La liaison sous tous ses aspects

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Perkele
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Message par Perkele »

Je viens d'entendre "vous avez-t-été menacé...
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Peut-être cette faute est-elle due au fait que le participe « été » serait plus souvent précédé par un mot terminé par un T, la troisième personne du pluriel « ont été » étant éventuellement plus fréquente que les autres ?
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Bernard_M
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Message par Bernard_M »

Perkele a écrit :Je viens d'entendre "vous avez-t-été menacés..."
Sans doute le fait d'un cuirassier ou d'un tanneur comme l'aurait écrit Eugène-François Vidocq...

Entendu de mon côté sur une radio très récemment :
"Il était-t-haï...", haï, thaï, taillis... :roll:
Aïe, aïe, aïe !

Je crois que ce genre de liaison mal-t-à propos et d'expression quelque peu maniérée, a fait l'objet d'échanges sur le forum, voilà déjà un certain temps.
Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Bernard_M a écrit :Entendu de mon côté sur une radio très récemment :
"Il était-t-haï...", haï, thaï, taillis... :roll:
Aïe, aïe, aïe !
Je constate souvent que le verbe "haïr" est doublement malmené : hésitations sur la prononciation "a-ï" ou "ai" à certaines personnes et h aspiré souvent laissé muet.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Leclerc92 a écrit : h aspiré souvent laissé muet.
Le h dit aspiré a fait l'objet de quelques commentaires sur FNBL. Le prononcez-vous réellement comme le font les Allemands dans Haus (maison) ou les Anglais dans height (hauteur) ? Il s'agit alors d'une expiration, devenue rare, en effet, chez les francophones : à tort, sans doute, je ne différencie personnellement pas oralement hase (où le h dit aspiré ne correspond chez moi à aucun phonème) et ase. La différence entre ces deux mots est nette par contre en ce qui concerne leur article défini (la hase, l'ase) et la liaison avec le mot précédent : [dɛaz] pour « des hases », [dɛzaz] pour « des ases » ; [ynəaz] pour « une hase », [ynaz] pour « une ase » .
Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Ne nous méprenons pas. La dénomination traditionnelle de "h" aspiré ne veut pas dire... que nous aspirons le "h". C'est simplement que ce "h" entraîne nécessairement la disjonction, l'absence de liaison, rien de plus. Une fois cela rappelé, je préfère conserver l'appellation traditionnelle, même si mon "h" aspiré n'a rien de sonore en lui-même, ni aspiré, ni expiré !
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Claude
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Message par Claude »

Tout à fait ! Le H dit "aspiré" n'a que la fonction d'interdire la liaison. Je me rappelle Jacques qui n'appréciait pas du tout la qualification aspiré.
Avatar : petit Gaulois agité (dixit Perkele)
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Claude a écrit :Jacques qui n'appréciait pas du tout la qualification aspiré.
Une des raisons pour lesquelles j'ai cru bon d'apporter des précisions.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Cela dit, ce h est prononcé dans certaines régions de France. Je me souviens de vieux Béarnais des Pyrénées, dans les années soixante, parlant d'un amas de rocher connu sous le nom de « chaos de HHéas ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

Le "h" est également parfois sonore même dans ma propre parlure, pour certains mots, dans certaines circonstances comme de l'emphase.
J'expire probablement un peu le "h" dans "je te hais" ou "je vous hais".
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Bernard_M a écrit :
Perkele a écrit :Je viens d'entendre "vous avez-t-été menacés..."
Sans doute le fait d'un cuirassier ou d'un tanneur comme l'aurait écrit Eugène-François Vidocq...
Comme il saupoudrait souvent ses harangues d'une infinité de liaisons dangereuses, ses auditeurs à cette époque, l'avait surnommé le cuirassier ou le tanneur.
Le rapport entre ces surnoms et les liaisons fautives m'échappe. Et «, l'avait » me gêne !
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Leclerc92 a écrit :Le "h" est également parfois sonore même dans ma propre parlure, pour certains mots, dans certaines circonstances comme de l'emphase.
J'expire probablement un peu le "h" dans "je te hais" ou "je vous hais".
Dans l'exemple pyrénéen que je cite, le H était fortement expiré, comme dans les langues germaniques et l'anglais.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
Leclerc92
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Message par Leclerc92 »

André (G., R.) a écrit :Le rapport entre ces surnoms et les liaisons fautives m'échappe.
Ces fautes sont des cuirs.
TLF :
Défaut de prononciation qui consiste à lier les mots sans raison (plus particulièrement en faisant entendre un « s » pour un « t » à la fin d'un mot, et vice-versa). Faire des cuirs; s'exprimer sans cuirs; parler avec des cuirs. Synon. rare velours :
Le Mal Soult qui faisait souvent des cuirs battait l'opposition à la tribune parce qu'il savait son affaire mieux que tous les démosthènes. Mérimée, Lettres à Madame de Beaulaincourt,1870, p. 144.
Rem. La docum. atteste un emploi, p. plaisant., de cuirassier subst. masc. pour désigner celui qui fait des cuirs (cf. Esn. 1966). Comme il saupoudrait souvent ses harangues d'une infinité de liaisons dangereuses, ses auditeurs (...) l'avaient surnommé le Cuirassier ou le Tanneur (Vidocq, Vrais myst. Paris, t. 2, 1844, p. 204).
Vous avez bien raison d'être gêné par « l'avait », fautif.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Merci, Leclerc92. J'avais très vaguement à l'esprit une autre de vos interventions, assez récente, où vous parliez de ces cuirs-là. Mais je ne pensais pas que « cuirassier » pût s'y rapporter.
Leclerc92
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Le Horange !

Message par Leclerc92 »

Titre d'un article en ligne :
Le orange est la nouvelle...couleur de saison!
https://www.msn.com/fr-fr/lifestyle/sty ... spartanntp
La disjonction se répand de plus en plus. ll est vrai qu'elle permet de mieux distinguer la couleur (le orange) de l'objet (l'orange).
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