit que tous ceux qui meurdrirent Jules Cesar en plein senat moururent depuis de mors violentes ; semblables discours font quelques uns contre ceux qui homiciderent dedans Blois le duc de Guise, PASQUIER, Lett. t. II, p. 336.

Jacques · Message par **Jacques** » sam. 14 janv. 2012, 19:38

Les enquêtes du commissaire Le Floch se déroulent sous le règne de Louis XV, donc aux alentours de 1750 ou un peu avant.
Ce qui est étrange, c'est que dans les trois premières èditions du dictionnaire de l'Académie il n'est pas mentionné, alors qu'elle le donne comme vieux dans la quatrième.

Message par **Perkele** » sam. 14 janv. 2012, 19:39

Il faut que je regarde cette série.
J'ai constaté qu'elle ne repassait pas sur Internet

(ce qui est fort dommage car j'ai horreur de faire mon repassage moi même).

Jacques · Message par **Jacques** » sam. 14 janv. 2012, 19:50

Perkele a écrit :Il faut que je regarde cette série.
J'ai constaté qu'elle ne repassait pas sur Internet (ce qui est fort dommage car j'ai horreur de faire mon repassage moi-même).

Elle passe sur la 2 le vendredi à 20 h 35. C'est la deuxième saison, les diffusions avaient débuté l'année dernière.
Je viens de vérifier sur la TV d'Orange, c'est bien rediffusé sur pluzz dans la catégorie fictions.