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Jacques
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Message par Jacques »

Oui, l'expression a fait recette. J'ai idée qu'on devrait plutôt parler de risque nul.
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Claude
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Message par Claude »

Quant à recueillir je vais plus loin ; il me semble que ce n'est pas un rapport qui recueille des voix.
Dernière modification par Claude le jeu. 20 juin 2013, 9:30, modifié 1 fois.
Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Claude a écrit :Zéro est ressorti des archives numériques depuis la fameuse expression : le risque zéro n'existe pas.
Je crois que Juppé y est pour quelque chose avec son "PTZ", le prêt à taux zéro.
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Jacques
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Message par Jacques »

Bien qu'il exprime une valeur nulle, zéro est un chiffre ou, mathématiquement, un nombre. Un taux s'exprime par un nombre de X pour cent. Taux de zéro pour cent est donc, je crois, recevable, dans la mesure où il doit s'écrire en notation mathématique (0%).
Mais quand il s'agit de denrées, de matière, on ne peut pas dire zéro sucres ajoutés. Outre la faute d'accord, le chiffrage passe mal ; il faut dire pas de sucres ajoutés ou aucun sucre ajouté.
Ce n'est donc pas l'auteur du taux à 0% qu'il faut pointer, mais ceux qui l'ont stupidement copié.
Les gens qui disent prêt à taux zéro utilisent un raccourci de langage bâtard : on ne dirait pas un prêt à taux quatre pour au taux de 4%.
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Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Juppé ne disait pas "prêt à taux 0%" mais "prêt à taux 0".
De toute façon, si le taux avait valu 3%, aurait-on dit "prêt à taux 3" ou "prêt à taux 3%" ?
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Jacques
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Message par Jacques »

Hippocampe a écrit :De toute façon, si le taux avait valu 3%, aurait-on dit "prêt à taux 3" ou "prêt à taux 3%" ?
J'ai répondu à cette question dans mon précédent message. En outre, à taux 3% est une double faute de syntaxe, on doit dire prêt au taux de trois pour cent.
Si haut qu'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul (MONTAIGNE).
Hippocampe
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Message par Hippocampe »

Claude a écrit :Ici nous n'excusons plus, nous donnons des gages. Je vous invite à rédiger trois pages de dissertation dont le sujet est : Quels sont les sentiments éprouvés par un serpent (vous avez le choix de la race) face à une pile d'assiettes ?
Claude nous donnera ici le corrigé.

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Manni-Gédéon : "ça me rappelle mes cours d'allemand : nous avons appris à analyser la psychologie des personnages dans la littérature alors que nous n'étions pas capables d'exprimer les choses simples du quotidien dans cette langue. "

Quand j'étais dans le secondaire mes profs d'anglais me faisaient l'effet de littéraires ratés et frustrés. Ils voulaient que nos cours soient des lieux d'échanges culturels voire philosophiques de haut niveau et ne cherchaient que peu à nous faire progresser dans la langue objet de leurs cours. Mais mes camarades et moi-même n'étions pas adaptés du tout à ces vastes desseins, d'autant qu'il aurait fallu exprimer de belles idées dans une langue qui nous coinçait.
Puis, en classes préparatoires scientifiques j'ai eu un prof d'anglais formidable : parler de grandes idées, avec nous en tout cas, ne l'intéressait pas, ce qui l'intéressait, c'était nous apprendre à parler anglais et c'est ce qu'il faisait. En école d'ingénieurs je suis retombé sur le type de profs que j'avais eu avant le bac.
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Claude
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Message par Claude »

Hippocampe a écrit :
Claude a écrit :Ici nous n'excusons plus, nous donnons des gages. Je vous invite à rédiger trois pages de dissertation dont le sujet est : Quels sont les sentiments éprouvés par un serpent (vous avez le choix de la race) face à une pile d'assiettes ?
Claude nous donnera ici le corrigé.[...]
Je noterai sur 24 puisque c'est à la mode.
André (G., R.)
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Message par André (G., R.) »

