André (G., R.) a écrit :Mais le Larousse ne donne pas « chèvre », quand il s'agit du fromage, comme invariable : je m'interroge.
C'est aussi le cas de basket ; ces termes ont probablement été complètement lexicalisés, de sorte que la métonymie n'est plus perceptible.
Klausinski a écrit :D'ailleurs, chose étrange, on dit du Nutella alors que « pâte à tartiner » est féminin. Serait-ce la marque qui aurait imposé le masculin dans ce cas-là ?
Klausinski a écrit :Je n'ai jamais entendu « de la chèvre » pour le fromage, ça me paraîtrait bizarre.
À moi également, d'autant plus que je me suis récemment pris à manger de la chèvre (une nouveauté pour moi, introduite par mon fils après son séjour au Maroc).
Il me semble effectivement que la plupart des francophones de France disent cela. Ma femme (je crois que son option est celle d'une très petite minorité) dit « de la chèvre » pour un fromage fait avec le lait de cet animal, moi non.
Lorsqu'elle achète, donc, des pélardons ou des rocamadours, elle achète des petites chèvres, n'est-il pas ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Oui, et il faut rappeler que fromage est une déformation du mot formage.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Il me semble effectivement que la plupart des francophones de France disent cela. Ma femme (je crois que son option est celle d'une très petite minorité) dit « de la chèvre » pour un fromage fait avec le lait de cet animal, moi non.
Lorsqu'elle achète, donc, des pélardons ou des rocamadours, elle achète des petites chèvres, n'est-il pas ?
:D
Je ne me souviens pas, à vrai dire, l'avoir entendue utiliser un adjectif qualifiant cette chèvre-là !
Jacques-André-Albert a écrit :Oui, et il faut rappeler que fromage est une déformation du mot formage.
Et le latin forma, forme à fromage, a donné également fourme. Pour le Larousse la fourme ne peut être qu'un fromage de vache. Mais je me demande si je n'ai pas vu récemment, portant également ce nom, un fromage fait avec le lait d'un autre animal.
Jacques-André-Albert a écrit :Oui, et il faut rappeler que fromage est une déformation du mot formage.
Et le latin forma, forme à fromage, a donné également fourme. Pour le Larousse la fourme ne peut être qu'un fromage de vache. Mais je me demande si je n'ai pas vu récemment, portant également ce nom, un fromage fait avec le lait d'un autre animal.
Mozzarella, con latte di buffala
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
« SGANARELLE. Tenez, voila un morceau de Formage qu'il faut que vous luy fassiez prendre. PERRIN. Du Fromage, Monsieur ? SGANARELLE. Couy ; c'eft un Formage préparé, où il y entre de l'or, du coral, & des perles... ».
Molière, Le Médecin malgré lui.
D'après le Robert DHLF « fromage » date de 1135, je viens de m'informer de ce point parce que j'ai été étonné que « formage » ait encore eu cours à l'époque de Molière. Mais le DHLF précise : Fromage, à côté de la forme attendue formage attestée en 1180, provient d'une métathèse qui a détaché le mot de son origine.
Les deux mots ont donc probablement cohabité très longtemps.
La métathèse est définie par le Larousse comme un déplacement de voyelles, de consonnes ou de syllabes à l'intérieur d'un mot et l'exemple proposé est celui de formage devenu fromage.
« Couy » au lieu de Oui et « eft » pour est sont un peu surprenants dans ce passage du Médecin malgré lui. Certes notre s a eu jadis deux graphies, dont l'une ressemblait à celle du f, mais l'erreur est rare.
Les deux formes ont dû, de toute façon cohabiter dans les différents patois.
Pour parler d'un autre mot, perdrix, il faut rappeler qu'il vient du latin perdix. On trouve dans l'enquête de Gilliéron, autour de 1900, les formes perdix, pedrix et perdrix.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)