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Ammarsissage

Publié : jeu. 08 nov. 2012, 20:42
par GB-91
AMMARSISSAGE.
Une dame au verbe tempéré qui tient la rubrique scientifique dans Le Monde a osé prendre le risque de commettre ce néologisme. On avait alunissage qui n’était pas gracieux, voilà qu’une Curiosity se pose sur Mars, elle ammarssit. Demain nous aurons un ajupiterissage, puis un assaturnissage… Dois-je en conclure qu’un hydravion qui se pose sur un fleuve procède à un un affleuvissage ?
Atterrissage ne signifie pas que l’avion revient se poser sur la Terre mais sur la terre, sur le sol. Le mot terre, le sol, est pris dans son sens de matériau susceptible de supporter la pression des roues de l’appareil (ou de ses skis par temps enneigé). C’est si vrai que le pilote de planeur qui ne trouve plus suffisamment de courants ascendants pour le porter jusqu’au terrain et se pose au petit bonheur dans un pré ou un champ « va aux vaches ». C’est l’expression consacrée.
Que pensez-vous de cet ammarsissage ?

Publié : ven. 09 nov. 2012, 1:27
par Anne
Je suis d'accord avec vous.
L'atterrissage est l'action de toucher terre, aussi bien pour un engin volant que pour un navire, c'est donc bien de la terre dans le sens de sol et non de la planète Terre qu'il s'agit.
Donc lorsqu'on touche le sol de Mars, on atterrit sur Mars. Nul besoin d'un mot spécifique pour chaque planète et chaque satellite.

En allemand et en anglais, il n'y a qu'un mot pour atterrissage et alunissage, c'est respectivement landung et landing. Comme le mot n'est pas formé sur Erde/Earth (la Terre, en allemand et en anglais), le problème ne se pose pas dans ces langues.

Publié : ven. 09 nov. 2012, 7:33
par Perkele
Au cours d'un voyage, nous avons eu un accompagnateur luxembourgeois (non seulement bilingue mais polyglotte car fils de diplomate) qui nous disait régulièrement : l'avion tombe à *** heure".

J'ai pensé qu'il s'agissait d'un régionalisme ou d'un effet du bilinguisme (ma petite fille m'a parlé récemment de son "drapeau de bus" pour son ticket - les deux mots se traduisent par le même mot finnois "lippu") mais des oreilles francophones de France comprenaient que l'accident avait été prévu dans le programme du voyage.

Tout cela pour dire que moi aussi, je préfère atterrir. :wink:

Publié : ven. 09 nov. 2012, 7:47
par Jacques
Alunir et alunissage sont depuis longtemps condamnés comme étant des barbarismes. Votre démonstration l'indique clairement, il y a confusion à courte vue entre la planète Terre et le sol de celle-ci. On doit dire « atterrir sur la Lune, sur Mars, etc. ».
J'aimerais bien savoir comment ces illettrés se débrouilleraient pour dire qu'un engin s'est posé sur Mercure ou Saturne.
Le Petit Larousse explique à alunir : terme condamné par l'Académie des sciences et l'Académie française qui recommandent atterrir sur la Lune.
Le Robert, lui, ne bronche pas et entérine la faute.

Publié : ven. 09 nov. 2012, 10:01
par JR
Faute de mot signifiant "se poser sur le sol", le mieux est certainement de s'en tenir à atterrir quand le sol est solide, et amerrir quand il est liquide; reste à règler les cas où le sol est pâteux, comme la boue, mais en général on préfère éviter . . .
Rien que dans notre système solaire, il y a des millions de corps solides sur lesquels on peut envisager de se poser : utiliser un mot différent pour chacun d'entre eux est impensable, même si Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune sont exclus de la liste.
Par contre, il se pourrait qu'un jour nous ayons besoin d'un nouveau mot pour "se poser sur l'atmosphère" (donc une couche de gaz) . . .
Et puisqu'on en arrive à la science-fiction, je peux même imaginer un engin qui se poserait sur la lumière ! 8)

Publié : ven. 09 nov. 2012, 11:08
par Perkele
JR a écrit :...reste à règler les cas où le sol est pâteux, comme la boue, mais en général on préfère éviter . . .
"Abouillasser me semble convenir. :wink:

Publié : sam. 10 nov. 2012, 8:33
par Claude
Le jour où on sera obligé de préciser atterrir sur Terre, les petits pas pour l'homme et les grands pas pour l'humanité auront fortement augmenté.