l'élision à l'oral

Avatar de l’utilisateur
AliceAlasmartise.
Messages : 141
Inscription : mar. 25 déc. 2012, 21:23
Localisation : Liban
Contact :

Message par AliceAlasmartise. »

Pourtant, les enfants commencent bien par apprendre le français courant. Qu'ils apprennent le courant ou le littéraire, ils seront forcément déroutés à un moment ou à un autre.Le littéraire, par sa complexité, risque de décourager les élèves peu motivés, tandis que les élèves n'ayant appris que le courant n'auront peut-être jamais le courage de commencer à apprendre la langue écrite.
N'est-ce pas Rousseau, qui dans son Essai sur l'origine des langues, parlait de deux apprentissages de l'anglais ; celui de l’écrit et celui de l'oral ?
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9736
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Je suppose qu'autrefois on ne nous enseignait pas les langues pour les parler, mais pour poursuivre des études littéraires.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Les enfants apprennent le français courant avec leurs parents et leur entourage. Ensuite ils vont à l'école et on leur enseigne une langue plus académique.
Pour ce qui me concerne, j'ai veillé dès le départ à enseigner aux miens un usage qui corrigeait les faiblesses de la langue usuelle. Ainsi, ils n'ont pas eu de difficultés, comme moi j'en ai eu, pour corriger de mauvaises habitudes.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
André (G., R.)
Messages : 7437
Inscription : dim. 17 févr. 2013, 14:22

Message par André (G., R.) »

Jacques-André-Albert a écrit :C'est vrai, mais, d'une part, il faut bien avoir un stock de vocabulaire avant de se lancer dans une conversation, et donc prendre parti sur le choix des mots, d'autre part l'ajustement se fait dans la conversation, en face des réactions de l'interlocuteur.
Le travail préliminaire dans la langue cible ne consiste pas immédiatement en une participation authentique à une conversation. Il peut consister à amener les élèves à réagir à une situation langagière authentique par des gestes, des dessins, des mots basiques (Pour l’allemand « Ja », « Nein », répétition d’un prénom…), de simples répétitions de phrases courtes etc.
GB-91
Messages : 254
Inscription : mer. 07 nov. 2012, 19:59
Localisation : Sur la ligne D du RER

Message par GB-91 »

Jacques a écrit :Quand nous avons étudié les langues étrangères, nous sommes passés par le stade académique en premier : on nous enseignait la langue telle qu'elle doit ou devrait être utilisée, et non le style populaire ou relâché.
En cours d'anglais, par exemple, on ne m'a pas appris le style que j'ai découvert plus tard dans un jeu américain sur ordinateur : whatcha gonna do ?, mais le pur what are you going to do ?
Je ne crois pas qu'on doive d'abord enseigner à des étrangers à dire : Bon ben quoi qu'tu fous ? pour leur expliquer ensuite qu'en français correct c'est : eh bien, que fais-tu ? ou alors, qu'est-ce que tu fais ?
Vous avez raison, Jacques, j’étais dans l’erreur, d’autant que je n’ai jamais appris de langue étrangère. Je me suis laissé entraîner par mon tempérament qui me pousse à ne jamais m’éloigner de la pratique, de l’utile. C’est pour cette raison que j’ai pris la précaution de préciser que j’étais pragmatique. Mais je n’ai pas parlé de style populaire ou relâché, seulement du langage simple, avec ses expressions courantes que parfois l’Académie veut ignorer. D’ailleurs, en me relisant, je m’aperçois que j’ai accordé trop d’importance au langage oral alors que c’est le langage écrit qui devrait primer (les paroles s’envolent, les écrits restent).
Dont acte.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Mais cela nous a donné l'occasion d'un intéressant débat avec nos échanges d'idées, même s'il y a une petite erreur d'appréciation. De la discussion jaillit la lumière !
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

La discussion sur l'emploi de l'expression plaît-il ? et les solécismes s'écartait du présent sujet. Je l'ai donc déplacée vers Vocabulaire, sens des mots sous le titre « Plaît-il ? »
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
petit arbre
Messages : 57
Inscription : ven. 11 janv. 2013, 1:44

Message par petit arbre »

Bonsoir,

J'ai lu vos messages avec beaucoup d'intêret et je vous remercie pour toute cette attention accordée à mon sujet.

Alors, je sais que j'ai encore beaucoup de choses à apprendre, c'est pourquoi je suis là et je vous pose de nombreuses questions.
C'est vrai que ce type d'expression me donne des problèmes de compréhension surtout à l'oral, mais je ne suis pas intriguée parce qu'on a ce type d'élisions, mais, moi, j'ai posé la question parce que les choses n'étaient pas claires dans ma tête.
Maintenant, tout est clair grâce à vous. Merci. Il reste à habituer mes oreilles et à observer les autres élisions ou les autres cliches à l'oral.


