Voyelles parasites
- Jacques-André-Albert
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Voyelles parasites
Je suis excédé par un tic qui se répand chez les présentateurs de la télévision, qui consiste à placer des é, des a, des hein, des heu, juste avant les consonnes initiales de certains mots. Chez certains que je ne nommerai pas, on croit entendre la préposition à ajoutée de façon incongrue, et précédée d'une brève pause :
« Ils veulent... à trouver des solutions »
« Le président... à propose de les recevoir ».
Je ne sais pas si certains d'entre vous l'ont remarqué. Pour moi, c'est un grossier défaut d'élocution, impardonnable chez des gens dont la profession consiste à parler.
« Ils veulent... à trouver des solutions »
« Le président... à propose de les recevoir ».
Je ne sais pas si certains d'entre vous l'ont remarqué. Pour moi, c'est un grossier défaut d'élocution, impardonnable chez des gens dont la profession consiste à parler.
Quand bien nous pourrions estre sçavans du sçavoir d'autruy, au moins sages ne pouvons nous estre que de nostre propre sagesse.
(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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Oh que oui je l'ai remarqué, notamment chez les présentateurs et trices d'Antenne 2. Je ne le supporte pas, et ce depuis fort longtemps. Ajoutons-y les eh bien : Nous allons voir eh bien ce qu'il est devenu – La cérémonie se déroulera eh bien à Nice – Elle a obtenu eh bien le troisième prix... Et puis il y a ceux qui répètent les mots d'une syllabe (L.D. aux infos du soir et P. de C. par exemple, et aussi celui qui présente Des Racines et des ailes) : Ce, ce troisième congrès aura lieu à, à Lille – Elle a obtenu une médaile de, de bronze – Cette cité médiévale qui a gardé son, son cachet...
Et il y a ce que les linguistes nomment le chva, cet E ajouté à la fin des mots devant une consonne : un ourse blanc, un parque de loisirs, un filme comique – l'Arque de triomphe...
Et pendant que nous y sommes, ajoutons ceux qui font claquer leurs lèvres avant de reprendre la parole (D. P. aux infos encore).
Quant tous ces tics s'additionnent, la séance des informations est un supplice.
Que d'impolitesses et d'irrespect envers les téléspectateurs ! Où sont-ils les Pierre Tchernia, les Georges de Caune, les Léon Zitrone de jadis ? Ils avaient de la classe, eux ! Ce n'étaient pas des baveux ni des massacreurs de français.
Et il y a ce que les linguistes nomment le chva, cet E ajouté à la fin des mots devant une consonne : un ourse blanc, un parque de loisirs, un filme comique – l'Arque de triomphe...
Et pendant que nous y sommes, ajoutons ceux qui font claquer leurs lèvres avant de reprendre la parole (D. P. aux infos encore).
Quant tous ces tics s'additionnent, la séance des informations est un supplice.
Que d'impolitesses et d'irrespect envers les téléspectateurs ! Où sont-ils les Pierre Tchernia, les Georges de Caune, les Léon Zitrone de jadis ? Ils avaient de la classe, eux ! Ce n'étaient pas des baveux ni des massacreurs de français.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
- Hippocampe
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- Jacques
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Je l'ignore, c'est le terme utilisé par les linguistes et je ne sais pas d'où il sort.Hippocampe a écrit :"Et il y a ce que les linguistes nomment le chva, cet E ajouté à la fin des mots devant une consonne : un ourse blanc, un parque de loisirs, un filme comique – l'Arque de triomphe... "
Bien d'accord.
Pourquoi le "chva"?
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- Jacques-André-Albert
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Orth. Orth. chva et schwa : cf. Mar. Lex. 1933 et 1951, J. Dubois, Dict. de ling., Paris, Larousse, 1972. Orth. schwa v. supra. Étymol. et Hist. 1. 1838 schéva terme de gramm. hébr. (Ac. Compl. 1842); 1929 chva (Lar. 20e); 2. 1929 chva terme de gramm. i.-e. (ibid.). Empr. à l'hébr. rabbinique š əva, altération (d'apr. NED, s.v. sheva) du subst. hébr. biblique šāv' « rien, vide; vain », nom donné vers le ixes. par les massorètes tibériens à la voyelle [ə] ou à l'absence de voyelle (P. Kahle ds H. Bauer, P. Leander, Historische Gramm. der hebräischen Sprache des Alten Testaments, Hildesheim, 1962 [Halle, 1922], p. 109). Au sens 2, angl. sheva en 1888 ds NED.
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(Montaigne - Essais, I, 24)
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- Jacques
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- Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
- Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum
Nous avons oublié quelque chose : entre guillemets dont d'aucuns usent généreusement. C'est encore le truc de ce D.P. qui fait claquer ses lèvres : les policiers ont rattrapé le voleur entre guillemets ou les policiers on arrêté entre guillemets le voleur. Le délinquant entre guiollemets en est à sa quatrième interpellation. L'automobiliste avait grillé entre guillemets un feu rouge. Le président de la République a reconnu qu'il y a un problème entre guillemets...Perkele a écrit :Un présentateur dont j'aime pourtant bien l'esprit ne termine pas ses phrases et dit "voilà".
Ça m'agaaaace !
Il y a aussi : un homme a été pris sur le fait en train de poignarder sa voisine. le présumé meurtrier (?) a reconnu son crime entre guillemets. Présumé ?
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- Inscription : mar. 11 sept. 2012, 9:16