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Perkele
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Antécédent

Message par Perkele »

On parle d'antécédent dans le cas d'un pronom relatif, mais possède-t-on un terme qui désigne le mot ou groupe de mots que remplace un L', un lui, un les ou un EN (et qui ne les précède pas toujours ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Perkele
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Message par Perkele »

Bien, pas de réponses de la journée... j'en conclus que nous n'avons pas l'article en magasin.

Dommage... il faudrait l'inventer.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

J'ai eu peu de temps pour chercher mais ne désespérez pas, demain il fera jour.
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Jacques-André-Albert
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Message par Jacques-André-Albert »

Ici, on le désigne sous le nom d'antécédent :
Les vacances sont terminées. Je voudrais pouvoir les recommencer.
Le syntagme « Les vacances », constitué d'un nom noyau (« vacances ») actualisé par un déterminant (l'article défini « les »), est l'antécédent du pronom personnel « les ».
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Il faut aussi regarder à « Anaphore et cataphore », dans le lien que donne JAA. L'anaphore est un « représentant textuel qui succède à son représenté », ce dernier étant appelé antécédent. La cataphore est un représentant textuel qui précède et annonce son représenté », ce dernier étant appelé « conséquent ».
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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shokin
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Message par shokin »

Il me semble que l'anaphore a souvent (voire toujours ?) pour but de ne pas répéter un mot (éviter les redondances).

Dans Je l'ai vue., l a un rôle anaphorique. En général, le locuteur sait que l'interlocuteur sait de quoi il parle.

Dans J'ai vu celle de Pierre., celle a un rôle cataphorique. En général, le locuteur sait que l'interlocuteur sait qu'il s'agit d'une robe, mais il sait aussi que l'interlocuteur ne sait pas de quelle robe il s'agit. Un nouvel interlocuteur qui se joindrait, à ce moment de la discussion, ne saurait pas qu'il s'agit d'une robe, mais pourrait comprendre qu'il s'agit de "celle de Pierre".

Il peut même y avoir des cataphoriques devant les propositions subordonnées conjonctives.

Je trouve (ça) beau d'avoir des oiseaux. Le ça a un rôle cataphorique.

En allemand, le es est parfois carrément obligatoire.

Ich finde es schön, Vögel zu haben.
Nous sommes libres. Wir sind frei. We are free. Somos libres. Siamo liberi.
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Perkele
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Message par Perkele »

Klausinski a écrit :Il faut aussi regarder à « Anaphore et cataphore », dans le lien que donne JAA. L'anaphore est un « représentant textuel qui succède à son représenté », ce dernier étant appelé antécédent. La cataphore est un représentant textuel qui précède et annonce son représenté », ce dernier étant appelé « conséquent ».
C'est merveilleux ! Image
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Jacques
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Message par Jacques »

shokin a écrit :Il me semble que l'anaphore a souvent (voire toujours ?) pour but de ne pas répéter un mot (éviter les redondances).
Permetttez-moi de mettre mon grain de sel.

L'anaphore est un procédé de renforcement par répétition d'un mot au début de plusieurs membres de phrases. L'exemple le plus célèbre est tiré du début des imprécations de Camille, dans Horace :
Rome, l'unique objet de mon ressentiment !
Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant.
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore.
Rome enfin, que je hais parce qu'elle t'honore.

...................................................

Il y a cataphore quand un élément substitué précède le mot qu'il remplace au lieu de le suivre :
Elle te pardonnera cette fois encore, ta mère
Il n'est pas très frais, ce fromage
Elle est amusante, cette comédie.

Je tire ces définitions du Dictionnaire de rhétorique de Michel Pougeoise.
Dernière modification par Jacques le lun. 21 janv. 2013, 22:18, modifié 1 fois.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Claude
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Message par Claude »

J'ai également entendu :
- moi président, je blablabla...
- moi président, je bliblibli...
- moi président, je blobloblo...
- etc.
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Perkele
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Message par Perkele »

Claude a écrit :J'ai également entendu :
- moi président, je blablabla...
- moi président, je bliblibli...
- moi président, je blobloblo...
- etc.
C'était une réclame de camembert ?
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
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Claude
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Message par Claude »

J'aurais dû m'en douter. :lol:
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Klausinski
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Message par Klausinski »

Jacques a écrit :L'anaphore est un procédé de renforcement par répétition d'un mot au début de plusieurs membres de phrases. L'exemple le plus célèbre est tiré du début des imprécations de Camille, dans Horace :
Rome, l'unique objet de mon ressentiment.
Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore.
Rome enfin, que je hais parce qu'elle t'honore.
Je crois que nous en avons déjà parlé, mais il y a de quoi stylistiquement s'amuser avec ces quatre vers.
On a :
— une anaphore (« Rome »),
— des allitérations en m (« ressentiment », « immoler mon amant ») et en r (partout ; ce que c'est que la colère !),
— une personnification (« elle t'honore », qu'on peut aussi interpréter comme une métonymie, Rome étant mis pour le peuple de Rome),
— une hyperbole (« l'unique objet de mon ressentiment »),
— des métonymies (« ton bras », « ton cœur »),
— une antithèse (« que je hais parce qu'elle t'honore »,
et j'en oublie certainement.
« J’écris autrement que je ne parle, je parle autrement que je ne pense, je pense autrement que je ne devrais penser, et ainsi jusqu’au plus profond de l’obscurité. »
(Kafka, cité par Mauriac)
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Jacques
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Message par Jacques »

Corneille était donc un génie de la rhétorique. Je ne me rappelle pas que nous ayons fait cette analyse.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Jacques
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Message par Jacques »

Je reviens sur le sujet, car je viens de découvrir qu'il existe une anaphore grammaticale, dont le but est décrit par shokin, et quasiment inverse de celui qu'on lui attribue en rhétorique, puisqu'il évite une répétition, alors qu'en rhétorique au contraire l'élément anaphorique et une insistance par répétition. Je cite :
En grammaire, une anaphore (du grec ἀναφορά, reprise, rapport) est un mot ou un syntagme qui, dans un énoncé, assure une reprise sémantique d'un précédent segment appelé antécédent.
L'anaphore peut éviter une répétition lexicale :
Jean n'avait pas de stylo ; je lui ai prêté le mien.
Le pronom possessif « le mien » est une anaphore dont l'antécédent est le nom « stylo ». Sans l'anaphore, la phrase serait moins élégante : « Jean n'avait pas de stylo ; je lui ai prêté mon stylo. »

Mea culpa pour mon commentaire qui pouvait ressembler à une contradiction, bien que ce n'ait pas été dans mes intentions.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
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Herdé76
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Message par Herdé76 »

Un seul mot : "merci"
J'ai encore appris des tas de choses grâce à vous !
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