La liaison sous tous ses aspects

[Claude]

D'ailleurs il semble naturellement plus facile de prononcer avec la liaison tandis qu'il faut faire un effort pour l'éviter.
À propos, il a fêté SES HUN AN de ministère le 16 mai 2013.

[André (G., R.)]

"Ses Z-un an" serait la cerise, que j'espère ne jamais déguster, sur le gâteau !
On ne le dira jamais assez : on préfère ne prononcer que trois syllabes, pour éviter "son premier anniversaire", qui en a sept !

[Jacques]

Ses un ans me rappelle une expression du même type avec mes un francs ; je ne sais pas s'il faut mettre un S ou pas afin d'accorder sur UN ou sur MES.

[Claude]

S'il s'agissait d'anciens francs on pourrait "chacaliser" en disant mes cent sous.

[Jacques]

S'il s'agissait d'anciens francs on pourrait "chacaliser" en disant mes cent sous.

Je ne crois pas : cent sous c'était cinq francs anciens. Un franc ancien c'était vingt sous.
Preuve que ces façons de compter étaient faites pour embrouiller. Mon père avait cette manie de parler en sous et j'avais du mal à m'y retrouver.

[Claude]

Vous avez raison, je me suis trompé.

[jarnicoton]

On est tous différents : je raffole des salades d'unités venues de systèmes divers, qui à mes yeux sont un des charmes de la vie courante. Les romans du XIXè sont remplis de références monétaires qui mêlent joyeusement l'argent d'ancien régime (majuscules...?) et le plus récents franc germinal.

Et bien sûr Cléante empruntant à maître Simon : quinze mille francs constitués de douze mille livres et mille écus...
Cosette est en grand danger d'être battue par la Thénardier, pour avoir perdu sa pièce-quinze-sous (pièce de 15 sols ou 3/4 de livre d'ancien régime, encore en usage sous l'Empire) reçue pour 75 centimes (à noter qu'il n'existait pas de pièce d'une livre, mais de 30 sols (1,5 livre), et des écus d'argent de 3 et 6 livres). Les gens du peuple qui n'avaient rien connu d'autre jonglaient sans peine avec ces trucs non décimaux.

[Jacques]

Les romans du XIXesont remplis de références monétaires qui mêlent joyeusement l'argent d'ancien régime (majuscules...?) et le plus récent franc germinal.

Oui, deux majuscules : l'Ancien Régime est un fait historique unique et c'est un nom propre. Comme l'adjectif est en premier, on applique la règle des personne morales : majuscule au premier nom commun ou propre, minuscules à tous les autres mots, sauf à celui qui est éventuellement en tête, avant donc le premier nom.
Pour revenir aux monnaies, cela peut être amusant pour un adulte, mais quand j'avais sept ans il n'était pas facile de m'y retrouver, d'autant plus que je n'avais pas connu l'époque des sous.

[Claude]

Gilbert Bécaud parle de sous dans sa chanson La vente aux enchères avec monsieur Pointu.

[André (G., R.)]

Dans les années cinquante, comme vous, Jacques, j'ai connu les pièces dites de vingt sous (le franc devenu le centime des années soixante aux années deux mille) et de cent sous (cinq francs, devenus cinq centimes). Pour deux francs, on disait facilement "quarante sous", je ne me souviens pas, par contre, avoir entendu "soixante sous" (trois francs) ni "quatre-vingts sous" (quatre francs). Et vous-même ?

[Islwyn]

Cosette est en grand danger d'être battue par la Thénardier, pour avoir perdu sa pièce-quinze-sous (pièce de 15 sols ou 3/4 de livre d'ancien régime, encore en usage sous l'Empire) reçue pour 75 centimes (à noter qu'il n'existait pas de pièce d'une livre, mais de 30 sols (1,5 livre), et des écus d'argent de 3 et 6 livres). Les gens du peuple qui n'avaient rien connu d'autre jonglaient sans peine avec ces trucs non décimaux.

Cette ancienne monnaie de France est facilement comprise par un Anglais né dans les années 40, à l'époque des « £.s.d. », du fait que : une livre (£) = 20 shillings, un shilling = 12 pence (marqués d). Système incompréhensible pour mes enfants, et pour cause.

[Jacques]

Dans les années cinquante, comme vous, Jacques, j'ai connu les pièces dites de vingt sous (le franc devenu le centime des années soixante aux années deux mille) et de cent sous (cinq francs, devenus cinq centimes). Pour deux francs, on disait facilement "quarante sous", je ne me souviens pas, par contre, avoir entendu "soixante sous" (trois francs) ni "quatre-vingts sous" (quatre francs). Et vous-même ?

Il n'y avait pas de soixante sous :
– 1 sou (5 ct)
– 2 sous (10 ct)
– 5 sous (25 ct)
– 10 sous (50 ct)
– 20 sous (1 f)
– 40 sous (2 f)
– 100 sous (5 f)
En fait ces appellations ne correspondaient pas à des prix, mais aux valeurs des pièces en circulation. Au-delà de 5 f c'étaient des billets. Je parle de la situation qui existait juste après la guerre, donc en 1945 et la suite. Avant et pendant la guerre, je ne me rappelle plus car je n'avais pas l'occasion de voir ni de manipuler de l'argent.

[Claude]

[...] je ne me souviens pas, par contre, avoir entendu "soixante sous" (trois francs) ni "quatre-vingts sous" (quatre francs). Et vous-même ?

Parce qu'il n'existait pas de pièces de trois et quatre francs, sauf chez les faux-monnayeurs mal informés.

[André (G., R.)]

[ sauf chez les faux-monnayeurs mal informés.

... et peu soucieux de rentabilité !

[Claude]

Tel est pris qui croyait prendre :
Un client faux-monnayeur entre chez le boucher ; il fait ses achats qui lui reviennent à 40 euros. Il tend à la caisse un billet de 70 euros ; avant de rendre la monnaie le boucher lui demande :
- Voulez-vous un billet de 3000 ou deux billets de 1500 ?