INDIGNATIONS 3

[Jacques]

On peut supposer qu'il manque un mot à leur argument : 98% de nos clients ont perdu 100% de leur poids excédentaire. Mais ils pourraient avoir la politesse de répondre aux messages, et le bon sens de corriger.

[Claude]

Ou encore : 98 % des clients ont perdu 100 % de leur excédent de poids avec cette méthode.

Voyez ce que je disais avant-hier.

[Jacques]

Ou encore : 98 % des clients ont perdu 100 % de leur excédent de poids avec cette méthode.

Voyez ce que je disais avant-hier.

Je suis contrit

[Claude]

Ce n'est rien, ça va passer.

[Jacques]

Mais en attendant cela fait mal.

[Jacques]

Entendu dans le reportage relatif à cet accident de car dimanche :
– Le bruit, c'était probablement l'éclatement d'un peneu.
– les passagers viennent juste d'être désincarcérés. Ce verbe ne saurait être que le contraire d'incarcérer. Or, le Petit Larousse, le Petit Robert et le dictionnaire de l'Académie ne connaissent qu'une seule définition d'incarcérer : écrouer, mettre en prison. Le contraire serait libérer de prison. Eh bien non, on entend par là qu'ils ont été sortis de la carcasse endommagée du véhicule. Il y a donc une contradiction sémantique.
On peut dire que les passagers étaient prisonniers du véhicule, mais pas qu'ils étaient incarcérés, l'incarcération étant une procédure judiciaire, et rien que cela. Il y a donc un barbarisme né de la pompe verbale, du désir prétentieux de faire des effets.

[Perkele]

Il faut demander aux pompiers de revoir leurs termes techniques (ou aux journalistes de les traduire en langage commun).

[Jacques]

Mais les pompiers n'ont pas toujours utilisé cette impropriété. Avant ils devaient bien avoir un autre terme plus juste. Et ils ne sont peut-être pas à l'origine de cette dérive lexicale.

[Jacques-André-Albert]

J'aime le rapprochement entre la « pompe verbale » et les pompiers.

[Perkele]

Mais les pompiers n'ont pas toujours utilisé cette impropriété. Avant ils devaient bien avoir un autre terme plus juste. Et ils ne sont peut-être pas à l'origine de cette dérive lexicale.

Il est vrai que "libérer" était trop simple.

[Jacques-André-Albert]

Ou délivrer.

[JR]

Mais les pompiers n'ont pas toujours utilisé cette impropriété. Avant ils devaient bien avoir un autre terme plus juste.

Oui, ils disaient "on a fait ce qu'on a pu; paix à leurs âmes".
Je crois que le terme est apparu il y a quelques années, avec les matériels dits "de désincarcération", assez puissants pour découper les carrosseries et arracher les portières en quelques secondes.

[Pha]

Pour «désincarcérer», on est clairement dans le jargon propre au métier de pompier.

Est-il autorisé -pour un locuteur qui n'est pas du métier (un journaliste, nous tous ?)- d'utiliser, dans le sens où les hommes du métier l'emploient, un terme de jargon ? il me semble que oui, et ce désincarcérer ici ne me choque pas.

Il tiendrait évidemment de l'enflure verbale de l'utiliser dans un autre contexte.

Qu'en pensez-vous ?

[Perkele]

J'ai rencontré pas mal de personnes qui comprennent que c'est la voiture qui est désincarcérée (coupée en morceaux) avec le matériel à désincarcérer et non pas la victime.

Désincarcéré doit faire penser à carcasse.

[Jacques-André-Albert]

J'ai rencontré pas mal de personnes qui comprennent que c'est la voiture qui est désincarcérée (coupée en morceaux) avec le matériel à désincarcérer et non pas la victime.

Désincarcéré doit faire penser à carcasse.

... pourquoi pas « décarcassé », alors ? Et ces mêmes personnes pensent que les pompiers se servent du croc ?