Il y a bien longtemps que les correcteurs des examens de l’Éducation nationale subissent des pressions pour noter généreusement les épreuves. Et l’on sait que cela entraîne une dévaluation du baccalauréat en particulier. La vieille lubie d’un ministre visant quatre-vingts pour cent de bacheliers en France y est pour quelque chose. Mais dans beaucoup de matières — pour la philosophie cela frise parfois la caricature — les appréciations peuvent varier d’un professeur à un autre à un point tel que le souci de remédier à ce problème joue aussi un rôle dans l’affaire.
Dans notre pays le contenu des manuels de langues a beaucoup changé, les méthodes d’enseignement un peu moins. Les ambitions restent trop élevées dans les lycées (à partir de la classe de seconde, dixième année d’études), où la littérature, la sociologie, l’histoire, voire la philosophie, l’emportent sur les connaissances pratiques de base à l’esprit des enseignants... et de leurs inspecteurs !
cyrano
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Message par cyrano »

J'ai entendu hier sur France Inter quelqu'un qui expliquait que cette histoire de note sur 24 était un malentendu puisque de toute façon, que l'on note sur 24, sur 40 ou 50, la note était toujours ramenée sur 20 par une règle de trois.

Ce qui me paraît logique, sinon un très bon élève (il y en a tout de même encore quelques-uns...) qui ferait 21 ou 22 sur 24 risquerait d'avoir une note supérieure à 20. :D

Cela dit, la raison de cette pratique reste obscure et j'aurais attendu du journaliste qu'il demande à quoi il servait de noter sur 24 si c'était ensuite pour convertir sur 20. Sur 50 ou 100, cela peut encore s'expliquer dans certains cas, mais sur 24, c'est tout de même bizarre a priori. L'hypothèse d'une volonté de relever artificiellement les notes moyennes n'est donc pas tout à fait écartée.
Passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet (Courteline)
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Claude
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Message par Claude »

Je me suis livré à un petit calcul arithmétique très simple qui n'est pas forcément ce qui se pratiquerait :
Imaginons que le correcteur note sur 20 mais applique, moyennant une règle de trois, une notation sur 24. Exemple : la copie mérite 10/20, ce qui donne une équivalence de 12/24 ; l'élève obtiendrait donc une note de 12/20.
Cependant il ne faut pas que la note dépasse 16,66/20 car elle équivaudrait à 20/24 et l'élève serait noté 20/20.
Voilà ! :lol:
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AliceAlasmartise.
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Message par AliceAlasmartise. »

C'est ce que j'ai cru comprendre aussi, Claude, que l'on ne divisait pas la note, et qu'un élève pouvait obtenir 24/20. Aux informations, un professeur s'indignait : « 24/20, ça ne veut rien dire ! », et le barème officiel, donnant la possibilité de gagner 24 points, se termine apparemment par une note sur 20 uniquement.

(je vous ai envoyé la dissertation :D )
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Claude
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Message par Claude »

AliceAlasmartise. a écrit :[...] (je vous ai envoyé la dissertation :D )
Je l'ai lue et vous ai répondu avant de consulter votre présent message. :wink:
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Jacques
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Message par Jacques »

Claude a écrit :
AliceAlasmartise. a écrit :[...] (je vous ai envoyé la dissertation :D )
Je l'ai lue et vous ai répondu avant de consulter votre présent message. :wink:
Dommage que nous ne puissions pas en profiter. Cela dit, j'ai eu le même raisonnement que Claude. Je crois qu'il ne s'agissait pas de ramener par une règle de trois la note sur 24 à une note sur 20 mais de garder le chiffre tel qu'il est : un élève qui serait noté sur 20 recevrait 13 ; si c'est sur 24, il recevra 15, et la note effective sera 15 sur 20.
L'objectif était de relever la cote de la Région et de la faire remonter dans le classement des résultats.
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Claude
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Message par Claude »

Avec son autorisation, voici le petit chef-d'œuvre d'Alice auquel je ne m'attendais pas du tout et que je note exceptionnellement 24/20 :

« Comme tout le monde le sait, Darwin dit un jour (ou une nuit, on ne sait jamais, avec les biologistes !) : « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »
Ce n'est pas la seule chose qu'il a dite mais je vous fais remarquer qu'il était quand même pas né de la dernière pluie, le gars. Bon, il n'a pas étudié les serpents, les serpents n'aiment pas trop la pluie. Pourtant, la communauté scientifique s'accorde sur un point, s'il les avait étudiés, il se serait bien marré. Il aurait certainement testé la célèbre expérience de la pile d'assiette, qui ouvre sur un champ incroyable de données sur ces magnifiques reptiles.
Il s'agit donc de définir comment cette expérience aurait influencé la Science et les Serpents avec des grands S.