Pour ma part, je considère qu'il est important de maitriser tous les 3 niveaux de la langue française. Toujours quand j'enseigne, j'explique à mes élèves pourquoi il est important de savoir dans quel contexte on peut utiliser certains mots, certains expressions. Par exemple, on peut dire à un ami "je me sauve", mais à un monsieur directeur, on dira "je pars". Dans la vie de tous les jours, on entre en contact avec toutes les catégorie de gens et on ne parle que avec les intellectuels ou avec l'ami de notre enfance...et vice versa.
A mes cours, j'essaie d'enseigner un français courant, pratique à mes élèves, en les donnant toujours des exemples et en les expliquand pourquoi on dit, on écrit de cette façon. Ils sont des enfants(11-15 ans) curieux (comme moi), posent des questions et moi je dois avoir des réponses préparées pour eux.
J'ajouterais aussi que je donne une grande importance à l'écrit car celui-ci fait la différence.Par exemple, pour la langue maternelle, tout le monde sait parler, mais pas la même chose pour l'écrit.

Petit Arbre
Merci de m’indiquer et corriger mes fautes.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

petit arbre a écrit :
A mes cours, j'essaie d'enseigner un français courant, pratique à mes élèves, en les donnant toujours des exemples et en les expliquand pourquoi on dit, on écrit de cette façon. Petit Arbre
Il y a beaucoup de sagesse dans cette façon d'enseigner.
Permettez-moi de corriger : en les donnant toujours des exemples
Vous déclinez le pronom ils à l'accusatif, alors qu'il s'agit du cas datif : en leur donnant (en donnant à eux).
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
petit arbre
Messages : 57
Inscription : ven. 11 janv. 2013, 1:44

Message par petit arbre »

Je vous remercie pour la correction, monsieur Jacques.
Oui, avez raison, j'aurais dû écrire "en leur donnant toujours des exemples", "en leur expliquant", car on pose la question "à qui ?" et alors, ce pronom a la fonction de complement objet indirect.

Petit Arbre
Merci de m’indiquer et corriger mes fautes.
Avatar de l’utilisateur
Jacques
Messages : 14475
Inscription : sam. 11 juin 2005, 8:07
Localisation : Décédé le 29 mai 2015, il était l'âme du forum

Message par Jacques »

Il n'y a pas de monsieur sur ce forum. Soyez gentille de m'appeler Jacques, comme tout le monde.
Pour les pronoms, puisqu'ils se déclinent, je préfère parler de nominatif, datif ou accusatif, je trouve cela plus pratique que sujet, COI ou COD. Mais c'est un choix personnel.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Avatar de l’utilisateur
petit arbre
Messages : 57
Inscription : ven. 11 janv. 2013, 1:44

Message par petit arbre »

D'accord, Jacques.

Petit Arbre
Merci de m’indiquer et corriger mes fautes.
Avatar de l’utilisateur
Claude
Messages : 9173
Inscription : sam. 24 sept. 2005, 8:38
Localisation : Doubs (près de l'abreuvoir)

Message par Claude »

petit arbre a écrit :[...] en leur expliquand", [...]
Je me permets une petite correction :
Participe présent : Participe dont la désinence en français est toujours -ant, qui exprime une action simultanée à l'action exprimée.
On écrira donc : en leur expliquant.
Cissa
Messages : 7
Inscription : dim. 17 mars 2013, 12:55

Message par Cissa »

J'arrive peut-être après la bataille, mais il me semble qu'en terme de pédagogie, les choix du professeur doivent toujours être en lien avec les objectifs et besoins supposés de ses apprenants. Un lycéen n'aura pas les mêmes attentes et les mêmes impératifs qu'un diplomate qui parfait son français.

Quant aux expressions "fautives" ou "relâchées", il faut garder à l'esprit qu'une langue évolue, parfois plus vite qu'on ne l'aimerait. Si l'erreur devient la norme, alors ce n'est plus une erreur, quoi qu'en disent les livres. Du moins, c'est ce que mes enseignants-chercheurs linguistes m'ont appris - et je suis bien évidemment d'accord avec eux.
Avatar de l’utilisateur
Perkele
Messages : 9736
Inscription : sam. 11 juin 2005, 18:26
Localisation : Deuxième à droite après le feu

Message par Perkele »

Cissa a écrit :[...]mais il me semble qu'en terme de pédagogie, les choix du professeur [...]
"Terme" signifiant "mot", que veut dire "en terme de..." ?
Dernière modification par Perkele le lun. 18 mars 2013, 8:08, modifié 1 fois.
Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.
Répondre