L'expérience de la pile d'assiettes est très intéressante. L'objectif de l'expérience est de démontrer que la réaction des serpents est très similaire à elle-même, et ce quel que soit le serpent, comme le démontre l'anaphore répétitive dans le texte un peu plus au nord (celle avec les cheveux en pétards). Le serpent va donc, disait Madame Danquelle de Mont de Viton en 1798, regarder les assiettes d'un air perplexe, avant de s'en aller. Mais ce n'est que le début d'une longue histoire. Après la longue histoire, Madame de Mont de Viton révéla au journaliste qui l'interrogeait que le serpent revient et s'enroule autour de la pile d'assiettes, dans 99,99879 % des cas.
Sigmund Freud eût supposé que cet enroulement était en réalité le résultat d'un besoin du Ça, qui cherche à téléphoner au Moi, pour lui dire que sa mère lui manque et qu'il a une envie irrésistible de bacon. Pourtant, de nombreuses contestations auraient secoué le monde de la Science. En effet, Einstein, passant par là, aurait déterminé que le soleil, se reflétant sur les assiettes, renvoie beaucoup de chaleur aux serpents. Or tout le monde sait que les serpents sont de vrais fainéants frileux. Donc, C.Q.F.D, Einstein aurait encore volé la vedette à Nostradamus !
Le plus incroyable dans cette histoire, c'est que les serpents finissent par casser l'assiette du dessus. Et cette réaction, répliquée dans tout le monde, doit être vue comme un phénomène sociétal chez les serpents. Souvent lorsque l'on demande aux reptiles ce qu'ils ressentent lors de l'expérience, ils répondent : « Sss ss ssssssss ss sssss sss sss ss ss s sssss ss ssss Sssss s ss sss sssss sss sss s sss ssss ». Notons le chleuasme ligne 43, qui marque l'orgueil des spécimens, spécimens qui, par conséquent, se sentent particulièrement fiers de leur pile d'assiette.


De ces informations il faut comprendre une notion sur l'origine des serpents. Les serpents sont véritablement complexés par leur absence de pattes. Ainsi, dans le ventre de leurs œufs, ils tentent d'en fabriquer, sans y parvenir. Elles disparaissent aussitôt. Les serpents descendent donc du cheval. Cette information est capitalement importante. Car sans elle il serait impossible de répondre à la question existentielle : pourquoi diable les chevaux ont-ils des pattes ? que vous vous serez certainement posée un jour (ou une nuit, on ne sait jamais avec les biologistes, ni avec les autres d'ailleurs).
On notera également le comportement similaire de certains serpentins lors des fêtes d'anniversaire. Il est impossible de parler de catastrophe liée à l'utilisation illégale de serpentins sans parler de Ray P'till. Vers le début du milieu de sa vie, le jeune homme fabriqua un serpentin long de quarante mètres et 4 centimètres. Et ce sans prendre la permission auprès du délégué du délégué de l'assistant de la secrétaire du second du vice-président.
Lorsque P'till souffla dans son serpentin, celui-ci poussa un véritable cri de douleur et partit s'enrouler autour d'un immeuble moderne, immeuble qui ressemblait très étrangement à une pile d'assiettes. Il finit par décimer l'immeuble. Le comportement des serpentins face à une pile d'assiette est le seul qui jusqu’à maintenant diffère de celui des autres : les serpentins disent ressentir beaucoup d'affection et de pitié pour cette pauvre pile d'assiettes.

Comme nous avons pu le voir, cette expérience ne mène donc nulle part. Mais à la préhistoire, elle aurait certainement pu empêcher les dragons de couper la tête à toutes ces montagnes (qui possédaient encore leur forme d'origine), car n'importe quel psychologue aurait pu les aider à résister à leurs pulsions.
De nombreux ouvrages furent écrits à ce sujet, mais jugés trop dangereux et on les brûla lors d'horribles autodafés puis mangés par Remus et Romulus. »
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